En ce premier jour de 2018, Dom Thomas d'Aquin nous rappelle ce qui s'est passé il y a trente ans, et qui est toujours d'actualité !
Bien chers amis et bienfaiteurs,
Parmi les anniversaires qui ont marqué cette année 2017, il y en a un, bien modeste, qui regarde notre communauté de Santa Cruz : les trente années de fondation de notre monastère.
Le 3 mai 1987, avec la présence de Mgr de Castro Mayer, de ses prêtres et des amis de Rio, de Campos et d’autres villes du Brésil, notre monastère a été officiellement fondé avec une messe solennelle.
Cette année 1987 a aussi été celle de l’annonce des sacres ; annonce que Mgr Lefebvre a fait aux ordinations à Écône et qui a fait réagir Rome, avec tout ce qui a suivi.
Notre monastère a été mêlé de près à ces événements qui ont abouti aux sacres de 1988. Mgr de Castro Mayer est parti pour Écône accompagné de trois de ses prêtres et du prieur de Santa Cruz. L’acte héroïque de foi, de prudence et de charité accompli par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988 a été suivi d’une tempête chez nous. Dom Gérard a préféré se séparer de Mgr Lefebvre à cette occasion en acceptant l’offre que Rome lui faisait de « régulariser » notre situation. « Rome donne tout et ne demande rien, comment puis-je refuser ? » C’était faux. Romedemandait le ralliement du Barroux et celui de Santa Cruz. Par la grâce de Dieu, Santa Cruz n’a pas suivi Dom Gérard dans son « opération suicide », et a suivi Mgr Lefebvre dans son « opération survie » - expressions employées lors du sermon du 30 juin 1988.
Aujourd’hui, il semble que nous revivons ces mêmes événements. Cette fois-ci, ce sont les dirigeants de la Fraternité Saint Pie X qui tiennent la place de Dom Gérard. En 1988 ce dernier n’a pas voulu entendre les avertissements de Mgr Lefebvre, qui lui disait : « Prenez garde au serpent romain ». Paroles, certes, bien fortes, mais, malheureusement, bien vraies. Dom Gérard n’en a pas tenu compte (1). Aujourd’hui c’est Mgr Fellay qui fait de même.
« Il n’y a que les saints qui croient au mal », disait Corção. Saint Pie X y a crut. C’est pourquoi il a écrit l’encyclique Pascendi. Mgr Lefebvre aussi. C’est pourquoi il a sacré quatre évêques en 1988 sans l’accord de Jean Paul II. Suivons de tels maîtres. L’amour du bien va de pair avec la haine du mal. « Dilexisti justitiam et odisti iniquitatem » (Héb. I, 9). Que la Tradition ne soit pas victime d’une nouvelle « opération suicide », mais qu’elle sache attendre l’heure de Dieu où un Pape vraiment catholique fera régner la Tradition à Rome.
+ Tomás de Aquino OSB
(1) Ces paroles, Monseigneur les avait écrites dans un mot remis à Dom Gérard, qui me les avait montrées. Je les garde en mémoire.