mardi 4 janvier 2022

"Résistance" 2022

Mgr Williamson nous rappelle en ce début d'année civile les lignes principales du combat catholique. En termes bien frappés que chaque catholique devrait faire siens, il nous enseigne que la Fidélité Catholique "n’a besoin ni des grands nombres, ni de clinquant, ni d’approbation officielle, mais, pour éviter que les pierres n’aient à crier (v. Lc. 19, 40), elle exige de ses membres la fidélité à la vraie foi, et elle pourrait bien, à un moment donné, avoir besoin de martyrs."


La foi qui voit l’emporte sur l’obéissance
Aveugle, et la précède dans leur renaissance.

Si l’on entend par « Résistance » ce groupement peu structuré de prêtres et de laïques catholiques qui s’efforcent de maintenir et de vivre de la foi et de la morale catholiques traditionnelles, comme avant leur subversion radicale par le monde moderne à travers Vatican II, alors quelles sont ses perspectives pour cette nouvelle année ? En apparence, ces perspectives ne sont pas brillantes, car le Diable semble, avec les sornettes du Covid, gagner la bataille pour le contrôle de notre monde. En réalité, elles sont brillantes, car si la « Résistance » a survécu jusqu’ici, ce ne peut être que parce que Dieu lui accorde des grâces minimales de survie, conformément à sa promesse d’être avec son Église jusqu’à la fin du monde, et cette promesse tient toujours (Mt 18, 20).

Mais quels sont les principes sur lesquels le mouvement de la « Résistance » (ou de la « Fidélité », comme on l’appelle aussi) s’est constituée et se constitue encore ? La plupart des prêtres qui se reconnaissent comme appartenant au mouvement sont d’anciens prêtres de la Fraternité Saint Pie X. Ils ont dénoncé ses politiques adoptées officiellement depuis le Chapitre général de 2012. Ces politiques sont caractérisées par une sorte de bienveillance envers les dirigeants de l’Église à Rome, et envers les décisions de Vatican II qui façonnent ces dirigeants, allant dans les deux cas à l’encontre totale de l’attitude de Mgr Lefebvre, fondateur de cette Fraternité.

Mais qu’y a-t-il de mal à ce que les catholiques fassent preuve de bienveillance envers les dirigeants de l’Église ? N’est-ce pas un devoir impérieux pour les catholiques de faire preuve de respect et d’obéissance envers les responsables de l’Église, en particulier envers le pape ? Oui, c’est la règle normale, mais il y a une exception, lorsque la foi catholique est en danger. Hélas, elle est sérieusement mise en danger par les monuments de Vatican II (1962–1965), tels Lumen Gentium, Unitatis Redintegratio, Gaudium et Spes et Dignitatis Humanæ, entre autres. Mais pire encore que les erreurs graves mais particulières à ces documents conciliaires, disait l’Archevêque à la fin de ses jours, est le subjectivisme général qui les imprègne tous, c’est-à-dire cette confusion de l’esprit par laquelle l’homme oppose ses sentiments à la vérité objective. Car s’il n’y a pas de vérité objective, comment peut-il y avoir un vrai Dieu ? Vatican II en 1965 a ouvert grand la porte à la Pachamama en 2019.

Cependant, le pape (ou du moins le semblant de pape) Bergoglio ne fait-il pas preuve d’une bienveillance particulière envers la Fraternité Saint Pie X ? Selon Mgr Viganò (autrefois numéro 11 au Vatican), ce n’est que ruse de sa part pour inciter la Fraternité à abandonner son statut juridique d’indépendance vis-à-vis de la hiérarchie officielle de l’Église *, statut que Mgr Lefebvre a si soigneusement assuré à sa Fraternité, mais que ses dirigeants actuels ** semblent toujours vouloir échanger contre une acceptation officielle totale par l’autorité apparente de l’Église. Pourtant, en ce moment même, ces dirigeants doivent admettre que c’est uniquement le statut non officiel de la congrégation qui la protège du marteau de Traditionis Custodes, qui écrase actuellement toutes les autres communautés traditionnelles, lesquelles s’efforcent de préserver la vraie messe mais veulent encore respecter l’autorité sans vérité de ces Romains.

La sauvegarde de cette vérité qu’est la Foi Catholique, sans laquelle personne ne peut être sauvé (Héb 11, 6), était la mission, la force et la gloire de l’Archevêque et de sa Fraternité à l’origine. La force a été minée et la gloire ternie au cours des 10 dernières années par ne serait-ce que l’ombre d’un compromis avec les autorités ecclésiastiques infidèles. Mais la mission est restée, elle demeure pour cette nouvelle année, et en fait jusqu’à ce que Notre Dieu et Seigneur remette le pape sur pied. En attendant, la « Résistance », comme tout ce qui reste fidèle – c’est vrai pour toute époque – n’a besoin ni des grands nombres, ni de clinquant, ni d’approbation officielle, mais, pour éviter que les pierres n’aient à crier (v. Lc. 19, 40), elle exige de ses membres la fidélité à la vraie foi, et elle pourrait bien, à un moment donné, avoir besoin de martyrs.

Si les catholiques fixent leurs yeux sur le Ciel, et prient sérieusement, tranquillement, régulièrement, si possible tous les 15 mystères du Rosaire par jour, alors ils ne peuvent faire meilleur usage de 2022. Bonne année !

Kyrie eleison.

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* au sujet de cette stratégie bergoglienne de bienveillance à l'égard de la néo-FSSPX, nous vous invitons à lire cette étude parue dans MPI :
Intéressante analyse de la stratégie bergoglienne : pousser les « conservateurs » dans les bras de la FSSPX pour les marginaliser

** Dans sa dernière conférence publique donnée aux Etats-Unis (20 décembre 2021), l'actuel supérieur de la FSSPX (abbé Pagliarani), affirme certes que les discussions doctrinales sont au point mort mais pas un seul mot sur la remise en cause des reconnaissances canoniques pour les sacrements  et encore moins sur la dictature sanitaire. On sent une volonté de ne pas heurter François et d'accueillir les "ralliés" de 1988. La stratégie de François semble donc marcher à plein.

Cet accueil des ralliés de 1988 est en train de se produire; il y a par exemple des contacts entre l'Institut du Christ Roi et les autorités de la FSSPX de France.