Le sourire des gagnants ? |
M. l'abbé Pfluger, actuel Premier Assistant de la FSSPX, a le mérite de ne rien cacher des projets de prélature en cours et nous lui sommes gré d'avoir développé cette question à l'occasion d'un interview donnée aux Etats-Unis il y a quelques jours . Un commentateur avisé (CMS) explique cette audace invraisemblable du Premier Assistant.
Citation de M. l'abbé Pfluger *: |
Dans le cadre d’une éventuelle Prélature personnelle – proposée par Rome à plusieurs reprises déjà – le Prélat et les futurs évêques seront choisis au sein même de la Fraternité. |
On doit croire l’abbé Pfluger, car il maîtrise son dossier, et parle avec autorité.
Sans connaître le contenu exact des textes, mais sur la base des propos du Premier Assistant général, il est tout à fait crédible que le schéma d'organisation de la Prélature – sans doute en bonne place sur le bureau du Supérieur général – prévoie la désignation du Prélat et des évêques par le pape, qui les choisira parmi les membres de la FSSPX.
Mais cela n’est pas rassurant pour autant.
A voir l’évolution des choses, il s’avère en effet que le pape n'aura pas trop de mal à trouver "au sein même de la Fraternité" (oui, c’est sûr !) les "patrons" de la future structure… car des libéraux, "collabos", et autres "ralliés" au mirage d'une coexistence pacifique de la Tradition avec l'Eglise conciliaire, ... on en trouve suffisamment désormais en interne, Mgr Fellay ayant réussi, en 24 ans de supériorat, à modeler selon ses vues le profil-type des responsables "convenables" et maintenant "présentables"… aux autorités romaines !
D’ailleurs, depuis plusieurs années, l’abbé Pfluger participe lui-même à ce formatage de la hiérarchie de la Fraternité, étant en charge des "Ressources Humaines" (promotions et mutations). Et il sait travailler…
Par conséquent, le pape n'aura pas besoin d'envoyer siéger à Menzingen un gauleiter pris au sein de la Curie, ou parmi ses proches "hommes de confiance".
Si l’abbé Pfluger se montre si péremptoire sur le sujet qui nous occupe, c'est qu'il a pu vérifier lui-même les règles proposées par Rome dans le projet de normalisation canonique de la Fraternité : il faut donc bien écouter ce qu'il dit !
Ainsi, les apparences resteront sauves, et le chef de la nouvelle Prélature pourra rassurer son clergé et les fidèles : celle-ci continuera à "résister" à l’apostasie (eh oui!) comme le faisait la Fraternité de Mgr Lefebvre (si, si, absolument !), ... mais elle le fera désormais intra muros dans le sein de l’Eglise ("conciliaire") et avec la caution de l’autorité du pape, que demander de plus ?
Avec la caution ? peut-être, … mais surtout sous le contrôle !
Bravo François !
Pour mémoire :
* Extrait de l’interview de l’abbé Pfluger – publié le 16 juin 2018 sur FSSPX-News
Citation: |
- Monsieur l’abbé, vous n’êtes pas sans savoir que certains jugements émanant d’une soi-disant « résistance » reprochent à Mgr Fellay d’avoir concédé aux autorités romaines le point suivant : si une normalisation canonique devait avoir lieu, les Statuts de la Fraternité devraient être modifiés en sorte que Rome pût nommer un Supérieur général et des Assistants extérieurs à la Fraternité…
- Cette vision est absolument fausse. C’est même exactement le contraire qui est vrai. Dans le cadre d’une éventuelle Prélature personnelle – proposée par Rome à plusieurs reprises déjà – le Prélat et les futurs évêques seront choisis au sein même de la Fraternité. Ces rumeurs ne reposent sur aucun fondement objectif ; tout cela « sent vraiment l’arnaque à plein nez », si vous me permettez l’expression ! D’ailleurs, les personnes auxquelles vous faites allusion enfreignent le plus souvent, dans leurs paroles et leurs écrits, la vertu de justice. Il suffit seulement de voir comment elles se révoltent à la seule idée d’une normalisation canonique de la Fraternité… Et pourquoi une telle attitude ? Cela tient en quelques mots : ils ont tout simplement perdu l’esprit de Mgr Lefebvre. Ils sont devenus étrangers à l’âme de notre Fondateur qui est « l’esprit de Notre Seigneur Jésus-Christ, de l’Eglise, de l’Evangile ». En définitive, ces angoisses paniques à l’idée de quelque contact que ce soit avec les autorités romaines, qui viennent de la part de ceux qu’on affuble de l’étiquette de « résistants », sont basées surtout sur la peur, et sur un manque flagrant d’espérance théologale.
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