vendredi 13 mai 2022

Le marxisme racial

KE 772 (30 avril 2022)

Herbert Marcuse

Seigneur Dieu, sauvez votre peuple qui se perd;
Pardonnez-nous, brebis noyées dans la matière.

La semaine dernière, ces Commentaires ont essayé d’expliquer comment les mots « raciste » et « racisme » étaient dernièrement devenus presque aussi mortels que les mots « antisémite » et « antisémitisme » ; ceci fut l’occasion d’exposer l’argument montrant comment le Marxisme pouvait être renommé « Marxienté », parce qu’il avait été conçu comme un substitut de la Chrétienté. Si donc l’antiracisme actuel n’est qu’une métamorphose du Marxisme, ceci explique pourquoi le « racisme » inspire une horreur quasi-religieuse aux libéraux qui sont quasiment partis en croisade pour le faire disparaître. Croisade ? Oui, car les libéraux se battent pour remplacer dans l’univers entier, l’ordre de Dieu par l’ordre de l’homme, et Dieu par l’homme. Les papes du 19ième siècle enseignèrent que c’était l’adoration de la fausse liberté, le libéralisme, qui ouvrait la voie au Marxisme.

Comment James Lindsay, auteur et critique culturel américain, présenté la semaine dernière, a-t-il montré que l’antiracisme était un nouveau masque du Communisme Marxiste ? (v. theepochtimes.com/James Lindsay). Le fondement du Marxisme est le matérialisme athée, c’est-à-dire que Dieu n’existe pas et l’homme doit prendre la place qu’Il avait dans la Chrétienté. La religion n’est que « l’opium du peuple ». Le péché qui est responsable de tant de misères dans la société n’est plus le péché originel d’Adam et Ève, mais la propriété privée, parce qu’en créant une division du travail, elle engendre l’inégalité chez les hommes par des relations sociales de domination, d’exploitation et d’aliénation. En conséquence, le Communisme recréera le paradis, mais sur terre et non au Ciel, en abolissant la propriété privée et en restaurant l’égalité entre tous les hommes. « Ouvriers de tous les pays, unissez-vous ! » et ensemble nous abolirons les différentes classes d’hommes. D’où la lutte des classes conjointe au Communisme.

Au 19ième siècle, cette lecture de la société avait une certaine justification dans la réalité, dans la mesure où capital et travail étaient par trop divisés, et que les ouvriers étaient exploités par des capitalistes ne cherchant que le profit. Mais les Papes, surtout Léon XIII dans son encyclique Rerum Novarum de 1891, firent que les capitalistes comprirent qu’il était dans leur propre intérêt de s’occuper des ouvriers, et une conduite plus sage prévalut. En Occident, la classe ouvrière fut bien mieux considérée par la suite, avec le résultat que la prospérité des ouvriers ne les rendait plus fiables comme levier pour la Révolution. Or le niveau de vie des ouvriers n’avait jamais été le vrai but du Communisme, mais simplement un moyen de renverser ce qui restait de l’ordre Chrétien, pour frayer un chemin au triomphe de l’ordre des hommes. Il fallut donc trouver un nouveau levier.

Et celui-ci fut la trouvaille du philosophe germano-américain Herbert Marcuse (1898–1979), le plus influent des Marxistes du 20ième siècle. Il avait dans la moelle de ses os le même instinct Révolutionnaire anti-Chrétien que Karl Marx, qui était fils d’un Rabbin. Marcuse se sentait trahi par la classe ouvrière parce que cette classe rejoignait massivement la classe moyenne. Où pouvait-il bien trouver une nouvelle inégalité, exhalant un violent parfum d’injustice, qui pourrait enflammer d’enthousiasme pour la Révolution, et constituer un levier capable de renverser l’ordre social présent, pour ouvrir la voie au Nouvel Ordre Mondial ? Son choix se porta sur la race. Il se tourna, selon ses propres termes, vers la « population des ghettos », en vue de la faire diriger par des étudiants spirituellement sous-alimentés par le matérialisme de leur « universités » occidentales, et donc avides d’une nouvelle religion : le Nouvel Ordre Mondial Communiste.

Ainsi naquirent le marxisme identitaire, la politique identitaire, la mobilisation gauchiste des étudiants blancs, « Black Lives Matter » pour détruire les cités des hommes blancs et leur créer un sentiment de culpabilité. Ainsi naquirent le mépris pour tous ceux qui, désormais à droite, avaient trahi le Communisme ; le politiquement correct et la sacralisation d’une censure propre à empêcher la possibilité même d’une pensée de droite ; la « culture de l’annulation » actuelle, parce qu’on ne peut plus accorder la moindre tolérance démocratique à une quelconque résistance au gauchisme, parce que cette résistance n’a pas même le droit d’exister ... et ainsi de suite, sans fin. Voilà les racines de l’antiracisme du Meilleur des Mondes d’aujourd’hui.

Tout cela arrive parce que l’humanité a tourné le dos au vrai Messie et s’est tournée plutôt vers les experts en fabrication des faux messianismes, l’un après l’autre. L’humanité devra apprendre à ses dépens que c’est la Vérité qui compte. « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie, » dit Notre Seigneur (Jn 14,6)

Kyrie eleison