dimanche 5 mars 2017

« Saints Prêtres » ?

Kyrie Eleison DIII (5 mars 2017)

Note de Reconquista : A la lecture de ce Commentaire, comment ne pas se ressaisir en suppliant Dieu de donner à Son Église de vrais prêtres :  La Croisade de Prières pour les prêtres ne peut que nous y aider .
Lorsque les prêtres doux endorment leurs ouailles,
Pour la Mère de Dieu c’est un temps de grisaille.


Par une grande grâce de Dieu un lecteur de ce « Commentaire », plongé par sa famille et son travail dans le monde d’aujourd’hui, a néanmoins gardé un vrai sens de ce qui se passe autour de lui, à savoir le drame cosmique quotidien du salut ou de la damnation des âmes qu’il rencontre. Ce n’est pas un sens agréable. Il pourrait préférer ne pas voir ce qu’il voit mais par une autre grâce de Dieu il n’a aucune envie de se rendormir. Il sait ce que représentait la Fraternité St Pie X, et il en tirait beaucoup de profit. Maintenant tout en restant simple laïc sans aucune prétention de manier de grands arguments, il constate que la Fraternité n’est plus ce qu’elle était, mais veut rejoindre les endormis, et il se demande ce qu’il va faire. Ses paroles ne se trouvent pas à l’Internet mais elles doivent se trouver dans le cœur de maint triste Catholique. Les voici, en italique :—

Je l’ai déjà dit, mais je ne cesse de l’observer au travail. Les âmes meurent de faim et dépérissent sous le poids du péché et sous la pression de cette anti-culture qui nous engloutit tous. Presque tous les Catholiques qui ne pratiquent plus auxquels j’ai parlé ont été dégoûtés par les abus qui souillent l’Église actuellement (encore que je me doute que beaucoup en profitent pour justifier leurs propres péchés), ou bien ils n’ont vu dans les prêtres que des égoïstes qui ne sont pas morts à eux-mêmes pour revêtir le Christ. Leur vue de l’Église est obscurcie par tant d’infidélité et de péché.

Sans doute les abus dans l’Église servent d’excuse pour que les Catholiques abandonnent leur foi, mais quelle responsabilité pour les prêtres qui même sans se laisser aller au grand scandale public cessent néanmoins par leur exemple d’inspirer et d’élever ! Prêtres de la Fraternité – il y eut un temps où vous inspiriez et éleviez – où en êtes-vous actuellement ?

Franchement, j’oserais dire que la revue de la Fraternité aux États-Unis, l’ « Angelus Press », n’est plus à la pointe. Nous avons besoin d’être secoués dans notre complaisance en nous-mêmes (c’est certainement le cas de ma nature déchue à moi). Nous devons sortir de notre torpeur intellectuelle. C’est très bien d’écrire de belles choses sur la spiritualité et la doctrine, et je ne crois pas que l’on puisse accuser l’ « Angelus » de favoriser l’hérésie mais – et voici où cela coince – si ces belles choses ne s’intègrent pas dans la vie de tous les jours ni n’abordent aucun des problèmes de la modernité, eh bien l’Église devient tout simplement encore une « douceur » pour adoucir les douleurs de la vie réelle.

Voici le problème. Les prêtres réels s’attaquent aux douleurs de la vie réelle. « Seigneur, donnez-nous de saints prêtres ! » – ainsi prie la Fraternité. Hélas, « de saints prêtres » – n’y entend-on pas des prêtres qui ne font qu’adoucir ? Et les prêtres doivent-ils être doucereux pour rendre plus confortable la vie ici-bas, ou ne devraient-ils pas plutôt mettre les âmes mal à l’aise dans cette « vallée de larmes » pour que tous leurs désirs se tendent vers la vie éternelle ?

Je deviens de plus en plus indifférent envers ce que fait la Fraternité parce que nous autres laïcs nous n’avons aucune influence là-dessus. Alors s’ils tiennent à se précipiter dans l’oubli, l’obscurité et l’insignifiance, qu’ils y aillent. La gloire sans pareil de la Fraternité, c’était qu’elle représentait la seule résistance organisée aux magouilles du Concile, et cela par un rejet en principe non pas de l’autorité mais de tout ce qui détruisait la Foi. Hélas, la Fraternité profite actuellement du même principe d’autorité – bon en lui-même – pour récupérer toute opposition à l’erreur, tandis que l’autorité devrait être au service de la vérité. Donc, en toute sincérité, je ne sais ce que je vais faire, pratiquement. Nous assistons encore aux Messes de la Fraternité mais (au moins dans mon propre cas) la ferveur d’autrefois dans la Fraternité s’est presque éteinte. Patience. Dans toute cette pagaille c’est Notre Seigneur qui va donner la victoire.

La Néo-fraternité ne prend-elle pas le chemin de se rendre aussi relativement inutile pour la vie éternelle que la Néo-église ?

Kyrie eleison.