KE 864 (3 février 2024)
Sacre de Mgr Thomas d'Aquin (19 mars 2016) |
Évêques, prêtres ou sœurs, votre vie
est-elle creuse ?
Soyez en ordre avec Dieu ! Suivront des grâces nombreuses.
La validité des consécrations
épiscopales conférées selon le nouveau rite du pape Paul VI issu de Vatican II
a récemment fait l’objet d’une nouvelle controverse parmi les catholiques
traditionnels. Dit autrement, sommes-nous sûrs qu’un prêtre consacré dans ce
nouveau rite est véritablement devenu évêque lui-même ? La question est d’une
importance extrême, car de la validité des évêques dépend la survie même de
l’Église catholique et la possibilité pour les âmes d’aller au Ciel, car les
âmes ont absolument besoin de prêtres et de sacrements pour mourir dans cet état
de grâce sanctifiante sans lequel elles encourent le grave danger de tomber en
Enfer.
Il existe en gros deux écoles de
pensée sur la question. L’immense majorité des catholiques ne voit aucun problème,
y compris la Néo-fraternité Saint-Pie X, réorientée en 2012 par les successeurs
de Mgr Lefebvre à la tête de cette Fraternité (Mgr Lefebvre avait fondée
celle-ci en 1970 pour défendre la foi et l’Église contre les ravages de la
révolution conciliaire.) « Voyons, Vatican II (1962–1965) n’a pas pu être un
tel désastre, disent-ils, et les ennemis de Dieu n’ont pas pu recevoir Sa
permission d’atteindre un tel pouvoir dans l’Église, qu’ils aient pu réussir à
compromettre sérieusement les sources mêmes de son avenir », à savoir le rite
de consécration de ses futurs chefs. « L’idée même en est ridicule ! Vatican II
a été mauvais, mais pas à ce point. » Si, hélas !
Car regardez les fruits ! Ils
montrent infailliblement ce qui est à l’œuvre. Entre 20 ans avant et 20 ans
après le Concile, une multitude d’hôpitaux et d’écoles catholiques, de
couvents, de séminaires, de prieurés, de monastères ont tous été fermés ou
transformés en entrepôts pour les pommes (Ps 78, 1). Y a-t-il jamais eu à
n’importe quelle autre époque autant de vocations abandonnées, ou si peu de
nouvelles vocations, que dans la période qui a suivi Vatican II ? Pourquoi ?
Certainement parce qu’aujourd’hui, par exemple, les masses sont persuadées
qu’un travailleur social est plus utile qu’un prêtre. Là où il n’y a pas la
Foi, du moins telle qu’on la comprenait avant le Concile, l’évêque et le prêtre
ne sont plus que le pâle éclat de ce qu’ils sont, et il ne leur reste plus qu’à
se livrer à une mauvaise imitation de quelqu’un de complètement différent, comme
un travailleur social. Mais qui devrait prêcher cette Foi ? Les évêques et les
prêtres ! Avec Vatican II, le Diable a tout de même brillamment retourné
l’esprit des clercs ! Peut-être que, après tout, le nouveau rite de
consécration n’est pas complètement étranger au problème des évêques ...
L’abbé Alvaro Calderón est l’un
des meilleurs théologiens de la Fraternité, en poste au séminaire sacerdotal de
cette Fraternité en Argentine. Il y a plus de dix ans, il a écrit un traité sur
la question de la validité du nouveau rite de consécration des évêques. Il a
conclu que ce rite est « très probablement valide », mais pas de manière
certaine. Or, des évêques valides étant absolument essentiels à la vie et à la
survie de l’Église, cette ombre de doute est donc encore trop grande, et tous
les évêques catholiques seulement consacrés avec le nouveau rite devraient
consentir à être re-consacrés sous condition dans l’ancien rite également, avec
son ancienne forme sacramentelle certainement valide. De même, ajoute l’abbé,
tous les prêtres ordonnés uniquement selon le rite conciliaire devraient
demander une ré-ordination sous condition avec le rite traditionnel pour guérir
les graves défauts de leur sacerdoce conciliaire.
Et où l’abbé Calderón repère-t-il
l’ombre d’un doute ? En ce que l’intention du nouveau rite n’est pas de faire
des évêques revêtus d’une autorité royale, soutenus par l’autorité divine,
placés immédiatement au-dessus des agneaux, véritables nuées tonnantes de Dieu
; mais plutôt un gentil médiateur diocésain, un administrateur démocratique,
obéissant à la lettre à une religieuse féministe, sorte de dragon local qui
tyrannise tous les coqs des poulaillers à des kilomètres à la ronde, et qui
rêve du jour où enfin elle pourra célébrer les lambeaux qui restent de la
Sainte Messe — hommes, gardez les femmes à leur place, car hors de contrôle
elles sont insupportables ! Dieu premier servi !
Kyrie eleison