mardi 15 septembre 2020

Réalité économique

Kyrie eleison DCLXXXVII (12 septembre 2020)

On fuit le réel que Dieu a proposé ?
Le réel les rattrape : on doit alors payer.

A ceux qui prétendent que l’économie n’a rien à voir avec la religion, nous répondons tout simplement qu’ils n’y entendent rien. Car l’économie, qui régit les relations matérielles entre les hommes, découle de la politique, c’est-à-dire des relations humaines entre les hommes. Or, la politique, ces relations d’un homme avec ses semblables, découle nécessairement de ses relations avec Dieu, avec la religion. En ce moment, les États-Unis sont au bord d’une terrible crise économique, et non seulement les États-Unis, mais le reste du monde avec lui. Essayons de voir cette crise autrement que dans une perspective purement matérielle, car dans cette perspective-là seule, rien ne semblera plus intelligible si et quand tout s’écroule.

Dans la vie économique d’une nation, l’argent joue un grand rôle, aussi essentiel que l’huile dans le moteur d’une voiture. Il est donc normal que le gouvernement de n’importe quel État veuille contrôler la création de la monnaie dans cet État. Il est anormal que des particuliers aient la haute main sur la création de la monnaie dans cet État, parce qu’ils risquent d’agir selon leur propre intérêt, et non pour le bien commun. Pourtant, l’argent des États est aujourd’hui contrôlé, partout dans le monde, par des banques centrales qui sont essentiellement indépendantes des États. Aux États-Unis en particulier, la constitution fondatrice de 1787 prévoyait que la monnaie du nouvel État devait être créée et contrôlée par le gouvernement (le Congrès), et cette situation est restée inchangée jusqu’en 1913. Mais, à cette date, à la suite de nombreuses tentatives infructueuses, des hommes d’argent, un consortium de citoyens privés, parvint à tromper le Congrès en le convainquant de déléguer entièrement à la « Réserve fédérale », c’est-à-dire à leur nouvelle banque centrale, le pouvoir de créer la monnaie des États-Unis.

A l’époque, ces hommes d’argent avaient promis que la Fed, comme on l’appelle maintenant, résoudrait le problème des crises économiques à répétitions, consistant en cycles d’expansions et de récessions économiques. Or, elle n’a jamais rien fait de tel. Au contraire, elle les a aggravées. A preuve : la Grande Dépression de 1929 et des années suivantes ; et maintenant la dépression des années 2020 qui risque de faire passer 1929 pour un simple rhume de cerveau, et risque de priver les États-Unis de leur prospérité et de leur liberté en transformant les citoyens américains en esclaves de la dette publique. Du coup, la classe moyenne disparaîtra bientôt. Si les hommes avaient écouté Notre Seigneur : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît », comment cela aurait-il pu se produire ? Impossible ! Mais on s’était laissé bercer par les discours de la Fed promettant un argent toujours plus facile.

Car dans la vie réelle, l’argent est difficile à trouver : on doit le gagner à la sueur de son front. La réalité de la vie économique demande qu’on paye ses factures et les loyers ; la richesse réelle vient de la production de biens et services réels. C’est l’industrie et le commerce réels qui ont créé le succès matériel et le prestige des États-Unis. Mais, au-dessus de l’économie réelle, se meut le monde de la finance. Ce dernier plastronne au sommet de l’économie réelle, comme Wall Street à New York domine Main Street, la rue principale de toutes les villes réelles. La finance trouve des moyens fantastiques pour fabriquer des factures et des loyers ; dans ce monde, l’argent naît des investissements, de l’effet de levier et de la spéculation, où par exemple un jeune banquier peut en quelques jours ruiner une banque vieille de plusieurs siècles (Barings, 1995). C’est un monde ouvert à la propagande, à la manipulation et à l’imaginaire, capable d’être de plus en plus déconnecté d’avec le monde réel, pouvant être emporté dans des rêves de richesses sans limite, au prix d’aucun effort. De tels rêves n’ont rien de catholique !

Mais c’est à de tels rêves que la Fed a laissé libre cours à partir de 1987, notamment en 2008 et en 2019. Lorsqu’en 1987, Alan Greenspan est devenu président de la Fed, il a commencé à encourager cette finance fantaisiste au détriment de l’économie réelle. Les banques commerciales furent autorisées à spéculer avec l’argent de leurs clients. En 2008, de mauvais investissements ont généré une énorme crise économique, « résolue » par la Fed qui s’est mis à fabriquer de fabuleuses quantités d’« argent », créées à partir de rien.

En 2019, alors que le public était de plus en plus accroché à cet argent mythique, le bilan officiel de la Fed a complètement basculé dans l’irréel, avec sept billions de dollars et plus. Elle s’emploie maintenant à faire s’écrouler l’économie réelle par la panique sanitaire créée à propos du corona, puis, elle « paiera » les dettes du crash, dans lequel tout le monde pataugera, avec ses billions irréels. Mais elle transforme au passage les populations en véritables esclaves.

Alors, quelle est la solution ? Dieu est la réalité suprême. Si les hommes revenaient à Lui, leur visée changerait du tout au tout, et les fantasmes des ennemis du genre humain commenceraient à se dissiper, comme le brouillard dans le soleil du matin.

Kyrie eleison.