lundi 30 décembre 2013

Les auteurs de la note sur le livre de l'abbé Pivert probablement identifiés


La note au sujet du livre de l'abbé Pivert  [télécharger la note] était restée anonyme. De forts indices tendent à mettre en cause l'inévitable Jacques Régis du Cray, alias Ennemond, alias Côme de Prévigny, seule personne capable d'interpréter correctement la pensée du fondateur de la FSSPX, comme il le sur son blog Credidimus Caritati, contre lequel la Sapinière a déjà mis en garde.

Jacques Régis du Cray

Voilà ce qu'écrivait cet interprète autorisé de Mgr Lefebvre:
Ennemond a écrit:

Comprendre Mgr Lefebvre par Ennemond 2013-09-22 17:01:23




L'explication est pourtant simple. C'est celle que je vous ai donnée dans mon précédent post. Si pour Mgr Lefebvre "l'Eglise conciliaire" était une structure indépendante de l'Eglise catholique, il n'aurait jamais discuté avec ses représentants. Il n'aurait jamais dit, au moment où il sacrait, en 1988, que son successeur l'abbé Schmidberger, aurait à reprendre le flambeau des discussions deux ou trois ans après les sacres.

Aussi, la seule explication tenable consiste à suivre l'explication donnée par l'abbé Gleize qui consiste à dire ce qui était communément pensé au sein de la FSSPX depuis des années : l'Eglise conciliaire est une expression analogique pour qualifier un état passager de l'Eglise catholique. Pendant des années, les discussions avec Rome ont été naturelles et saluées (de 2000 à 2012) y compris par les quatre évêques qui reconnaissaient dans la papauté actuelle les autorités de l'Eglise catholique et non les potentats d'une entité étrangère qu'aurait constitué une nouvelle Eglise, appelée "Eglise conciliaire". Il y a un peu plus de trois ans, les quatre évêques rédigeaient une lettre adressée au Souverain Pontife pour le remercier. Il ne semble pas qu'ils s'adressent au dignitaire d'une contre-Eglise qui n'aurait plus rien de catholique.
J'ai lu et annoté la compilation récemment publiée par l'abbé Pivert. Il fait l'impasse sur toute une partie des écrits du fondateur, notamment le sermon central de sa pensée, qui est celui des ordinations de 1982. Il y a un parti-pris évident et une incompréhension de certains événements comme le protocole d'accords de 1988 attribué tantôt à une bonté excessive de MgrLefebvre, tantôt à sa naïveté (l'auteur utilise le terme "se faire berner"). Pourquoi ne pas dire de manière simple la vérité ? à savoir que MgrLefebvre voyait dans le pape le pasteur de l'Eglise universelle et qu'il a fait tout ce qui était en son pouvoir pour demeurer en règle avec les autorités car il considérait que la primauté de Pierre n'était pas un article de foi optionnel.
Enfin, il ne serait pas difficile de constituer un livre avec autant de citations pour parvenir à une thèse différente. Mais déterminer la conclusion avant de faire un livre n'est pas forcément faire œuvre d'historien rigoureux. Attribuer l'ouvrage à l'auteur des citations est un procédé encore plus étonnant. Il n'est donc pas surprenant qu'il n'ait pas reçu l'aval des supérieurs.

Austremoine écrit quant à lui sur son blog (Des ralliés non ralliés aux non ralliés ... ralliés) :
extrait cité par Lucile :
Une terrible circulaire (extrait ci-dessous), émanant de la Maison Générale, destinée aux prêtres de la FSSPX, dont nous tairons les auteurs – au nombre de deux, un laïc et un prêtre, ex-ancien membre Ecclesia Dei, potentiellement incardiné à Marseille, revenu à la bonne soupe de la FSSPX -, propose de reconsidérer l’attitude à tenir vis-à-vis des prêtres des communautés Ecclesia Dei, en commençant par proscrire le terme de « ralliés » usité pour les qualifier, au motif qu’ils n’auraient rien abandonné de la Tradition que ce soit au niveau doctrinal ou liturgique (cf l’écartèlement des Instituts Ecclesia Dei)." 
Le deuxième critique de l'abbé Pivert serait apparemment, toujours d'après Lucile, un abbé, ancien prêtre de la FSSPX passé chez un institut Ecclesia Dei, ramené à la FSSPX par l'abbé Nély.
Abbé Lederman

La personnalité de ces auteurs, notament de ce dernier, explique le scandaleux paragraphe 5:
5.   L'attitude  à l'égard des milieux Ecclesia Dei est contre-productive. On ne peut compter le nombre de fois où est répété le terme « rallié ». Dès la présentation du livre, l'abbé Pivert plus ni moins. 
      
Au fil des pages, on découvre des jugements assez sévères à leur encontre lesquels ne sont pas remis dans leur contexte. Entre les sacres et sa mort, Mgr Lefebvre n'a guère eu le temps de voir évoluer ces communautés. Les seuls exemples qui l'incitent- et ils les citent  à  titre  d'exemple  à  cette  époque  - à  être  particulièrement  sévère sont:  le monastère  Saint-Joseph de  Clairval à Flavigny-sur-Ozerain (Côte-d'Or) qui, après avoir accepté l'indult de 1984, a adopté le nouveau missel, et le séminaire Mater Ecclesiae  à Rome qui, à  peine  mis  en  place, recycle des rescapés d'Écône en  faveur des réformes. Par conséquent, il n'est pas étonnant que Mgr Lefebvre ait écrit in privatim à l'abbé Couture que les messes permises par l'indult  étaient  des « attrapes nigauds."
Il est évident que ces essais apparaissaient comme autant de pièges tendus pour conduire les âmes vers la liturgie réformée. Il affirmait  également qu'il ne donnait guère de temps aux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre pour  adopter  la nouvelle  messe.   Finalement  les faits ont  montré  que ces derniers ont su résister aux assauts. En 1999, ils ont eu raison d'une tentative de mise au pas de Rome et, progressivement, la quasi-totalité  des seize signataires d'une lettre préconisant le  biritualisme   ont   dû  quitter   la  FSSP.   Aujourd'hui,   ils  sont  250  prêtres  célébrant exclusivement l'ancien rite. Nul ne peut dire que Mgr Lefebvre aurait maintenu la même appréhension  qu'en  1988  au fil  des années. En même  temps, si on  se penche sur la correspondance de Mgr Lefebvre, on pourra également trouver des morceaux plus modérés à l'endroit des communautés Ecc/esia Dei, concédant le fait qu'ils ne sont pas ralliés d'esprit et qu'ils ont l'avantage de rappeler quotidiennement  aux évêques ce qu'est la Tradition: 
 « La tension  va monter  entre  les évêques et  Rome au sujet  de ces prêtres et séminaristes ralliés sans être ralliés. Les évêques n'en veulent pas. L'entreprise de Rome risque de tourner  à l'échec. Que va faire l'évêque de Laval avec des prêtres affublés de l'habit  dominicain ? Ainsi se trouve constamment posé à Rome et aux évêques le problème du Concile et la Tradition! "

Dans ce passage, Mgr Lefebvre admettait  que ceux qui ont régularisé leur situation - ralliés sans être ralliés- posaient constamment à Rome et aux évêques le problème du Concile et de la Tradition. Ce sont ses termes. 

Par ailleurs, l'abbé Pivert compare le monde Ecclesia Dei au clergé jureur car il dépendrait directement d'un épiscopat moderniste. Certes, mais la comparaison a ses limites : le clergé jureur  était  en effet  soumis à un épiscopat clairement  schismatique. De plus, en faisant signer la reconnaissance de la Fraternité à MgrFrançois Charrière, évêque de Fribourg, imbu des idées d'œcuménisme et  de liberté  religieuse, Mgr Lefebvre se trouvait  en régularité canonique de 1970 à 1975. Fallait-il l'assimiler à un évêque jureur, soumis aux hommes de Vatican Il?