mercredi 19 décembre 2018

La Fraternité et ses confessions "pape François"

Le dernier entretien du Supérieur général de la Fraternité paru le 15 décembre sur FSSPX-News ne laisse pas d'étonner certains lecteurs, alors que d'autres, sans doute moins avertis, croient que l'abbé D. Pagliarani a amorcé un courageux retour à la doctrine.

Un article paru peu après sur Gloria.tv souligne, au contraire, la persistante équivoque des autorités de Menzingen à propos des sacrements dispensés dans la Fraternité, le cas de la confession étant le plus pertinent. 

En ces temps de confusion, les fidèles "de la Tradition" ont le droit de savoir quelle est exactement la "grâce" du sacrement qu'ils reçoivent au confessionnal.


L'étole du confessionnal, 
signe de la juridiction du prêtre. 
Mais de quelle juridiction ? 
« Il est inconcevable que l’Eglise se soit trompée pendant deux millénaires », affirme l'abbé D. PAGLIARANI dans une interview donnée récemment à un quotidien autrichien. Mais n’est-il pas encore plus « inconcevable » que ce même Supérieur général ait déjà parcouru cinq mois de son mandat à la tête de la Fraternité sans mentionner une seule fois dans sa communication la juridiction sur les sacrements acceptée des mains du pape François par Mgr Fellay à partir de la fin de l’année 2015 (sans l’accord de son Chapitre, faut-il souligner).

Lisez les deux récentes interviews majeures de l’abbé Pagliarani parues sur FSSPX-News les 12 octobre et 15 décembre 2018 : vous n’y trouverez pas un mot sur la question !

Et pourtant, dans cette interview du 15 décembre, le journaliste autrichien du Salzburger Nachtrichten lui tend la perche en parlant des « concessions » du pape François à la Fraternité,… mais aucun écho ne lui revient sur les sacrements, sujet tabou visiblement, car la gêne du Supérieur général est évidente.

En effet, l'habile François a réussi à amarrer solidement la FSSPX aux quais de la Rome conciliaire en reconnaissant ses confessions dans le cadre de l'Année de la "miséricorde" (critiquée par l'abbé Pagliarani lui-même), ce à quoi Mgr Fellay ne s'est pas opposé, remerciant même le pape de son "geste paternel". 

Devant gérer une situation qu'elle a reçue en héritage, l'équipe en poste actuellement à Menzingen préfère se comporter comme si ces "nouvelles facilités" canoniques (dixit l'abbé Celier) sur les sacrements ne posaient aucun problème doctrinal... et elle ne veut pas reconnaître que ces mesures ont en fait réalisé un "pré-ralliement" de la FSSPX, l'amorce de sa mise sous contrôle de la Rome conciliaire.

Si l'on veut donc que la Fraternité se redresse, il faut demander avec insistance à la Maison générale de regretter l’acceptation de cette juridiction « miséricordieuse » sur les confessions, et par conséquent de la récuser officiellement par un acte public de l’actuel Supérieur général ; car ces absolutions – « irradiées » du Tchernobyl conciliaire par le biais du nouveau Droit canon et par le magistère déviant du pape François sur la morale (« qui suis-je pour juger » un homosexuel ? ouverture de l’eucharistie aux divorcés remariés, selon Amoris laetitia, etc.) – ne peuvent que produire des fruits « radioactifs » dans l’âme des fidèles.

Moyennant cette « décontamination », les confessions dispensées dans la Fraternité reviendraient donc sous l’empire de la « suppléance de juridiction » prévue par le droit dans le cas d’un « état de nécessité », régime qui fut en vigueur de 1976 à 2015 dans la FSSPX à la suite de la suspense a divinis de Mgr Lefebvre par le pape Paul VI, et qui reste tout autant justifié, si ce n'est davantage, dans la situation actuelle chaotique de la sainte Eglise.

Cette correction revêt désormais UNE URGENCE ABSOLUE !

On attend qu’un prêtre ait le courage de se lever pour le dire…

Pourquoi ne serait-ce pas l'un des sept anciens Prieurs-doyens, ceux qui ont eu le mérite en 2017 de refuser la juridiction sur les mariages (pourtant acceptée par leurs Supérieurs) ?

Mieux encore... pourquoi ne serait-ce pas le Supérieur du district de France lui-même, M. l'abbé de Jorna, ... dont la doctrine est, paraît-il, si sûre ?

Ceux qui refusent de se plier à la juridiction "conciliaire" du pape François sur les MARIAGES, pourquoi acceptent-ils encore de CONFESSER les fidèles sous cette même juridiction ?

Mystère d'incohérence, qui à ce jour n'a pas reçu d'explication, ni des prêtres concernés, ni de la hiérarchie de la Fraternité !