vendredi 19 janvier 2018

PONTMAIN 2018 – Deux visages pour deux Eglises

Deux grands courants s’affrontent aujourd'hui dans l’Eglise : le courant réellement catholique d'un côté, qui refuse la Révolution apostate, et le courant libéral (ou moderniste) de l’autre, qui veut se réconcilier avec le monde moderne et les idéaux de 1789. Les fidèles sont donc confrontés à ce choix : Dieu ou la Révolution, Dieu ou l'esprit du monde. Les pèlerinages et les sanctuaires mariaux n’échappent pas à cette infestation. A Pontmain aussi, il faut choisir : le ralliement à la révolution conciliaire, qui diffuse insidieusement une nouvelle religion, ou l’humble fidélité au message de Notre-Dame, à l'exemple du bon curé Guérin.

Source

Pontmain n'est pas cela pour nous :

Le 17 janvier est la date anniversaire des apparitions de Notre-Dame à Pontmain en 1871. A l'occasion de cet événement marial, la FSSPX a organisé cette année un pèlerinage.

Les fidèles ont eu la surprise d'y trouver et d'y entendre l'abbé Vincent Quilton, attaché au district de France à Suresnes. Pour mémoire, ce prêtre a participé, en qualité de Procureur, au procès mené au sein de la Fraternité à l’encontre des abbés Pinaud et Salenave en 2013. C'est lui qui a justifié l'usage du nouveau code de droit canonique dans le cadre de cette procédure, et qui a requis que l’abbé Pinaud soit « interdit » de messe (même dite en privé). Après 240 jours d’assignation à résidence en Autriche, l’abbé Pinaud a reçu notification du jugement rendu par ce tribunal (constitué par le Supérieur Général Mgr Fellay). La sentence signée de l’abbé Wuilloud le 28 octobre 2013 déclare l’abbé Pinaud suspens a divinis, c’est-à-dire privé du droit d’exercer toutes les fonctions sacerdotales, y compris celle de célébrer la messe en privé !

Selon le même abbé Quilton, « l’abbé Pinaud ne bénéficie pas de circonstances atténuantes. C’est pourquoi il convient de lui appliquer les peines du droit dans toute leur rigueur. Nous requérons donc du juge qu’il veuille prononcer l’interdit pour une durée de six mois minimum. Cette période devra être prolongée jusqu’à ce que M. l’abbé Pinaud ait présenté une réparation jugée suffisante par le Supérieur Général ». On connaît la suite...

Dans sa plaidoirie pour l'abbé Salenave, l’abbé Puga, avocat de l’accusé, relève à la charge de la Maison Générale (et donc de l’abbé Quilton, procureur) « une diffamation publique qui est canoniquement une calomnie », « une violation du secret de l’instruction », soulignant en outre le « paradoxe » consistant à laisser « le soin à la défense d’établir les faits et de fournir les preuves ». Il rappelle également qu’un « juge ne peut condamner canoniquement un accusé sur son simple aveu » (can. 1536 §2 ; can. 1728 § 2). Au sujet du décret pénal, il mentionne « une erreur canonique » et ajoute que ce n’est pas « la seule erreur canonique de ce procès ». Concluant à l’absence de charges sérieuses contre l’abbé Salenave, et à la fidélité sacerdotale de ce prêtre, il demande au juge de prononcer un non-lieu.
Pour le juge au contraire, vu la gravité du délit (avoir dénoncé publiquement la démarche de ralliement de Mgr Fellay), une peine de deux ans de réduction ad missam (privation d’apostolat direct auprès des fidèles) paraît justifiée. Mais dans sa "bonté", il condescend à ramener la peine à trois mois en avertissant le coupable qu’il sera placé sous surveillance pendant trois ans. De fait, son prieur, l’abbé Vonlanthen ira jusqu’à fouiller dans sa messagerie pour transmettre des courriels à l’abbé Wuilloud, qui exclura l’abbé Salenave de Suisse.

M l'abbé Quilton a donc participé activement aux manœuvres d’intimidation et de subversion de la Maison Générale de la Fraternité. Sans qu’il y ait lieu de juger les intentions, les faits sont accablants, et la responsabilité de ce prêtre est objectivement très lourde, même s’il a tenté de justifier par la suite ces procédures, ainsi que les sanctions infligées à ses deux confrères.

La question se pose donc : pourquoi les supérieurs de la FSSPX ont-ils envoyé l'abbé Quilton prêcher à Pontmain à quelques mois du Chapitre général ?

Un pèlerin présent sur place nous a donné la réponse : l'abbé Quilton s’est servi de la "tribune" de Pontmain pour délivrer un message de la part des Supérieurs, celui que le danger de ralliement n'existe pas ! Mais quid alors de la juridiction des sacrements acceptée des mains du pape François ? quid des confessions selon la « juridiction ordinaire » de la Rome moderniste ? quid de la délégation canonique pour la célébration des mariages ?

A Pontmain, on a cherché à rassurer les bons fidèles de la Fraternité ... et on les a persuadés que Notre-Dame les protège.  Après les millions de chapelets, on commence à connaître le refrain…

Ne se moque-t-on pas de Notre-Dame en se livrant sous son regard à de telles manœuvres ? N’instrumentalise-t-on pas la Vierge Marie à des fins humaines de tactique cléricale tandis que se déroule discrètement le scénario de l’abandon de l’œuvre de Mgr Lefebvre au pouvoir de la Rome conciliaire ?
Si l’on se moque de Notre-Dame... il ne reste plus alors aucun secours.

Ce qu'est Pontmain pour nous...

Mais à côté de ce Pontmain rusé, politique, et diplomatique, subsiste le vrai visage de Pontmain, celui que perçoivent les âmes catholiques : un sanctuaire respirant l'Espérance et la Confiance en Marie. Ce rendez-vous marial est le signe que le Ciel ne nous abandonne pas alors que tout semble humainement perdu.

Le mardi 17 janvier 1871, le général von Schmidt était aux portes de Laval et menaçait la Bretagne. Des jeunes gens de la paroisse (38) se trouvaient sous les drapeaux. On imagine le désarroi de ces fidèles réunis autour du vénérable abbé Guérin au pied de l’autel paroissial, le soir vers 17h00. La population tout entière s'est réfugiée sous les voûtes de l’église, pour demander à Dieu de protéger les absents. Déjà l'avant-veille, personne n’avait eu le courage d'entonner le cantique d'espérance. Un silence profond régnait, les poitrines étaient oppressées, les voix n’arrivaient pas jusqu’aux lèvres. Alors l'abbé Guérin s’était levé, et après avoir donné à tous une parole d'encouragement, il s'était écrié, faisant effort sur lui-même : "Allons, mes enfants, chantez votre cantique Mère de l'Espérance " ! Le cantique fut chanté, et des larmes coulèrent, car tous ressentaient intensément la « grande pitié » du royaume de France.

Et en ce soir du 17 janvier, de façon merveilleuse, le Ciel allait répondre à la terre désolée...

Pour nous Pontmain, c'est la Vierge Marie maternelle, attentive à nos détresses, c’est le sacerdoce saint et édifiant, c’est la consolante démonstration de la puissance de la prière.

Demandons ces grâces, en ces temps d'apostasie.

Mère de l'Espérance,
Dont le nom est si doux,
Protégez notre France,
Priez, priez pour nous !