samedi 4 mars 2017

Des liens incontestables existant entre la Shoah et Vatican II

par Don Curzio Nitoglia

Note de Reconquista : nous publions ici la première partie de la traduction française (par Reconquista) d'une étude de Don Nitoglia sur les rapports étroits existant entre la Shoah et Vatican II, comme entre l'exclusion de Mgr Williamson et le rapprochement de la FSSPX avec l’Église conciliaire. 

http://doncurzionitoglia.net/2017/01/30/shoah-e-vaticano2/

De « l’affaire Williamson » à l’accord Holocauste/Moderniste.

I- La néo-religion de l’Holocauste/Moderniste.


Abraham H. Foxman (directeur de la Ligue Anti-diffamation des B’naiB’rith) a un jour déclaré : « L’Holocauste n’est pas seulement un exemple de génocide, mais une atteinte presque réussie à la vie des enfants élus de Dieu, et par conséquent à Dieu lui-même » [1]

Pour le judaïsme talmudique, la Shoah a une dimension religieuse, puisqu’Israël est le « dieu » de l’humanité et Jésus un imposteur. Donc, les chrétiens devraient s’intéresser à ce faux « dogme » (et ne pas se cacher derrière l’excuse que ce n’est qu’un fait historique qui ne regarde pas l’Église...), qui veut détruire la foi des Évangiles. Refuser de le faire serait renier implicitement la qualité unique du sacrifice du Christ, seul Rédempteur de toute l’humanité.

La théologie catholique enseigne que le judaïsme est responsable de la mort du Verbe incarné, vrai Dieu et vrai homme. Les Pères de l’Église l’affirment [2] (la Tradition), en se basant sur la Sainte Écriture et le Magistère, qui est l’outil d’interprétation officiel de ces deux sources (la Tradition et la Sainte Écriture) de la révélation divine (cf. Pie XI, Mitbrennender Sorge, 1937).

Le néo-modernisme, depuis la déclaration Nostra Aetate (1965), a essayé de nier la doctrine du déicide, telle qu’on la trouve dans la Sainte Écriture et la Tradition (révélation divine) et telle qu’elle est enseignée par le Magistère traditionnel de l’Église (en charge de l’interprétation appropriée de la Révélation).

Tout catholique désirant préserver sa foi intacte et intègre, sans laquelle nul ne peut plaire à Dieu (St Paul Rom. X, 9), ne peut pas, selon le principe de non-contradiction, adhérer à Nostra Aetate et en même temps à la révélation divine, telle qu’on la trouve dans la Sainte Écriture et la Tradition et telle qu’elle est interprétée par le Magistère traditionnel.

Soit on accepte toute la révélation, toute la foi et toute la doctrine catholique, telle quelle, et alors on est sur le chemin du Ciel si on l’accompagne des bonnes œuvres ou de la charité surnaturelle ; ou alors si on renie même un seul article ou vérité de Foi, on rejette tout et on est donc sur le chemin de l’Enfer, car « sans la Foi, impossible de plaire à Dieu » (Heb. XI,6)

En effet, soit Jésus est vrai Dieu et vrai homme et donc le judaïsme rabbinique est coupable de déicide, soit Israël est Dieu et alors toute attaque contre lui et ses membres est un déicide et la nouvelle religion est celle de la Shoah. Il n’y a pas de troisième option. Il est impossible qu’il y ait comme troisième option la combinaison de « judéo-christianisme », qui n’est rien d’autre que la tentative de rentrer un cercle dans un carré, car depuis que Jésus a déclaré qu’Il était Dieu, Israël et l’Holocauste sont vraiment un « mal absolu », selon les termes de la contradiction et si l’on considère que le mal est l’absence d’un bien dû.

Lorsque Benoît XVI en 2009 a dit que pour exercer le sacerdoce et l’épiscopat dans l’Église, il fallait croire en la Shoah (cf. l’ « affaire Williamson »), il a non seulement fait preuve d’un sérieux abus de pouvoir, mais il s’est aussi embarqué de façon radicale dans la voie du judaïsme talmudique, qui déifie Israël et nie implicitement la divinité du Christ.

Les catholiques traditionalistes n’ont pas voulu comprendre la portée antichrétienne de « l’affaire Williamson » (sans considérer la personne en elle-même), en refusant de voir la doctrine sous-jacente. On n’a pas besoin de le voir comme une affaire personnelle, mais comme une question de doctrine : « Qui n’est pas avec Moi est contre Moi » (Matthieu, XII, 30). Car, sans Jésus, nous n’entrerons pas dans le Royaume des Cieux. [3]

Vatican II à la lumière de la Shoah, selon Ben Horim.


Selon Nathan Ben Horim aussi (New horizons between Jews and Christians, Padova, Messagero, 2011), ancien ambassadeur d’Israël en Italie, qui était chargé des relations avec le Vatican de 1980 à 1986, les nouvelles relations entre le judaïsme et la chrétienté se sont établies grâce à « trois évènements : la Shoah [4], la naissance de l’État d’Israël et le Second Concile du Vatican » (ibid. p.11).

En effet, la Shoah impose des réflexions historiques d’une immense portée politique et morale, à laquelle l’Église elle-même ne peut échapper. De la Shoah (1942-45), via le procès de Nuremberg (1946), est né l’État d’Israël (1948), ce qui a par-dessus tout une dimension ethnique et même normativo-religieuse pour le judaïsme. De ces réflexions historiques, morales, politiques, ethniques et religieuses (puisque le judaïsme est un peuple ou une race que l’on reconnaît d’une certaine façon éthique ou religieuse [5]), est né le Concile Vatican II (1962-65), qui « marque un tournant dans l’histoire de l’Église catholique [6] [...] L’un des changements les plus importants dans ce Concile concerne les relations avec les juifs, [...] qui restent chers à Dieu » (ibid).

Le diplomate israélien admet qu’un « tel changement dans la façon que les chrétiens avait de voir les juifs ne se serait jamais produit sans l’Holocauste, Nuremberg et la création de l’État d’ Israël » (ibid. p.12). Il définit le judaïsme selon cette triple formule : « Torah, Peuple, Terre » (ibid. p. 107)

Le problème du Concile est largement dû à la judaïsation de la chrétienté (Nostra Aetate, 28 octobre 1965) et est lié de façon inextricable à celui de la Shoah. Qui refuse de l’admettre, ou est incapable de voir cette réalité, [le fait] parce que cela le dérange. 

Le judaïsme talmudique veut la capitulation de la FSSPX

Le 16 septembre 2011 -selon le rabbin Levi-Brackman- des groupes juifs, notamment aux États-Unis, (Abraham Foxman, directeur de l’Anti-Defamation League de B'naiB'rith et le rabbin David Rosen du Comité juif américain) « ont exprimé leur inquiétude au cas où le Vatican remettrait en question 40 ans de progrès dans les relations entre juifs et catholiques. » [7] Ils ont ensuite averti que Nostra Aetate et Lumen Gentium (« les dons de Dieu sont irrévocables » [Ancienne Alliance]) « ne peuvent être remis en question et sont non négociables », ou alors le dialogue judéo-chrétien cesserait.

J’espère que le monde de la Tradition ne va pas capituler en se basant sur l'illusion que le libéralisme progressiste de François Ier leur donnera tout sans rien attendre en retour. Par-dessus tout, les prémisses pro-Shoah de 2009 laissent à désirer, puisque la Shoah, le Sionisme et Nostra Aetate sont inséparables. Une petite erreur à la base conduit à une très grande erreur à la fin.

C'est pour cette raison que l’ « affaire Williamson » est d'une importance capitale (en soit, et non pas à cause de la personne impliquée), et son expulsion de la FSSPX ne peut que conduire à l'acceptation du Concile Vatican II et une subordination aux « juifs, nos grands frères dans la foi d'Abraham » (Jean Paul II, 13 avril 1986, Adresse au Grand Temple de Rome).

II- L’affaire Krah-Williamson-Nahrath de 2010.


Vers le milieu du mois de novembre 2010, Mgr Richard Williamson, accusé de « négationnisme », décida de prendre Wolfram Nahrath comme avocat de la défense. Il demanda donc à son avocat précédent, Mathias Lossman, s'il voulait bien s'associer à Nahrath pour le défendre. Comme il refusa, Mgr Williamson l'écarta de l'affaire.

Le trésorier général de la FSSPX, Maximilian Krah et le Sionisme.

  1. L'avocat Lossman (qui fut testé par Mgr. Williamson) avait été choisi en 2009 par Maximilian Krah (trésorier général de la FSSPX) pour défendre Mgr Williamson. Mais qui est vraiment Maximilian Krah ? Objectivement, (seul Dieu peut sonder les cœurs et les intentions de chacun, aussi je Le laisse juge) il (Krah) participa à la campagne médiatique levée contre Mgr Williamson, qui démarra le 20 janvier 2009, à travers des interviews publiées dans le magazine radical socialiste « Der Spiegel » dont les tendances politiques sont très proches du magasine italien « L'Espresso » de Carlo De Benedetti.    
  2.  En septembre 2010, à New York, Krah, avec d'anciens étudiants de l'université de Tel Aviv, participa (« contra factum non valet argumentum ») à une collecte de fonds levée pour aider les étudiants juifs de la Diaspora à atteindre l’État d'Israël afin de suivre les cours à l'université sioniste de Tel Aviv ; il existe des photos de Krah et ses compagnons que l'on peut reconnaître comme étant israéliens.[8]                                                                                                                                                            
  3. La réponse de Krah aux faits cités plus haut fut publiée à la fin décembre 2010, sur le site internet Ignis Ardens. [9] Elle est assez claire et déconcertante. Déconcertante parce qu'objectivement, elle était menaçante : « Maintenant je sais qui sont ceux qui m'ont diffamé… ». Éclairante parce que 
  • a) s' il avait vraiment été victime de diffamation, Krah aurait pu simplement répondre en clarifiant les faits ou en portant plainte, comme il en a le droit, et non pas par des menaces (« je sais qui vous êtes, vous allez voir »).
  • b) Krah l'a admis lui-même : « en septembre j'ai reçu une invitation spontanée de la part d'un ami avocat à cette soirée très agréable à la Witzenhausen Gallery, où j'ai rencontré des gens formidables d’Israël, des États-Unis (juifs ou non), et quelques Européens résidant à New-York. C'était un évènement annuel. Et bien sûr, il y a eu un gala de charité. C'est tout. » . 
  • c) Enfin, Krah ne nie pas avoir collecté des fonds pour l'université de Tel Aviv, parce que ce n'est qu'une « discussion » avec des juifs, chose parfaitement légale. Peu importe si cet avocat, Krah, a des origines juives, ce qui compte c'est la foi et non l'appartenance ethnique. Krah professe être catholique traditionaliste quoi qu'il en soit, mais qui a pourtant des activités pro-sionistes, et même si ses choix sont légitimes et légaux en soi, ils sont difficiles à concilier moralement et dogmatiquement avec la profession de foi catholique traditionnelle et pré-conciliaire. Ceci est objectivement la question la plus importante. En effet, saint Pie X (le saint patron des « traditionalistes ») en 1904, avait répondu à Théodore Hezl (fondateur du mouvement sioniste, 1896) qui lui demandait de reconnaître le Sionisme et le futur État d’Israël : « Au même Israël qui refuse de reconnaître le Christ comme Messie et Dieu, l’Église refusera de reconnaître le Sionisme et l’État d'Israël. ». Donc, objectivement, il y a incompatibilité entre le catholicisme et le sionisme et une « double appartenance » est illicite.

L’importance de « l’affaire Krah-Williamson »


Suite au procès de Mgr. Williamson en Allemagne le 4 juillet 2011, Maximilian Krah a accordé un entretien diffamatoire et insultant à l’encontre du prélat britannique : « Monseigneur Richard Williamson a un gros problème de déconnection avec la réalité, tous les deux ans, avec une belle régularité, il croit à la fin du monde [...] Je suppose que l’on peut le qualifier d’instable [bizarre, excentrique] » [10]

Malheureusement, personne n’est intervenu pour prendre la défense de Mgr Williamson, alors évêque de la FSSPX, face à l’injure que lui avait faite le trésorier général de cette même FSSPX, ni même pour calmer le jeu ou encourager un meilleur usage des termes utilisés contre lui, ce qui aurait dû être le devoir du Supérieur Général de la FSSPX.

Suite dans le numéro 2  .

Notes


[1] Cité par Peter Novick, Nachdem Holocaust, Stuttgart, Deutsche Verlags-Ansalt, 2011, p. 259.

[2]Le Docteur officiel de l’Église, Saint Thomas d’Aquin, explique que même si les juifs n’ont pas pu tuer la divinité du Christ, ils ont tué son humanité, qui subsiste en la Personne divine du Verbe. Ainsi, le péché des juifs est un déicide (cf. Symbole des Apôtres, a. 4, n.912) Puis il conclut : « Ainsi les juifs ont péché non seulement en crucifiant le Christ en tant qu’homme, mais aussi en crucifiant le Christ en tant que Dieu », en vertu du mystère de l’union hypostatique (S.Th, III, q.47, a.5, ad 3.)

[3] Saint Thomas enseigne que Jésus-Christ a prêché aux juifs sans craindre de les scandaliser (S.Th., q.42, a.2) : il avait été prophétisé que le Christ serait la « pierre d’achoppement, un rocher de scandale pour les deux maisons d’Israël » Is., VIII, 14

Le salut du peuple doit être privilégié à la paix d’un individu particulier. Et, par conséquent, lorsque quelqu’un empêche par sa méchanceté le salut du peuple, il ne faut pas craindre de scandaliser le prédicateur ou le docteur, afin de fournir le salut du peuple. L’homme doit se comporter de façon à ne scandaliser personne, pour ne donner à personne l’occasion de destruction par ses faits ou par ses paroles peu droites. Cela dit, si le scandale provient de la vérité, il est préférable de maintenir le scandale plutôt que d’abandonner la vérité, comme l’écrit saint Grégoire (Homélie VII in Ezech.)

[4] « Sans l’intoxication de l’esprit chrétien à travers les siècles, l’Holocauste aurait été impensable » (Nathan Ben Horim, Nouveaux Horizons p.51). Comme on peut le voir, la Shoah, pour l’hébraïsme actuel, a une valeur théologique précise : la shoah est fille de la doctrine catholique révélée et définie de saint Pierre à Pie XII. L’accepter, c’est renier implicitement la doctrine catholique de la Tradition apostolique.

[5] « Une foi religieuse liée à une Terre spécifique » (Nathan Ben Horim, Nouveaux Horizons, p.70)

[6] L’auteur parle du « caractère révolutionnaire de l’inversion de cap (causée par Nostra Aetate, n.4) » (Nathan Ben Horim, Nouveaux Horizons p.73).

[7]http://www.yenetnews.com

[8]http://www.aftau.org/site/PageServer?pagen…0_AlumniAuction.

[9]http://z10.invisionfree.com/Ignis_Ardens/index.php?showtopic=6517&st=100&#entry9644783

[10]Pris sur http://www.sueddeutsche.de/bayern/prozessgegenbischofwilliamson-plaudernuebergaskammern-1.1116124. Saint Thomas d’Aquin dans la Somme Théologique (II-II, qq.72-75) traite des « injustices qui se font par les paroles ». A la question 72, saint Thomas d’Aquin parle de la « contumelia » (Note de la traduction : nous utiliserons ce terme pour désigner « coups et injures »), à propos de « l’injure verbale » faite non avec des épées mais « ouvertement à la figure ». Or, en tant que les paroles signifient les choses, elles peuvent causer plus de tort. La contumelia ou insulte verbale affecte « l’honneur ». A l’article 2, saint Thomas explique que la contumelia est un péché mortel. En effet, (corps de l’article) dans les péchés de la parole, il est nécessaire par-dessus tout de considérer avec quelles dispositions d’âme on s’exprime, ou quel est l’objectif de l’injure. Mais par conséquent, si la contumelia en soi implique une détérioration de l’honneur ou de la morale du prochain, elle est en cela un « péché mortel » non moindre que le vol qui réduit la richesse matérielle, tandis que la contumelia déshonore l’âme du prochain dans sa moralité. Le Père Tito Centi commente : « De là, la gravité de la contumelia, laquelle est commise pour détruire l’intégrité morale, et implique l’obligation de réparer. » : « ou bien par la restitution de la réputation (dans le cas de la contumelia) ou des biens matériels (en cas de vol), ou la damnation ». Dans l’article 3, le Docteur explique que dans certains cas, il est nécessaire de se défendre de la contumelia, spécialement pour deux raisons : en premier lieu pour le bien de celui qui insulte, pour réprimer son audace afin de ne pas augmenter son arrogance et sa vanité et pour qu’il ne répète pas son acte ; en second lieu « pour le bien de l’autre personne, si l’offensé occupe une charge publique » (comme dans le cas de Mgr Williamson), parce que l’offense retombe sur sa charge épiscopale et le déshonore. Donc, quiconque élevé en dignité ou avec une autorité publique « doit défendre cela », et non sa personne, ou quelqu’un d’autre doit le faire pour lui. Qui écoute la détraction et la tolère sans réagir (en défendant la personne dénigrée) pèche gravement. Quand, au contraire, il ne réagit pas alors qu’il en a l’occasion, non pas parce qu’il aime ce péché, mais par respect humain, alors il commet un péché véniel. (S. Th., II-II, q.73, a.4, in corpore). Si on peut avoir la patience de tolérer le dénigrement fait à soi-même, il n’est pas tolérable de supporter le dénigrement de la bonne réputation d’autrui. Tourner le prochain en dérision est un péché mortel, d’autant plus grave qu’est grande la dignité de la personne offensée (q. 75, a. 2, in corpore). Se moquer d’un évêque est, objectivement, très grave.