samedi 28 décembre 2013

Le livre de l'abbé Pivert interdit, des mutations annoncées (Espagne, abbé Couture...)


AJOUT 30 DECEMBRE 19 H 00: Les auteurs de la note probablement démaqués...
AJOUT 20 H 30: Vous pouvez télécharger la lettre circulaire et la note jointe en cliquant sur ce lien. 
Ajout du 28 décembre à 19 h 00: Vous trouverez à la fin de cet article des compléments publiés par Gentiloup sur Un évêque s'est levé.

Avila, sur le forum Christus Vincit [voir la discussion] annonce la nouvelle suivante:
Depuis déjà plusieurs jours le livre de l'abbé Pivert, recension des textes de mgr Lefebvre est interdit par Menzingen. 
L'abbé Thouvenot a envoyé une circulaire à tous les prieurés agrémentée d'une étude de 16 pages condamnant le livre. Cette étude n'est pas signée mais semble être de la main de l'abbé Célier, peut-être aidé en la matière par Jacques-Régis du Cray. Doctrinalement, les prêtres qui l'ont lue l'a trouve détestable, et pleine de sous-entendus en vue d'un ralliement.
L'abbé Wuilloud, supérieur du District de France [Note de Reconquista: de Suisse] et juge de l'abbé Pinaud, toujours très zélé, a partagé ce qui pour lui doit être une bonne nouvelle avec tous ses prêtres...et certains fidèles.
Il va s'en dire que cette interdiction scandalise de nombreux prêtres qui ne s'y plieront pas. Que va faire l'abbé de Cacqueray ? Prions pour qu'enfin il ouvre les yeux et cesse publiquement de soutenir Menzingen comme il l'a fait jusqu'à maintenant même si en privé il critique la politique de ses supérieurs. Prions pour que le supérieur de France se lève contre cette interdiction publiquement, qu'il reprenne les fauteurs d'erreurs le plus haut placés soient-ils... dans la Fraternité ! Prions pour qu'il agisse fermement. Une telle interdiction peut changer beaucoup de choses.

Dans cette circulaire étonnante l'abbé Thouvenot évoque, bien en amont, les futures nominations d'août prochain : l'abbé Beauvais n'ira plus en Espagne, on ne sait pas où il va, mais sur il n'aura pas voix au chapitre ! Un résistant de moins pour contrer la politique de Mgr Fellay. 
L'abbé Sthélin, supérieur du district de l'Est, prendra la place de l'abbé Couture, supérieur de l'Asie, dont on ne connait pas la nouvelle nomination : qui sait, peut-être la France ! L'abbé Couture est un fidèle homme de main de Mgr Fellay, un bâtisseur, son travail en Asie est remarquable, et un spirituel : pour prendre la place de l'abbé de Cacqueray en France ce serait un choix diplomatique et politique de la part de Menzingen car l'abbé Couture plait tout en étant un proche du Supérieur Général. En tout cas c'est un des Supérieurs pressenti pour la France. 

Pour la nouvelle année, Menzingen nous régale ! 
[...]

Réflexion d'un prêtre : Menzingen veut faire le ménage, et après sa Croisade du Rosaire, vers la Pentecôte, il annoncera probablement une "reconnaissance canonique romaine" ! Il est étonnant d’ailleurs de constater que dans ses derniers textes, sermons, conférences fleuves, Mgr Fellay n'utilise plus le mot accord mais "reconnaissance" et qu'il estime toujours qu'obtenir cette reconnaissance de la part de l'Eglise actuelle est quelque chose de normal car "nous sommes catholiques" ! Le vrai problème de la Fraternité se situe bien dans la distinction que l'on fait ou l'on ne fait pas entre Eglise  catholique et Eglise conciliaire ! 

Il nous reste à prier pour que nos prêtres se lèvent en masse mais surtout que les supérieurs de district, qui pensent en privé bien, cessent de mettre leur tête dans le sable, cessent de soutenir leur Supérieur Général, et voient enfin la réalité telle qu'elle est : Menzingen veut faire le ménage dans la Fraternité, par ces nouvelles dispositions, elle veut pousser les prêtres résistants dehors pour ensuite avoir les mains libres pour signer un accord, reconnaissance, qu'importe le mot puisque la réalité est la-même ! 

Il est certain que la situation devient intenable.

L'abbé Brunet ira donc en Espagne à la place de l'abbé Beauvais. La circulaire n'indique pas néanmoins ce que va devenir l'abbé Beauvais; il serait étonnant qu'il reste à St Nicolas...

Vous pouvez consulter la circulaire de l'abbé Thouvenot et la note de 16 pages "réfutant" le livre de l'abbé Pivert sur le forum Christus Vincit, sur le lien suivant ou le télécharger grâce au lien en haut de page.

Mobilisons nous pour obtenir de nos prêtres qu'ils continuent à vendre ce livre dans leurs prieurés, faisons le maximum de publicité à ce livre que l'on peut toujours commander au Moulin du Pin, chez l'abbé Pivert.

AJOUT 19 HEURES: Compléments :

1° Voilà un extrait de la note, mis en exergue par Gentiloup:
5.   L'attitude  à l'égard des milieux Ecclesia Dei est contre-productive. On ne peut compter le nombre de fois où est répété le terme « rallié ». Dès la présentation du livre, l'abbé Pivert plus ni moins. 
      
Au fil des pages, on découvre des jugements assez sévères à leur encontre lesquels ne sont pas remis dans leur contexte. Entre les sacres et sa mort, Mgr Lefebvre n'a guère eu le temps de voir évoluer ces communautés. Les seuls exemples qui l'incitent- et ils les citent  à  titre  d'exemple  à  cette  époque  - à  être  particulièrement  sévère sont:  le monastère  Saint-Joseph de  Clairval à Flavigny-sur-Ozerain (Côte-d'Or) qui, après avoir accepté l'indult de 1984, a adopté le nouveau missel, et le séminaire Mater Ecclesiae  à Rome qui, à  peine  mis  en  place, recycle des rescapés d'Écône en  faveur des réformes. Par conséquent, il n'est pas étonnant que Mgr Lefebvre ait écrit in privatim à l'abbé Couture que les messes permises par l'indult  étaient  des « attrapes nigauds."
Il est évident que ces essais apparaissaient comme autant de pièges tendus pour conduire les âmes vers la liturgie réformée. Il affirmait  également qu'il ne donnait guère de temps aux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre pour  adopter  la nouvelle  messe.   Finalement  les faits ont  montré  que ces derniers ont su résister aux assauts. En 1999, ils ont eu raison d'une tentative de mise au pas de Rome et, progressivement, la quasi-totalité  des seize signataires d'une lettre préconisant le  biritualisme   ont   dû  quitter   la  FSSP.   Aujourd'hui,   ils  sont  250  prêtres  célébrant exclusivement l'ancien rite. Nul ne peut dire que Mgr Lefebvre aurait maintenu la même appréhension  qu'en  1988  au fil  des années. En même  temps, si on  se penche sur la correspondance de Mgr Lefebvre, on pourra également trouver des morceaux plus modérés à l'endroit des communautés Ecc/esia Dei, concédant le fait qu'ils ne sont pas ralliés d'esprit et qu'ils ont l'avantage de rappeler quotidiennement  aux évêques ce qu'est la Tradition: 


      
 « La tension  va monter  entre  les évêques et  Rome au sujet  de ces prêtres et séminaristes ralliés sans être ralliés. Les évêques n'en veulent pas. L'entreprise de Rome risque de tourner  à l'échec. Que va faire l'évêque de Laval avec des prêtres affublés de l'habit  dominicain ? Ainsi se trouve constamment posé à Rome et aux évêques le problème du Concile et la Tradition! "

Dans ce passage, Mgr Lefebvre admettait  que ceux qui ont régularisé leur situation - ralliés sans être ralliés- posaient constamment à Rome et aux évêques le problème du Concile et de la Tradition. Ce sont ses termes. 
     

Par ailleurs, l'abbé Pivert compare le monde Ecclesia Dei au clergé jureur car il dépendrait directement d'un épiscopat moderniste. Certes, mais la comparaison a ses limites : le clergé jureur  était  en effet  soumis à un épiscopat clairement  schismatique. De plus, en faisant signer la reconnaissance de la Fraternité à MgrFrançois Charrière, évêque de Fribourg, imbu des idées d'œcuménisme et  de liberté  religieuse, Mgr Lefebvre se trouvait  en régularité canonique de 1970 à 1975. Fallait-il l'assimiler à un évêque jureur, soumis aux hommes de Vatican Il?
      
6.    Le livre révèle enfin beaucoup de passages où l'auteur s'avoue gêné. Certaines citations du fondateur  de la  FSSPX  sont  tellement  célèbres que l'abbé  Pivert peut  difficilement  les écarter. En réalité, il ne propose pas de véritable  explication. Ainsi lorsque Mgr Lefebvre déclare: 


 "...nous ne pouvons pas nous lier avec Rome. Nous aurions pu, si nous étions arrivés à nous protéger complètement comme nous l'avions demande."

      
Mgr Lefebvre dit tout  simplement que la Fraternité aurait pu se lier avec Rome si elle était protégée complètement comme elle l'avait demandé. Recourant à un langage très ambigu, l'abbé Pivert conteste le propos de l'archevêque puisqu'il avance : « Mgr  n'y affirme  pas qu'une protection  aurait  suffi, mais qu'elle était  nécessaire 44 ». Si les mots ont encore un sens, n'est-ce pas là travestir la pensée du fondateur?  

De même, pour faire coller les propositions de régularisation, notamment celle qui réussit­ le temps d'une journée le 5 mai 1988- avec sa fameuse thèse selon laquelle Mgr Lefebvre entreprenait ces pourparlers afin de convertir Rome, l'abbé Pivert est obligé de faire passer le fondateur pour un ingénu qui se serait fourvoyé :   



 « Il s'est fait berner et on ne l'y reprendra plus."
2° Les intentions de Jacques Régis du Cray en Septembre 2013:
Ennemond a écrit:

Comprendre Mgr Lefebvre par Ennemond 2013-09-22 17:01:23


L'explication est pourtant simple. C'est celle que je vous ai donnée dans mon précédent post. Si pour Mgr Lefebvre "l'Eglise conciliaire" était une structure indépendante de l'Eglise catholique, il n'aurait jamais discuté avec ses représentants. Il n'aurait jamais dit, au moment où il sacrait, en 1988, que son successeur l'abbé Schmidberger, aurait à reprendre le flambeau des discussions deux ou trois ans après les sacres.

Aussi, la seule explication tenable consiste à suivre l'explication donnée par l'abbé Gleize qui consiste à dire ce qui était communément pensé au sein de la FSSPX depuis des années : l'Eglise conciliaire est une expression analogique pour qualifier un état passager de l'Eglise catholique. Pendant des années, les discussions avec Rome ont été naturelles et saluées (de 2000 à 2012) y compris par les quatre évêques qui reconnaissaient dans la papauté actuelle les autorités de l'Eglise catholique et non les potentats d'une entité étrangère qu'aurait constitué une nouvelle Eglise, appelée "Eglise conciliaire". Il y a un peu plus de trois ans, les quatre évêques rédigeaient une lettre adressée au Souverain Pontife pour le remercier. Il ne semble pas qu'ils s'adressent au dignitaire d'une contre-Eglise qui n'aurait plus rien de catholique.

J'ai lu et annoté la compilation récemment publiée par l'abbé Pivert. Il fait l'impasse sur toute une partie des écrits du fondateur, notamment le sermon central de sa pensée, qui est celui des ordinations de 1982. Il y a un parti-pris évident et une incompréhension de certains événements comme le protocole d'accords de 1988 attribué tantôt à une bonté excessive de MgrLefebvre, tantôt à sa naïveté (l'auteur utilise le terme "se faire berner"). Pourquoi ne pas dire de manière simple la vérité ? à savoir que MgrLefebvre voyait dans le pape le pasteur de l'Eglise universelle et qu'il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour demeurer en règle avec les autorités car il considérait que la primauté de Pierre n'était pas un article de foi optionnel.

Enfin, il ne serait pas difficile de constituer un livre avec autant de citations pour parvenir à une thèse différente. Mais déterminer la conclusion avant de faire un livre n'est pas forcément faire œuvre d'historien rigoureux. Attribuer l'ouvrage à l'auteur des citations est un procédé encore plus étonnant. Il n'est donc pas surprenant qu'il n'ait pas reçu l'aval des supérieurs.