Traduction pour Reconquista (merci d'indiquer la source et le lien vers cet article)
Source: édition 26 du Recusant.
Vous voulez tous savoir pourquoi, moi, l’abbé MacDonald, j’arrive maintenant [Note de la Traduction (NDLT) : en Australie] pour rejoindre la Résistance. L’abbé Ortiz me répétait: « Vous devez aller en Australie ! Vous devez aller en Australie ! Vous devez aller en Australie ! ». Un peu comme un disque fêlé. Et donc j’ai décidé : « Bon, je vais en Australie. » J’ai donné à Monseigneur Fellay 30 jours de préavis, pour lui donner le temps de me trouver un remplaçant et ils ont décidé que je ne faisais pas grand-chose et ils ne m’ont pas remplacé, en tous cas pas encore.
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Donc, j’avais une petite mission dans le sud du Pays de Galles, qui, soit dit en passant, n’a rien en commun avec la Nouvelle Galles du Sud [NDLT : la Nouvelle Galles du Sud se trouve en Australie]. J’avais donc l’habitude de passer dans le sud du Pays de Galles tous les premiers samedi. Mais le premier samedi d’avril étant le Samedi Saint, je n’ai pas pu m’y rendre ce jour là. Donc le premier samedi du mois de mars, j’ai dit aux fidèles dans le sud du Pays de Galles : « ceci est la dernière fois que je vous rends visite car je pars en Australie. » Ils ont tous dit : « c’est super, c’est merveilleux. » Et puis finalement le Dimanche des Rameaux, l’abbé Pazat devait se rendre aux Etats-Unis pour le weekend, et donc j’ai célébré la messe à ce endroit [NDLT : à Bristol] et je n’avais pas l’habitude d’y célébrer la messe. Donc j’ai annoncé à la messe du matin à Bristol ce que j’allais faire, et certains
m’ont dit que c’était la bonne décision à prendre, je dirais que 50% des fidèles m’encourageaient dans ma décision.
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J’ai été dans beaucoup d’endroits. En Angleterre, la plupart des prêtres sont assez solides, on peut dire qu’il n’y a pas vraiment, en Angleterre, de libéralisme ostensible. Il y en a un peu de la part de l’abbé Pazat, il est nouvel arrivé et il y a aussi l’abbé Ockerse. Mais en dehors de ces deux abbés, je pense que les prêtres en Angleterre sont assez solides. L’abbé Morgan était solide dans le passé et c’est encore un bon abbé, mais il a hésité et maintenant il fait fausse route. Les gens disent qu’il a manqué l’occasion de réagir en 2012 et tout le monde en Angleterre l’aurait suivi, tous les prêtres en Angleterre l’auraient soutenu. Mais il n’a pas réagit. Et en fait, une personne me disait la semaine dernière qu’il y a 3 mois, l’abbé Morgan lui a dit : « On peut comparer Vatican II à un cake avec un peu de cyanure, ce qui rend tout le cake empoisonné. » Et cette personne a ajouté qu’il y a
une semaine, il (NDLT : il = l’abbé Morgan) lui a dit : « Vous savez, tout dans Vatican II n’est pas si mauvais. » Mais l’abbé Morgan a trouvé une bonne porte de sortie, il prend une année sabbatique. L’abbé de Cacqueray a fait de même, en entrant dans un couvent. Peut être ne va-t-il pas rester dans le couvent, peut être va-t-on lui dire qu’il n’a pas la vocation du couvent et alors il lui faudra bien en sortir.
Les abbés de la FSSPX refusent de parler
Mais beaucoup de prêtres refusent de parler de ce sujet. Par exemple, l’abbé Pazat. J’étais avec l’abbé Pazat pendant environ 8 mois en Angleterre et il refusait d’en parler. Il refusait de parler de la situation au sein de la Fraternité. Il avait publié un article avant mon arrivée, alors que je me trouvais encore en Irlande. Il a publié un document qu’il a trouvé sur le site américain de la Fraternité, c’était un article de l’abbé Simoulin. L’abbé Simoulin a écrit ce terrible article. J’ai vu cet article - j’étais alors en visite à Bristol parce que nous avions là une réunion de prêtres - et j’ai donc pris ce bulletin local qui reprenait cet article de l’abbé Simoulin, qui avait été traduit en anglais. L’abbé a dit qu’il l’avait trouvé sur notre site américain. Donc je l’ai lu et j’ai pensé : « quel ramassis d’inepties ! ». Donc j’ai écrit mes critiques sur cet article et j’ai
envoyé l’article accompagné de mes critiques à Monseigneur Fellay en faisant remarquer : « Voyez les inepties qu’ils publient ! ». Et je les ai aussi envoyées à l’abbé Simoulin puisqu’il en est l’auteur. Et l’abbé Simoulin m’a répondu : « je ne lis pas l’anglais ». Et Monseigneur Fellay m’a répondu : « Voyez cela avec l’abbé Simoulin ». Il a aussi communiqué ce même message à l’abbé Simoulin car il l’a fait par messagerie électronique. Par la suite, j’ai reçu un autre message de l’abbé Simoulin, cette fois en anglais, disant que j’avais mal compris certaines choses. Alors je lui ai répondu en français afin de clôturer la discussion, parce que cette discussion ne menait à rien. Ce n’est pas que j’écris en français, mais quelqu’un avait traduit mon texte. Notez que Monseigneur Fellay ne disait pas « On ne peut pas publier cela sur le site Web ! », ni rien de semblable.
Donc, quand j’ai été transféré au Saint Sauveur à Bristol, j’ai communiqué tout cela à l’abbé Pazat parce qu’il publiait cela dans son bulletin. Entretemps, je l’avais envoyé à l’abbé Morgan aussi. Et l’abbé Morgan a dit à l’abbé Pazat qu’il n’aurait pas dû publier cela. L’abbé Pazat se demandait pourquoi il ne pourrait pas le publier puisque c’était sur le site Web du district des Etats-Unis. Donc j’ai donné toutes ces informations à l’abbé Pazat en espérant entamer avec lui une discussion. Mais ce ne fut pas possible d’en parler. Non, ce n’était pas possible d’en parler. C’est ce qui se passe avec beaucoup de prêtres qui restent silencieux sur le sujet et suivent le courant qui les entraîne vers [un accord] avec Rome. Ils refusent d’en parler. Ils refusent de réfléchir. Ils ne sont pas intéressés à le faire. Il y a beaucoup de prêtres qui ont cette attitude dans la Fraternité.
Le combat pour la Foi
Il s’agit vraiment d’un combat pour la foi. Je pense qu’une grosse partie du problème est que, alors que nous sommes supposés faire partie de l’Eglise militante tant que nous sommes sur terre - car c’est notre rôle d’être des militants – et bien il y a trop de pacifistes, trop d’objecteurs de conscience qui ne veulent pas se battre dans l’Eglise. Ils pensent que c’est plus facile si on ne doit pas se battre, si on ne doit pas combattre : il suffit de trouver des accommodements. C’est ce qu’on doit enseigner aux jeunes. Notre Seigneur a dit : « Celui qui aime sa mère et son père ou son mari et sa femme ou ses amis ou quiconque plus que Moi, n’est pas digne de Moi. » Nous devons faire les sacrifices qu’Il exige de nous.
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La crise dans l’Eglise empire et la bataille continue. Et l’idée actuelle est que nous devons nous accommoder de l’église conciliaire. Et cela est le problème avec la crise au sein de la Fraternité Saint Pie X. Et cette crise s’aggrave aussi car le Pape François étant ce qu’il est, encore plus de gens ne veulent pas aller en direction de Rome. Mais les Supérieurs eux continuent à vouloir aller en direction de Rome. Donc, dans ce sens, le Pape François a été une bénédiction, car il permet aux gens de se rendre compte que Rome n’est pas Catholique, qu’il n’y a rien de Catholique à Rome. Mais l’idée reste que malgré tout, il faut aller en direction de Rome. Et certaines choses se passent, et cela arrive de plus en plus souvent.
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Donc cette crise a lieu et nous en subissons les conséquences désastreuses. Et souvent c’est parce que nous ne voulons pas nous battre et nous ne voulons pas faire les sacrifices que Dieu nous demande. Dieu veut toujours que nous perfectionnons les choses, et si vous progressez, alors Il exige encore plus de vous. Certains parmi vous connaissent sans doute déjà le récit réputé de Sainte Thérèse. Elle marchait et - j’imagine qu’ils n’avaient pas de voiture à cette époque – une charrette arrive et éclabousse de boue tout son vêtement. Or elle se dirigeait pour rendre visite à un roi ou un duc ou quelqu’un d’important, car elle voulait essayer de faire fonctionner un autre Carmel. Et elle a dit à Dieu: "Seigneur, pourquoi avez-vous permis cela ? » Et Dieu lui a répondu : « C’est de cette façon que je traite mes amis. » Et elle a alors dit : « Et bien, je comprends que vous ayez peu d’amis ! » Donc Dieu, quand on fait
quelque chose pour Lui, parfois, Il jette dans nos pieds un autre obstacle, et c’est ce qui nous arrive pour le moment.