mardi 21 janvier 2025

La déclaration de l'abbé Stefan Pfluger

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PAX

 Le 18 janvier 2025

Un article publié dans Info Católica sur la déclaration du l’abbé Stefan Pfluger reflète l'orientation que Mgr Fellay a donnée à la Fraternité Saint-Pie X au cours de ses vingt-quatre années à la tête de la Fraternité.

L’abbé Stefan Pfluger est le supérieur du District d'Allemagne. Bien que sa déclaration n'ait pas le même poids qu'une déclaration du Supérieur Général, elle permet d'avoir une certaine connaissance de ce que pense la Fraternité, pensée qui reflète, au moins en partie, les positions prises précédemment par Mgr Fellay.

Lorsque Mgr Fellay a tenté de parvenir à un accord avec Rome en 2012, il y eut une vive réaction de la part de plusieurs prêtres ainsi que de trois évêques de la Fraternité. Même si ces accords n'ont pas été mis en œuvre, on peut encore remarquer, jusqu'à ce jour, quelques vestiges des idées de Mgr Fellay dans la façon de penser de l’abbé Stefan Pfluger, entre autres.

L’abbé Stefan Pfluger dit : « Nous ne voulons pas nous séparer de Rome et nous appartenons à l'Église ». Mgr Lefebvre aussi, et plus que quiconque. Mais Mgr Lefebvre a dit ce que l’abbé Pfluger ne dit pas. Il a déclaré qu'il apportait tout son soutien à la Rome éternelle et refusait de suivre la Rome à tendance néomoderniste et néo-protestante qui s'était clairement manifestée dans le Concile Vatican II et dans les réformes qui en ont résulté.

L’abbé Pfluger a raison de souligner qu’il ne faut pas se séparer de Rome, mais de quelle Rome parle-t-il ? Il fait bien d'affirmer qu'il appartient à l'Église. Mais la crise actuelle nous oblige à nous demander : « Quelle Église ? »

Mgr Fellay a forgé le terme d’Église concrète. Cela semble être une façon d'éviter le problème. Si cette distinction entre l'Église catholique et l'Église conciliaire est fausse, pourquoi Mgr Lefebvre l'utilise-t-il ? Pourquoi dit-il alors : « C'est donc un devoir strict, pour tout prêtre voulant demeurer catholique, de se séparer de cette Église conciliaire, tant qu'elle ne retrouvera pas la tradition du Magistère de l'Église et de la Foi catholique ». (Itinéraire Spirituel, page 31).

Que cela soit un mystère, cela ne fait aucun doute. Comment peut-il y avoir deux Églises ? Comment l’Église catholique peut-elle être occupée par ses ennemis ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est qu'elle est occupée. C'est un fait. Elle est occupée et il est du strict devoir de tout prêtre qui veut rester catholique de se séparer de cette Église conciliaire, jusqu'à ce qu'elle redécouvre la tradition du Magistère de l'Église et la foi catholique. Il est plus facile d'énoncer un fait que de l'expliquer. Mais il est téméraire de refuser les conclusions de Mgr Lefebvre. Parler de l’Église concrète, c’est déjà tenter de se rapprocher des ennemis de l’Église qui l’occupent. 

L’abbé Pfluger suggère que la Fraternité fera tout son possible pour obtenir le consentement de Rome pour de nouvelles consécrations épiscopales. En soi, cette demande, même adressée à Rome occupée par un pape moderniste, n’implique pas essentiellement une faute, puisque, même occupée, l’Église n’a pas déplacé son siège ailleurs. Cependant, l'exemple de Mgr Lefebvre nous montre qu'il ne pensait pas que cette demande était essentielle. Il a annoncé, en 1987, qu'il consacrerait les évêques, probablement cette année-là, lors de la fête du Christ-Roi. Il y avait, si je ne me trompe, plus d'une date prévue. Rome s'empresse alors d'offrir à Mgr Lefebvre la possibilité d'un accord et de l'octroi d'évêques. Au lieu que Mgr Lefebvre demande, c'est Rome qui propose. La suite des événements est connue et figure dans le livre de Mgr Tissier de Mallerais.

Mgr Lefebvre me disait, dans les années 1984-1985, qu'il était très réticent à consacrer des évêques sans la permission de Rome, mais qu'il se demandait si Notre-Seigneur ne lui dirait pas, après sa mort : « Vous pouviez le faire. Pourquoi ne l'avez-vous pas fait ?

La question de l’autorisation est très importante, mais elle n’est pas essentielle dans l’état de nécessité dans lequel nous nous trouvons. Mgr Licínio a été consacré en 1991 à São Fidelis, État de Rio de Janeiro, par Mgr Tissier de Mallerais, assisté de Mgr Williamson et Mgr de Galarreta. Je n'ai jamais entendu dire qu'une autorisation ait été demandée à Rome pour cela. 

Certains prêtres de la Fraternité semblent peu conscients de la crise actuelle. Pas tous. Certains sont fidèles à Mgr Lefebvre. Certains pensent peut-être que la Résistance est sédévacantiste. Non. La Résistance est une disciple de Mgr Lefebvre, qui n'était ni moderniste, évidemment, ni sédévacantiste, ni accordiste. Mgr Lefebvre est le saint Athanase de la crise Vatican II. Les solutions qu'il a apportées à la crise actuelle, ses paroles et ses attitudes sont une lumière pour tous les catholiques qui veulent rester fidèles aux promesses de leur baptême.

Que Notre-Dame nous obtienne la grâce d'être fidèles à ses enseignements, qui ne sont autres que les enseignements de l'Église catholique, inscrits dans sa Tradition bimillénaire. Ce sont les enseignements de Notre Seigneur, confiés aux saints apôtres.

+ Thomas d'Aquin OSB