mardi 14 novembre 2017

Proche prélature pour la FSSPX ?

Nous avons trouvé intéressantes ces quelques réflexions qui aident à voir où en est réellement la situation. 


Mgr Fellay vient de faire un tour de France, assez discret, des différentes communautés de la tradition en France. Nous n'avons pas eu vent de tous ses propos mais en résumé, nous savons qu'il défend mordicus sa position que le pape actuel nous veut du bien.


Ces genres de tournées sont en général des phases préparatoires pour les esprits : pas de grands discours publics ou de conférences houleuses mais un discours proche des autorités locales pour les rassurer sur la sincérité de leurs dispositions combatives, mais en même temps des paroles suffisamment floues et évasives pour commencer à ouvrir les esprits à l'idée d'un événement à venir.

Le dernier bastion qui résistait à la politique de Menzingen (Maison Générale de la FSSPX) était la France mais Rome a désormais bien saisi que la plupart des prêtres et des fidèles français suivront les supérieurs de la FSSPX quoiqu'il arrive. Le succès numérique du pèlerinage de Fatima en août, une très bonne rentrée de séminaristes à Flavigny, un pèlerinage bien garni à Lourdes malgré la réaction des doyens, sont autant de signes positifs que la politique de Mgr Fellay peut être poursuivie jusqu'à son terme sans grande casse ni périls.

Preuves :
La question des mariages a été un bon test pour Rome et Menzingen. La réaction fut assez vive pendant quelques semaines mais il semble que tout soit désormais rentré dans l'ordre (y compris et surtout en France) puisque mêmes ceux qui avaient réagi ont accepté leur sanction. Premier test réussi donc.

Autre test :
L'autre test romain fut la signature de Mgr Fellay à la Correctio. Un intervenant de ce forum nous a montré que cette signature entérinait l'acceptation du concile dans le sens de l’herméneutique de la continuité si chère à Benoît XVI. Et là encore, aucune réaction. Même un abbé de Jorna (qui avait réagi en son temps contre cette fameuse herméneutique) ne bronche plus. Deuxième test probant.

Tout semble donc mûr spirituellement pour une prélature.

Même si l'annonce d'une prélature fera un peu frémir les résidents de l'intérieur (et non les résistants) parce qu'ils s'étaient fixés cette ligne rouge pour quitter la congrégation, leur acceptation tacite de toutes les réformes passées les rattrapera forcément. Il y aura chez tous ceux qui n'ont pas réellement réagi quand cela était facile et possible un inévitable esprit d'attentisme et d'observation du phénomène "prélature". Il y aura sûrement beaucoup d'encre, de paroles, peut-être aussi d'énervements mais ils se retrouveront dans la même situation qu'en 2012 avec les graves et fausses décisions du chapitre, qu'en 2013 avec les faux procès, qu'en 2014 avec l'Adresse aux fidèles, qu'en 2015 avec la reconnaissance des confessions dans le cadre conciliaire, qu'en 2017 avec la question des mariages etc .. La prélature ne rajoutant que peu de choses à ces mauvais principes déjà posés et imposés, la réaction générale ne sera pas liée à une question de principes puisque ceux-ci ont été abandonnés depuis belle lurette, mais plutôt d'intérêt pratique.

Or l'intérêt pratique sera le même que pour les années passées : il sera plus facile en pratique de suivre (en traînant les pieds bien sûr) la nouvelle réforme que de se résoudre à ne pas la suivre.
Puisque quasiment tous les fidèles et prêtres du district de France se sont résolus à rester dans le cadre administratif de la FSSPX sans aider, soutenir moralement et matériellement la poignée de prêtres et fidèles qui avaient réussi à s'en échapper, il n'y aura aucune raison supplémentaire de quitter ce cadre pour envisager la reconstruction d'autres œuvres.

Ce constat est certes triste mais imparable désormais. Et Rome le sait.

Voilà pourquoi, Rome et Menzingen n'ont aucune crainte à avoir pour achever le processus de reconnaissance canonique dans des délais peut-être désormais assez brefs. Proche prélature peut-être, mais mûre prélature sûrement .