mercredi 22 mars 2017

Des liens incontestables existant entre la Shoah et Vatican II (Partie 2)


Note de Reconquista : nous publions ici la deuxième partie de la traduction française (par Reconquista) d'une étude de Don Nitoglia sur les rapports étroits existant entre la Shoah et Vatican II, comme entre l'exclusion de Mgr Williamson et le rapprochement de la FSSPX avec l’Église conciliaire.  ( Partie 1)


III- L’expulsion de Monseigneur Williamson



En 2012, Monseigneur Richard Williamson fut expulsé de la Fraternité Saint Pie X, parce qu’il a « pris ses distances avec la direction et le gouvernement de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X depuis plusieurs années » (Communiqué de la Maison Générale, Menzingen, le 24 octobre 2012).

En réalité, c’est la direction de la Fraternité qui depuis de nombreuses années – et spécialement depuis 2009 – a adopté la position dangereuse du dialogue imprudent (qui est devenu de plus en plus explicite depuis l’élection du pape Bergoglio) et d’ouverture excessive aux nouveautés de Vatican II ainsi que l’acceptation de l’Holocauste, condition requise par Benoit XVI afin d'être considéré en pleine communion ecclésiastique. C’est avant tout l'opposition à ces faits qui fut reprochée à Mgr Williamson, ce que l’on a déguisé sous des aspects disciplinaires.

L’expulsion de Mgr Williamson est préoccupante car...
il est certainement probable que les perpétuelles négociations  avec Benoît XVI (et ensuite avec François I)- en acceptant, de façon discrète ou pratique, son herméneutique de la continuité entre la Tradition apostolique et Vatican II- aboutira à un accord pratique avec les ultra-modernistes.

IV- Deux niveaux de rencontres avant l'accord : un dialogue « diplomatique » et un dialogue « doctrinal »


En décembre 2011, le Père Lelong a écrit un livre intitulé « Pour une nécessaire réconciliation », le Groupe de Réflexion entre Catholiques (GREC), Nouvelles Éditions Latines, Parirgi [11]

Le Père Lelong y raconte l’histoire des rencontres du GREC, rencontres qui sont « discrètes mais pas secrètes » (p.29) avec quelques membres de la direction de la FSSPX, organisées dans l'espoir d'un plein accord entre cette même FSSPX et le Vatican, après avoir accepté l’interprétation du Concile Vatican II a la lumière de la Tradition, soit « l'herméneutique de la continuité », et obtenu la libération de la Messe traditionnelle, la levée des excommunications et un plein arrangement canonique.

Le Père Lelong se présente lui-même comme un amoureux de la liturgie traditionnelle (p.25), mais aussi en même temps de Vatican II, spécialement des relations interreligieuses promues par Nostra Aetate, la « déclaration des relations entre l’Église catholique et les religions non-chrétiennes » (p.17), et même de Gaudium et Spes, de Unitatis Redintegratio, de Dignitatis Humanae et Sacrosanctum Concilium (pp. 75-82), tous étant, selon lui, des textes parfaitement lisibles à la lumière de la Tradition. Lui-même a essayé de mener un dialogue charitable et diplomatique plutôt qu'un dialogue doctrinal (pp. 21-22) avec les chefs traditionalistes réunis par le GREC pour parvenir à un accord sur la compatibilité entre Vatican II et la Tradition.

L’un des instigateurs du GREC était un ancien ambassadeur français en Italie, le Dr Gilbert Pérol (mort en 1995), qui de 1963 à 1967 avait déjà exercé d'importantes fonctions à l’Élysée sous le gouvernement de Charles de Gaulle, et qui fut nommé Secrétaire Général du Ministère des Affaires étrangères et finalement ambassadeur à Tunis, à Tokyo puis à Rome de 1988 à 1991 (p.17-24)

L'ambassadeur français pensait, comme le Père Lelong, que certains textes de Vatican II étaient bons en soi, mais qu'ils avaient été, cela dit, mal interprétés, d’une manière discutable et incorrecte par les progressistes (p.18). Donc pour parvenir à une «nécessaire réconciliation » avec les traditionalistes, il fallait les interpréter à la lumière de la Tradition, ou selon « l'herméneutique de la continuité » en étant fidèle de la même façon à la liturgie traditionnelle (p.18).

L'ambassadeur était fermement convaincu que le Concile ne devait pas être complètement rejeté (p.22), que son application était dévoyée, surtout en ce qui concerne la liturgie (p.22) et il fit de son mieux depuis 1988 (l’année du sacre des quatre évêques par Monseigneur Lefebvre au cours de laquelle il est arrivé lui-même comme nouvel ambassadeur à Rome) pour réparer la rupture ; premièrement en visitant de façon discrète le prieuré d’Albano Laziale, et finalement en 1995, peu de temps avant sa mort, en rédigeant un texte qui aura une influence sur la naissance du GREC et les rencontres « discrètes » avec les dirigeants de la FSSX (p.29), en entamant un dialogue charitable et diplomatique plutôt que doctrinal (p.21-22). Ceci a amené dix ans après, (grâce à Benoît XVI et son « cheval de bataille », « l'herméneutique de la continuité et non de rupture » par rapport au Concile) l'octroi -selon le Père Lelong- du Motu Proprio de 2007 (p.49), puis la levée des excommunications des quatre évêques sacrés par son Excellence Monseigneur Marcel Lefebvre en 1988 et ensuite les discussions doctrinales « publiques » entre le Vatican et la FSSPX (pp.50-52).

Après sa mort, les travaux du Dr. Pérol furent continués par sa femme, Mme Huguette Pérol, auteur de deux livres sur les discussions en cours.

Le Père Lelong dit qu'il fit la connaissance de certains supérieurs de la FSSPX à partir de 1996. Le premier d’entre eux fut l'abbé Emmanuel Du Chalard au prieuré d’Albano Laziale (p.24), qui « n'a pas cessé d’être un soutien discret mais précieux du GREC » (p.24) et en 1997 de l'abbé Alain Lorans, ancien recteur du séminaire d’Ecône puis de l'Université Saint Pie X à Paris, et directeur de DICI, principal outil de communication de la FSSPX (p.24). Le GREC est né seulement à partir de ce moment-là. On se rencontrait chez Mme Huguette Pérol, rue de Rome à Paris ; parmi les participants on retrouvait principalement Mme Pérol, le Père Lelong, l’abbé Lorans représentant le Supérieur Général de la FSSPX (p.29), le frère Olivier de La Brosse, un dominicain qui devint par la suite le porte-parole officiel de la Conférence des évêques de France (p.24 et 25).

Le livre est intéressant parce qu’il distingue deux types de rencontres ou discussions entre les traditionalistes et le Vatican :
  1. Le niveau « discret, pas entièrement secret mais diplomatique », où on était prêt à accepter l’herméneutique de la continuité entre la Tradition apostolique et le Concile Vatican II, un niveau qui semble avoir une réelle valeur aux yeux du Vatican et des supérieurs de la FSSPX (1997-2001)  
  2. Le niveau publique, théologique et doctrinal (2000-2010), où l’on s’est montré peu désireux d’accepter l’herméneutique de la continuité, insistant plus sur les points doctrinaux de rupture entre le Concile et la Tradition, mais qui apparaît comme ayant eu peu de valeur, presque comme « plaisir pour les yeux » pour les fidèles et les prêtres traditionalistes.

Le livre nous aide à comprendre comment on a été capable d’arriver, en 2001, à la déclaration suivante du Supérieur Général de la FSSPX : « Le Concile Vatican II est acceptable à 95% » (cf. DICI, n°8, 18 mai 2001) [12]. Ce communiqué a rencontré une opposition immédiate de Mgr Richard Williamson, depuis les États-Unis dans un article du Bulletin américain de la FSSPX « Lettre aux amis et bienfaiteurs » qui qualifiait les « contacts avec Rome » de « trahison », et qui durant le rassemblement du « district italien de la FSSPX » le 26 avril 2002 enterra- pour le moment- Albano Laziale.

La célèbre formule « Vatican II acceptable à 95% » fut passée sous silence pendant dix ans et relancée en septembre- octobre 2012 en relation avec l’expulsion de la FSSPX de Mgr Williamson, qui était devenu un obstacle trop important pour les accords « diplomatiques », comme l’a affirmé le Cardinal Castrillon Hoyos aux prêtres de la Fraternité Saint Pierre le 11 mai 2001 en Allemagne.

Les « discussions discrètes, mais pas secrètes » menées à un niveau plus charitable et diplomatique que doctrinal (pp.21-22) ont presque abouti à un total échec.

On peut être surpris et éclairés par ces « discrètes », charitables et diplomatiques (plus que doctrinales) rencontres (pp.21-22), conduites à la lumière de « l’herméneutique de la continuité », qui – selon le Père Lelong- ont amené entre 2001 et 2012 une réconciliation presque totale entre la FSSPX et le Vatican et une entière communion avec François I, chose qui fut retardée par « l’affaire Williamson » de 2008 (voir Père Lelong, cit. p.120)

V-L’accord complet


Le 17 janvier 2017, (jour dédié au « dialogue juifs/chrétiens »), Mgr Bernard Fellay a rencontré François I à Santa Martha. Le 29 janvier (deux jours après l’anniversaire de la libération d’Auschwitz par l’armée rouge le 27 janvier 1945), « Tradinews » a publié un entretien de Mgr Fellay sur « TV Libertés » dans lequel il parle de sa dernière conversation avec le pape Bergoglio et dit que pour l’achèvement de l’accord, il ne manque que « d’un coup de tampon » et que celui-ci « respecte les engagements pris». On a l’impression de revivre le 8 septembre 1943 avec Badoglio et Victor Emmanuel III et les « alliés » qui bombardèrent jusqu’à la signature de l’armistice...

La date de l’accord ultime entre la FSSPX et François I n’est pas un hasard. En fait, le monde juif ne libèrera pas la FSSPX de sa dette par l’expulsion de Monseigneur Williamson et l’acceptation de la Shoah, mais requiert de sa part une plus grande preuve de soumission à la nouvelle religion de l’Holocauste lors des entretiens du 17 au 27 janvier dernier.

La reconnaissance de la Shoah (2009) a conduit à la reconnaissance pratique (2017) et non simplement théorique (2001) du Concile Vatican II.

Arrivé à ce point, on peut en conclure qu’objectivement, comme l’a justement écrit Alessandro Gnocchi sur « Christian Rescue » le 16 janvier 2017, la FSSPX a joué un rôle important dans la défense de la foi traditionnelle et dans le combat contre l’apostasie dans l’Église et l’infiltration moderniste au sommet, mais que son supérieur général Mgr Bernard Fellay a jeté tout cela dans les griffes de Bergoglio qui travaille à la destruction de la doctrine catholique traditionnelle.

Cet échec est assez triste, mais nous ne devrions pas en faire une tragédie : la FSSPX n’est pas l’Église du Christ qui est infailliblement et indéfectiblement assistée par Dieu et qui survivra jusqu’à la fin du monde, malgré les vicissitudes du combat engagé contre Satan et ses complices, avec des blessures inévitables, des retraites, des défaites partielles et des batailles perdues ; mais la guerre sera gagnée par l’Église parce qu’Elle a été établie par Dieu et qu’Il La protège, et qui d’après Jean XXIII est en train de vivre Sa « Passion », mais qui [après cela] se relèvera.

Le salut des âmes dépendant de l’Église, la FSSPX a fait un bon travail pendant quarante ans, nonobstant les imperfections humaines, pour maintenir la foi et la tradition dans l’Église occupée par le modernisme. Cependant, elle a maintenant cessé objectivement la poursuite de cette voie et a rejoint l’ennemi numéro un de la chrétienté : le judaïsme talmudique et son principal complice du XXIe siècle, la « société secrète » du modernisme (Saint Pie X, Motu Proprio Sacrrum Antistitum, 10 septembre 1910).

On peut toujours sauver nos âmes et l’Église survivra même si la FSSPX se rend au modernisme. Le plus important, c’est de continuer à croire ce que l’Église a toujours enseigné et de faire ce que l’Église a toujours fait, sans accepter le modernisme.

Les prêtres qui refusent d’être recyclés par le néo-modernisme et le judaïsme talmudique devraient suivre l’exemple donné par Monseigneur Williamson (pas la personne physique).

Maintenant les prêtres qui ne sont pas enclins à faire des compromis doctrinaux ont à leur disposition trois évêques, un monastère bénédictin au Brésil et les Dominicains en France et s’ils sont nombreux, ils peuvent aussi avoir plusieurs maisons dans lesquelles ils peuvent poursuivre leur apostolat et un séminaire, qui a déjà vu le jour à côté du couvent des Dominicains d’Avrillé, et qui forme des candidats à la prêtrise en restant entièrement fidèles à la Tradition.

Principalement il ne faut pas perdre courage (« il peut aboyer, mais pas mordre à moins que l’autorisation lui ait été donnée »), tout comme lorsque nous nous sommes retrouvés face à la nouvelle messe, nous avons dû faire le choix de garder la messe traditionnelle. Donc maintenant il nous faut choisir la Tradition sans compromis, tout en s’abandonnant à la Divine Providence et en coopérant librement avec Elle.

NOTES

[11] www.editions-nel.com

[12] L’agence de presse officielle de la FSSPX, DICI, reprend l’entrevue de Monseigneur Fellay au journal de Valais La Liberté du 11 mai 2001 et la rapporte aux journaux suisses allemands St Galler Tagblatt et Basler Zeitung, dans lesquels il dit : « Cela donne l’impression que nous rejetons tout Vatican II. Et bien, nous l’acceptons à 95%. C’est plus à un état d’esprit que nous nous opposons, une attitude face au changement... »