Note de Reconquista : La nouvelle d'une proposition d'achat d'une magnifique maison dans le centre de Rome par la FSSPX confirmée et justifiée dernièrement par M l'abbé Lorans de la fsspx ne passe pas inaperçue chez les journalistes religieux de tous bords. Tel ce journaliste italien spécialisé dans les affaires religieuses qui analyse très objectivement cet évènement et le voit bien comme une phase très importante dans le lent processus de fusion entre la FSSPX et la Rome conciliaire. La fracture entre Français et Allemands (et Suisses) est très bien vue également.
SOURCE - Matteo Matzuzzi - Il Foglio - 24 février 2017
Les Lefebvristes à la maison
Fracture entre les Français et les Allemands
Il n’est pas surprenant que François ait un rôle de premier plan dans les négociations. Mgr Fellay a rappelé la même que la relation entre Bergoglio et la Fraternité a des racines profondes. «Il nous connaît de l'Argentine. Nous étions en contact avec lui, car un concordat permet aux prêtres étrangers d'obtenir un permis de séjour à condition que l'évêque soit d'accord. Quand nous avons eu des problèmes avec l'évêque local, qui ne voulait pas notre présence, nous avons rencontré le cardinal Bergoglio pour exposer le problème. Sa réponse –a ajouté le Supérieur de la FSSPX il y a un an– était claire : ‘‘Vous êtes catholiques, bien sûr, et vous n'êtes pas schismatiques. Je vais vous aider’’. Et il l'a fait. Il a contacté Rome, il a écrit au gouvernement une lettre en notre faveur». Plus tard, en tant que Pape, à l'occasion du Jubilé extraordinaire de la miséricorde, il a accordé aux fidèles qui fréquentent "pour diverses raisons" les églises desservies par des prêtres de la Fraternité, de recevoir valablement et légalement l'absolution sacramentelle de leurs péchés. Les pouvoirs ont été étendus au-delà la période du Jubilé "en faisant confiance à la bonne volonté de leurs prêtres pour récupérer la pleine communion dans l'Eglise catholique." Des problèmes restent cependant. Surtout du fait de la variété de la réalité interne des lefebvristes. La situation est à peu près celle de 2012, quand Mgr Fellay, de façon surprenante, a décidé de rejeter la main tendue par Benoît XVI, et de ne pas accepter les conditions théologiques qu’imposait Ratzinger pour conclure les négociations. Un facteur décisif a été la fracture entre la zone allemande de la fraternité et la zone française. S’il n’avait tenu qu’aux membres de la première, la FSSPX serait retournée à la Communion avec Rome il y a cinq ans. Les questions sur la table ont été jugées résolubles, et n’empêchent pas l'accord. La victoire, cependant, est sur les Français, beaucoup moins disposés à faire des compromis. Fellay semble prêt à sortir de l'impasse, même au prix de pertes douloureuses entre ses fidèles et les prêtres.
Un autre journaliste (Andrea Tornielli de la Stampa ) explique aussi la raison de la lenteur du processus de ralliement : "le Saint Siège sait, dit-il très clairement, que le processus est long et que le Supérieur doit avoir le temps d'expliquer et de faire accepter l'accord au sein de la Fraternité". C'est ce que ne comprennent malheureusement pas ceux qui prétendent "résister à l'intérieur de la Fsspx" en attendant que l'avenir s'éclaircisse. L'avenir est à la prélature et leur attente passive ne fait que conforter ce processus.
On prendra également le temps qu’il faut, quand on sera
dans la dernière ligne droite, de faire participer les conférences
épiscopales des pays les plus directement touchés par le phénomène, qui doit
être dûment informés du chemin parcouru et de la solution juridique retenue
pour atteindre la pleine communion.
All’Esquilino deviendra le Centre d’Étude de la FSSPX. Un accord est proche. Le rôle du pape a été décisif.
Rome. La fracture entre la Fraternité Saint-Pie X (lefebvriste) et le Saint-Siège va être résorbée. L'accord pour la création d'une prélature personnelle –garantie d’une large autonomie de gestion et pastorale - est maintenant à portée de main. La négociation en vue de l’achat par Ecône du complexe de Santa Maria Immacolata all'Esquilino, non loin du Latran, confirme que le processus de négociation –lent et complexe– entre dans une phase de résolution positive. L'église néo-gothique, construite à la fin du XIXe et au début du XXe siècle pour les Frères de la Charité, est déjà flanqué d'un bâtiment occupé ces dernières années par une école élémentaire et un collège. Selon les informations du Foglio, cela deviendra un centre d'étude et, dans une deuxième phase, selon toute vraisemblance, le siège de la Maison générale lefebvriste. Le Pape serait intervenu directement pour accélérer le tout, via Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei. Mgr Bernard Fellay (Supérieur de la FSSPX), Mgr Alfonso de Galarreta et l'Assistant Général l’abbé Alain Nely, auraient séjourné du 17 au 20 janvier, à Sante Marthe. La Supérieure des Sœurs de la Fraternité a également assisté aux pourparlers. L’abbé Nely est la personne chargée de finaliser l'achat du complexe.
Fracture entre les Français et les Allemands
Il n’est pas surprenant que François ait un rôle de premier plan dans les négociations. Mgr Fellay a rappelé la même que la relation entre Bergoglio et la Fraternité a des racines profondes. «Il nous connaît de l'Argentine. Nous étions en contact avec lui, car un concordat permet aux prêtres étrangers d'obtenir un permis de séjour à condition que l'évêque soit d'accord. Quand nous avons eu des problèmes avec l'évêque local, qui ne voulait pas notre présence, nous avons rencontré le cardinal Bergoglio pour exposer le problème. Sa réponse –a ajouté le Supérieur de la FSSPX il y a un an– était claire : ‘‘Vous êtes catholiques, bien sûr, et vous n'êtes pas schismatiques. Je vais vous aider’’. Et il l'a fait. Il a contacté Rome, il a écrit au gouvernement une lettre en notre faveur». Plus tard, en tant que Pape, à l'occasion du Jubilé extraordinaire de la miséricorde, il a accordé aux fidèles qui fréquentent "pour diverses raisons" les églises desservies par des prêtres de la Fraternité, de recevoir valablement et légalement l'absolution sacramentelle de leurs péchés. Les pouvoirs ont été étendus au-delà la période du Jubilé "en faisant confiance à la bonne volonté de leurs prêtres pour récupérer la pleine communion dans l'Eglise catholique." Des problèmes restent cependant. Surtout du fait de la variété de la réalité interne des lefebvristes. La situation est à peu près celle de 2012, quand Mgr Fellay, de façon surprenante, a décidé de rejeter la main tendue par Benoît XVI, et de ne pas accepter les conditions théologiques qu’imposait Ratzinger pour conclure les négociations. Un facteur décisif a été la fracture entre la zone allemande de la fraternité et la zone française. S’il n’avait tenu qu’aux membres de la première, la FSSPX serait retournée à la Communion avec Rome il y a cinq ans. Les questions sur la table ont été jugées résolubles, et n’empêchent pas l'accord. La victoire, cependant, est sur les Français, beaucoup moins disposés à faire des compromis. Fellay semble prêt à sortir de l'impasse, même au prix de pertes douloureuses entre ses fidèles et les prêtres.
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SOURCE - Andrea Tornielli - La Stampa - 27 février 2017
Le Pape a reçu en audience le secrétaire de la Commission Ecclesia Dei.
Le Saint-Siège attend que Fellay signe la nouvelle déclaration
doctrinale. On parle d'un possible nouveau siège romain.
A petits pas vers un accord. Le chemin se poursuit sans
hâte, qui devrait mener dans quelques mois, la Fraternité Saint-Pie X -fondée
par Mgr Marcel Lefebvre- au retour dans la pleine communion de l'Église
catholique, après la rupture de 1988. Le secrétaire de la Commission
pontificale Ecclesia Dei, Guido Pozzo, a été reçu en audience par le pape, ce
matin, le 27 février, 2017. Divers rumeurs se sont propagées ces derniers
jours sur la possibilité que la Fraternité achète un bâtiment avec une église
adjacente, pour y transférer son siège à Rome et on a parlé du complexe de
Santa Maria Immacolata all'Esquilino, non loin du Latran.
Le complexe se compose d'une église néo-gothique
construite au début du XXe siècle, pour les Frères de la charité (appelé «Frères
bis») et d’un bâtiment déjà utilisé dans le passé comme l'école élémentaire
et intermédiaire, qui appartient maintenant à un ordre religieux. Il a été
dit que Francois et la Commission Ecclesia Dei auraient facilité l’achat. En
fait, ce n'a pas été le cas: La commission Ecclésia Dei n’est aucunement
impliquée, non plus que le Vicariat de Rome.
La propriété de l'Institut est en effet distincte de celle
de l'église de l’Immaculée ; cette dernière, où elle est
régulièrement célébrée, a un presbytère et ne comporte qu’un appartement pour
le logement du recteur. Depuis longtemps les lefebvristes sont intéressés par l’achat
d’une maison dans Rome. L'ordre, qui est propriétaire devra obtenir
l’autorisation de vente de la Congrégation pour les Religieux. Et si
l'acquisition avait eu lieu, pour ce qui concerne les possibilités
d’utilisation de l'église, il faut demander au diocèse de Rome, qui en est
propriétaire.
L'accord pour la création d'une prélature personnelle
semblable à celle accordée dans les années quatre-vingt à l'Opus Dei,
n’est cependant pas une question de
jours ou de semaines. Depuis près d'un an, le Saint-Siège attend que le
supérieur de la Fraternité Saint-Pie X, Mgr Bernard Fellay, signe la nouvelle
déclaration doctrinale. Cette étape est nécessaire avant de finaliser toute
forme juridique. Comme vous vous rappelez, l'affaire a échoué en 2012, sur la
déclaration doctrinale. Le texte qui a maintenant été soumis est plus étendu
que celui de 2012. Comme l'a expliqué l'évêque Pozzo dans des interviews,
tandis que le premier document a cherché à régler tout différend, et de
clarifier tout point ouvert, la nouvelle déclaration se limite à demander aux
lefebvristes ce qui est nécessaire pour être catholique, en laissant tout le
reste à de futurs pourparlers après la pleine communion.
Dans la pratique, le nouveau texte propose la «Professio fidei», la
profession de foi; l'acceptation de la primauté du pape et de la
collégialité épiscopale exprimée dans «Lumen Gentium» (constitution
conciliaire); la définition de la relation entre la tradition et le
magistère; la reconnaissance de la validité des sacrements célébré
avec le
rituel suite à la réforme post-conciliaire et enfin l'acceptation de
Vatican
II lu à la lumière de la tradition de l'Eglise. On n’y parle pas
d’œcuménisme, de dialogue avec les autres religions, ni de la question
de la
liberté religieuse, sur laquelle, comme on le sait, la Fraternité
continue de
manifester beaucoup d'objections et d'opposition par rapport au chemin
de
l'Eglise catholique dans le dernier demi-siècle.
À ce jour, Mgr Fellay n'a pas signé le document. Mais le
Saint-Siège n’est pas pressé. Il sait que le processus est long et que le
Supérieur doit avoir le temps d'expliquer et de faire accepter l'accord au
sein de la Fraternité. Ce n’est qu’après que sera signée la déclaration
doctrinale, que commencera l'examen des statuts propres, pour arriver à la
constitution apostolique qui érigera la nouvelle prélature personnelle, puis
le règlement entrera dans les détails de son organisation. Ce que demandent
les lefebvristes, c’est d’être en mesure de rester eux-mêmes. En cela, ils
ont reçu des assurances à la fois le pape et de la commission Ecclesia Dei.