vendredi 11 novembre 2022

Croisade de la Charité


Pour ce mois de novembre, nous étudierons ce texte du R.P. Calmel qui nous montre l'équilibre à acquérir : la passivité dans la charité surnaturelle en même temps que son exigence de noblesse

jeudi 10 novembre 2022

Le Démon, chef d’orchestre de l’enfer (partie 2)

Stratégie

Vatican II


Le Diable n’a pas créé l’enfer, même si l’enfer a été créé pour lui, mais ce qu’il a créé, disons : son chef-d’œuvre, ce sont les Portes de l’enfer. Nous admirons le fait que la dernière porte de l’Enfer, Vatican II, ait été longuement peaufinée, en bénéficiant d’au moins deux siècles de préparation, (nous le verrons clairement en lisant les décrets du synode condamné de Pistoie (1786), la Profession de foi de Jean-Jacques Rousseau, les documents de la loge maçonnique de la Haute Vente, le Conseil rabbinique anti-Syllabus de Leipzig de 1869 et les Protocoles des Sages de Sion) ; mais cela vaut pour toutes les voies de perdition que Satan a conçues dans la perfection de son intelligence angélique.

Sa stratégie, la voici : le Diable est le « singe de Dieu » … Le bouddhisme monastique a une saveur bénédictine, avec les abbés, la discipline, l’ascétisme, le renoncement, l’aumône, la frugalité… et même l’apparence de la chasteté. Vatican II s’émerveille qu’il y ait des « semences du Verbe » dans chaque religion, mais personne ne devrait s’en étonner, le grand Singe a toujours imité [grimacé] à la fois Dieu et la vérité pour piéger les hommes dans des mensonges mortels.

Prenez l’hindouisme, une religion qui est considérée comme « première ». Est-il faux de dire que ce monde est plein d’illusions, de vicissitudes et d’oppositions inutiles ? Ainsi, le monde des phénomènes fonctionne sous Maya, la loi de la dualité et des états d’opposition ; un monde irréel qui voile la vérité de l’unicité… lorsque l’âme s’éveille, toutes les dualités disparaissent et elle se connaît comme éternelle…

Ce système a une amorce vraie et bonne, mais… mais les choses ne sont pas une seule et même entité, et les oppositions sont naturelles, tout comme la distinction des substances entre elles… et surtout, l’homme n’est pas Dieu ! Tant de mensonges en si peu de mots.

Il en va de même pour toutes les religions ; elles ne sont pas seulement l’expression de la culture humaine, comme les francs-maçons voudraient nous le faire croire, mais elles ont toutes un génie caché pour égarer les aspirations humaines légitimes vers des impasses. L’islam, en particulier, est très poétique et correspond à la psyché orientale. La vie de Mahomet semble très héroïque et présente de grandes ressemblances avec celles d’Abraham et de Moïse, et des autres prophètes. Le sacrifice de l’imam Hussein atteint les sommets de l’abnégation et de l’immolation. Quelque chose a été emprunté, refondu et tordu, qui provoque une grande ferveur et une grande piété, voire un fanatisme pur et simple.

Revenons maintenant à Vatican II, ce sinistre coup de maître qui provoquait l’étonnement de Mgr Lefebvre. Celui-ci faisait remarquer que toutes les tentatives des évêques conservateurs, réunis dans le Cœtus Patrum [Cœtus Internationalis Patrum, Groupe International des Pères catholiques traditionnels, qui s’est organisé en opposition aux révolutionnaires qui ont subverti l’Église lors du Concile Vatican II] pour amender les textes et les corriger dans le sens traditionnel, non seulement n’ont pas levé les ambiguïtés, mais ont enfoui davantage les mensonges sous des couches de vérité, renforçant leur efficacité et leur pénétration dans les esprits des catholiques les mieux intentionnés.

La réaction des évêques traditionnels avait été prévue et mise à profit pour créer une confusion encore plus grande, de sorte que, jusqu’à ce jour, de nombreux catholiques croient encore que le Concile peut être accepté à la lumière de la Tradition. « Lumière de la Tradition » est l’expression choisie dans le décret Sacrosanctum Concilium, pour garantir qu’aucun changement dans la Messe ne contredira la manière traditionnelle de dire la Messe… nous savons ce qui est arrivé…

Le plan était si audacieux : qui aurait pu imaginer que sur le Siège de Pierre lui-même, le Diable établirait le trône de son abominable impiété ? Nous nous retrouvons avec un nouvel anti-Saint-Siège, paré de tous les oripeaux de la Tradition, la splendeur de l’aula de saint Pierre, l’aura de l’ancienne papauté devenant l’instrument même de la damnation des âmes.

À son tour, ceci permet à Satan de pulvériser davantage ce qui reste de catholicisme, à la fois par la tentation de collaborer avec la papauté (parce que c’est la papauté), ou de la renier radicalement parce qu’elle contient le trône de Satan. Des scissions sans fin et des luttes intestines acharnées mènent à la confusion et au désordre total. Bravo, ô grand Orchestrateur ! Quel grand-maître tu es !


Les Démons intermédiaires


Les hiérarchies angéliques subsistent chez les diables, c’est pourquoi les sept têtes de la Bête de l’Apocalypse pourraient être sept Séraphins travaillant en étroite collaboration avec Lucifer. Si Satan est une bête, alors cette bête est certainement un animal politique, très désireux de contrôler le destin social de l’homme.

Les principautés, les trônes, les dominations et les pouvoirs, s’occupent du destin des groupements d’hommes. C’est pourquoi, avant toute grande bataille contre des cités, Scipion, Pompée ou César procédaient d’abord à l’evocatio, l’appel des dieux de cette cité, pour leur demander de partir, les invitant à rejoindre les dieux de Rome grâce à un carmen ou enchantement et des sacrifices. Ensuite, on procédait au rite de dévotion pour demander à Jupiter et aux autres dieux de faire régner la peur et la défaite dans cette ville. Dans les temps anciens, les dieux locaux accomplissaient des présages physiques, des sons, des guérisons et des oracles ; chaque ville avait son propre nom secret démoniaque qui était en fait le nom d’un diable supérieur. Ce nom ne pouvait être utilisé que pour l’évocation ; c’est pourquoi le savant tribun Valerius Soranus a été immédiatement crucifié pour l’avoir prononcé, sous Pompée.

« Tous les dieux des païens sont des démons », dit David, des diables supérieurs. Aujourd’hui, leur présence n’est pas ressentie aussi visiblement, mais Notre Seigneur a clairement senti que Satan lui-même voulait cribler Pierre, tout comme un diable de très haut rang tient en échec la papauté actuellement. Sauf en Inde, les démons n’habitent pas tant les statues d’idoles que les stars du rock. Ils ne sifflent pas comme les colosses de Memnon, ni ne se promènent actuellement dans leurs temples, mais les guerres et les troubles qu’ils provoquent sont bien réels, tout comme l’atmosphère religieuse très réelle des concerts pop modernes qui est leur œuvre, tout comme la manie de Harry Potter, la psychose des masses, et peut-être leur étiquetage « pharmaceutique. » (Ne venons-nous pas d’assister à l’enfermement de milliards d’humains dans un commun délire hautement préternaturel, à propos d’une fausse pandémie et d’un vaccin mortel, avec l’instillation d’une panique générale quand il n’y avait pas même lieu d’avoir peur, puis d’une absence totale de peur quand on leur a proposé une injection dangereuse ?)

Les grands esprits de l’hérésie, du schisme, de la divination, de l’envie, du mensonge, des tempêtes, de la vengeance, de la fornication et de la peste sont encore à l’œuvre aujourd’hui, voire davantage, à mesure que l’homme s’éloigne de Dieu et qu’un plus grand nombre de ces esprits sont déchaînés, comme en témoigne l’Apocalypse. Pour eux, le monde entier est un lieu à leur échelle pour y accomplir des œuvres proportionnées à leur pouvoir ; « Où étais-tu ? » demande Dieu à Satan, dans le livre de Job ; « J’ai parcouru le monde entier. »


En bas de la hiérarchie


Enfin, en dessous de la Synagogue de Satan se trouve la Franc-maçonnerie, outil multifonctions et multi-niveaux, probablement dirigé par les hiérarchies moyennes. La franc-maçonnerie ne se limite en aucun cas au rite écossais et à la peau de cochon, non : elle est le mode opératoire du diable. Ce couteau suisse de l’enfer assure la pérennité – entre autres – du mormonisme, voire du FLDS, de nombreuses autres sectes, des cartels du crime, des cartels politiques et de toutes les autres maçonneries qui seront établies jusqu’à la fin des temps. La Franc-maçonnerie est particulièrement ancrée dans la démocratie moderne. Elle est également parfaitement mondaine, car ses ingrédients de base sont l’amitié et les connexions mondiales, plus un mélange de chevalerie, de tradition et de religion.

Ses membres se sentent privilégiés en raison de son symbolisme : l’enterrement rituel d’Hiram, roi de Tyr, grand architecte du temple, qui a été tué par trois personnes. Les apprentis se voient alors confier une grande quête secrète : trouver le nom caché… du Maître caché. Pourtant, ce nom n’est jamais trouvé, jamais autorisé à être prononcé, comme les noms démoniaques d’autrefois. Être 33ème n’y change rien.

Quel genre de rire infernal entendent-ils, lorsque le nom de Lucifer est prononcé à la fin de la Quête et au début de leur éternité avec leur exécrable maître ?

Il en va de même pour le mythe d’Osiris, qui s’est opposé dès le commencement à Seth, Dieu Créateur.

Les maçons, (surtout les crédules maçons ecclésiastiques), n’en viennent que progressivement à la « Gnose » et cette gnose dit que leur Quête est de rejoindre la rébellion de l’Antique Serpent. Ce dernier se propose de les élever et de satisfaire à la fois son ambition et la leur, en les plaçant au sommet de la pyramide. Ils sont loin de se douter que leur pyramide est inversée et que le royaume a la tête en bas. Ils sont loin de s’imaginer que « c’est [seulement] leur heure et le Pouvoir des Ténèbres. »

La morale de la franc-maçonnerie est : non serviam et son Dogme est la haine du Dogme, autrement dit la « Liberté religieuse ». Rien, ni aucune Révélation de Dieu n’a le droit d’imposer son autorité sur l’esprit de l’homme. La conscience de l’Homme est le seul arbitre de la morale et du dogme… c’est le plus sûr chemin vers l’Enfer.

Pour rendre le chemin encore plus assuré, la maçonnerie y ajoute toutes formes de coutumes, de restrictions, de législations, de censures ; tuer et mutiler au nom de la sécurité ; désirer, comme par avance, enfermer toute l’espèce humaine dans un système de surveillance universel… un monde carcéral, comme l’enfer.

Par conséquent, il ne fait aucun doute que ces esprits intermédiaires affectent nos âmes, et constituent un grand danger pour tous les groupes d’hommes, alors que pour un homme en particulier, son démon personnel pourrait être seul à qui il a permis d’être cause de sa chute éternelle.


Tactique


Pour chaque âme dans le péché, la tactique varie un peu, mais elle repose sur le fait que « l’âme privée de la grâce ne peut s’abstenir de commettre de nouveaux péchés », comme dit saint Thomas de Villeneuve (Serm. pour le 4e dim. de carême). À cet effet, on relève six sophismes classiques qui sont presque toujours les mêmes, comme une sorte de protocole que tout diable inférieur est censé suivre :

1. « Je ne peux pas résister »

Le problème est que si vous ne résistez pas maintenant, le Diable gagne du terrain et éreinte davantage votre résistance. « Résistez-lui fermement dans la foi », dit saint Pierre. Mais votre foi n’a pas même la taille d’un grain de sénevé, pour déplacer « la montagne de la tentation. » (St. François).

Cela montre clairement que vous n’avez pas de haine pour le péché, ou que vous n’avez pas réussi à la développer en pensant, en méditant à l’avance sur la nature odieuse du péché mortel. La seule chose que le péché mérite, c’est une haine et une guerre sans pitié, car le péché ne fait pas de quartier aux pécheurs, et surtout, il doit être écrasé avant qu’il ne n’envahisse l’âme. Rommel voulait que les Panzers restent près des plages ; Hitler pensait différemment ; le Débarquement fut un succès.

Enfin, Dieu a dit : « Demandez et vous recevrez. » Mais vous supposez que Dieu ne respecte pas sa promesse, et vous croyez stupidement que Dieu vous donnera plus de grâces après avoir péché, comme quelqu’un qui s’attendrait à faire couler plus d’eau en fermant le robinet.

2. « J’irai m’en confesser plus tard »

C’est comme jeter un bijou dans une rivière, dans l’espoir de le récupérer, dit saint Alphonse. Le problème de cette attitude a de multiples visages : la confession est sans substance, presque invalide, à tel point que Padre Pio, qui savait lire dans les âmes, a toujours refusé l’absolution à ce type de « pénitents ». La confession n’est pas comme les essuie-glaces du pare-brise d’une voiture, qui essuieraient les péchés mortels qui s’écrasent sur l’âme, car les péchés mortels cassent le pare-brise.

Deuxièmement, cette mentalité sert parfaitement au Diable à endurcir l’âme dans le péché. De telles confessions et communions indignes ne parviennent donc pas à briser l’habitude du péché, voire assurent une plus grande régularité dans le péché, un enracinement plus profond de celui-ci.

Troisièmement, Dieu a promis aujourd’hui mais pas demain, et il est très clair à ce sujet : « Vous ne connaissez pas l’heure. » S’il a dit cela, c’est parce qu’il déteste cette mentalité qui dit et redit :

3. « Dieu est miséricordieux »

La Miséricorde de Dieu envoie plus de pécheurs en Enfer que sa justice, a dit un auteur savant. Les pécheurs sont incités par une confiance déraisonnable à multiplier leurs péchés, et ainsi ils se perdent. Dieu fait miséricorde à ceux qui le craignent ; les autres, Il les envoie en Enfer chaque jour. Il exerce Sa justice sur ceux qui Le méprisent, car, dit saint Augustin, celui qui pèche avec l’intention de se repentir ensuite n’est pas un pénitent, mais quelqu’un qui se moque de la Majesté de Dieu. La vérité est qu’« on ne se moque pas de Dieu » et qu’Il venge immanquablement son Honneur : « Je rirai de ta destruction et je me moquerai quand viendra à toi ce que tu as craint » (Pr 1, 26).

4. « Dieu a été si miséricordieux envers moi jusqu’à présent ; comment en serait-il différemment à l’avenir ? »

Cette affirmation est absurde : elle signifie que parce que Dieu vous a fait miséricorde, il faut s’attendre à ce qu’il soit miséricordieux pour toujours et ne vous châtie jamais. Et quelle gratitude avez-vous exactement pour la miséricorde de Dieu ?

De plus, lorsque le pécheur épuise la miséricorde que Dieu lui a octroyée, Dieu punit, et plus Il a été miséricordieux, plus la punition est sévère. C’est comme la pression du magma sous un volcan… plus vous attendez, plus l’explosion est violente.

Au contraire, vous devez considérer que beaucoup sont damnés parce qu’ils ont reçu moins de miséricorde que vous ; et que vous êtes tenu par la gratitude à de plus grands efforts pour sortir du péché.

5. « Je suis encore jeune – il est encore temps »

Vous parlez de temps, mais Dieu aussi : « À moi la vengeance, je rétribuerai en temps voulu » (Dt 32, 35).

« Mané, Théqel, Pharès » (Dn 5, 25) : Dieu compte, mais non comme vous le faites. Dieu compte les péchés, et vous, vous comptez les années. « Le Seigneur attend patiemment, afin que, lorsque le jour du jugement viendra, il les punisse dans la plénitude de leurs péchés » (2 Macc 6, 14). Au lieu d’obtenir miséricorde, vous êtes en fait en train de combler la mesure, de monter un dossier contre vous-même, en le remplissant d’année en année. « J’ai appelé : tu as refusé » (Pr 1, 24).

De plus, en reculant toujours davantage, vous détruisez progressivement votre capacité d’avoir la contrition. En jouant constamment à la roulette russe avec votre âme, vous multipliez les péchés de présomption, à tel point que vous finirez par cesser de penser à l’éternité et au salut de votre âme.

6. « Beaucoup de pécheurs ont été sauvés au dernier moment »

Notre Seigneur prend grand soin de nous avertir pour nous préparer avant le dernier instant de notre vie. « Quand le père de famille se sera levé et aura fermé la porte, alors vous vous tiendrez dehors et vous frapperez à la porte en disant : “Seigneur, ouvrez-nous”, et il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes” » (Lc 13, 25). Même chose pour la longue parabole des vierges folles dans Matthieu 25, l’Époux leur dit « En vérité, je ne vous connais pas. »

Nous ne nions pas que certains hommes soient sauvés au dernier moment, mais ce n’est pas la loi commune qui veut que tout arbre tombe du côté où il penche. Et la conversion de dernière minute de certains pécheurs a mené de nombreux autres pécheurs à la présomption, puis en enfer.

Le Diable sait que lorsque nos organes, à la fin, se mettent à tomber comme des dominos, notre esprit a plus de mal à se concentrer, et même à prier ; combien plus alors il est difficile de faire basculer toute une vie dans l’autre sens. C’est pourquoi, dit le Père de la Colombière, « pour assurer son salut, il faut vivre dans le même état que celui dans lequel on doit mourir pour être sauvé. » En d’autres termes, notre manière de mourir reflètera notre manière de vivre ; vivre une vie en état de grâce, c’est mourir en état de grâce.

Le même Père ajoute que la vue de la mort n’apporte rien d’autre que du trouble, de l’effroi et une peur tout à fait naturelle qui ne change pas nos dispositions ordinaires : la preuve en est qu’une fois que la mort s’éloigne, la plupart des pécheurs retournent à leurs mauvaises habitudes.

Pour ma part, je suis prêtre depuis 25 ans, et toutes les personnes que j’ai vu mourir jusqu’à présent, sont mortes comme elles ont vécu ; et quand je dis aux proches « quelle belle mort a eu cet homme », ils me répondent toujours « en effet, mon Père, c’était un homme très bon, il aimait Notre Seigneur et Notre Dame. » Mais lorsqu’un homme a été indifférent toute sa vie, quand je lui dis de se préparer et d’avoir la contrition pour les péchés de sa vie, c’est comme s’il ne savait pas de quoi je parlais. (à suivre)

mercredi 9 novembre 2022

Le Démon, chef d’orchestre de l’enfer (partie 1)

Nous publions un premier chapitre de l'étude de l'abbé Chazal sur l'enfer.  Actuellement en anglais, une traduction française devrait paraître prochainement.   Petit avant-goût...

Tympan de Bourges
« Il a été menteur et homicide dès le commencement », dit Notre Seigneur « et n’est point demeuré dans la vérité. »


Un menteur


Voltaire l’a bien saisi : « Mentir est le premier devoir de l’amitié. Le mensonge n’est un vice que s’il fait du mal ; et une grande vertu quand il fait du bien. Soyez donc vertueux, plus que jamais. Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, mais audacieusement. Mentez, mes amis, mentez ; je vous en rendrai [le compliment] quand l’occasion se présentera. »

Mais ce que Voltaire ne comprend pas, c’est que le Diable ment pour faire du mal, un mal éternel, qui plus est : déguisé en bien apparent. En outre, Voltaire se fait rouler par le Prince du mensonge, qui ne peut être démasqué qu’à condition d’être en état de grâce ; Voltaire a pourtant dit la vérité quand il a dit : « Pas de Diable, pas de Dieu. »


Homicide depuis le commencement


Tout ce qui évoque le meurtre décrit très bien le Diable : Dragon, Serpent, Vautour, Lion, Bête, et Homicide. Ses noms propres respirent l’homicide et décrivent le mieux la nature de son combat : Satan, Belzébuth, Diable, Démon, Père du mensonge, Lucifer.

1. D’innombrables fossiles indiquent l’existence, à des époques révolues, de dragons, même volants, comme les ptérodactyles ; leur aspect est véritablement démoniaque, leurs dents et leurs griffes n’étaient certainement pas une pure décoration. L’un des derniers dragons ayant vécu est attesté dans le livre de Daniel, et saint Jean fait de cet animal le symbole du pouvoir de tuer à grande échelle.

2. Le Diable est le Serpens Antiquus, le Vieux Serpent. Sa ruse et son expérience de la guerre se sont développées au cours de milliers d’années. Ce serpent n’est que mort et séduction, il est fascination du mal sur l’esprit des hommes. « Il a séduit le monde entier » : Babyloniens, Égyptiens, Grecs, Romains, tous les peuples prétendument civilisés lui ont construit des temples, et on l’adore encore en Inde et dans certaines régions d’Afrique. Il est la représentation préférée du Diable, d’où son omniprésence dans toutes les formes du culte païen, à tel point qu’Attia, la mère d’Auguste, s’endormit dans le temple des oracles d’Apollon et fut touchée par le dieu sous la forme d’un serpent. Le dragon laissa une marque indélébile sur son corps, et par la suite elle ne parut plus jamais dans les bains publics. C’est pour cette raison qu’Auguste s’est fait appeler fils d’Apollon et a frappé des médailles pour commémorer l’évènement.

3. Le vautour désigne l’agilité du Démon, sa capacité à découvrir ses proies, la rapidité de sa capture et la cruauté dont il fait preuve pour démembrer ses victimes.

4. Du Lion, il ne retient que certains aspects, puisque Notre Seigneur lui-même est appelé le « Lion de Judas ». Le lion possède une fierté, une vigilance, une force et une cruauté particulières. Il dévore non seulement lorsqu’il a faim mais aussi lorsqu’il est en colère, et alors méprise les carcasses de ses victimes quand elles sont au sol, tout comme le Diable est animé par la haine, et méprise totalement ceux qui se soumettent à lui. Le lion est libidineux, il saillit même les hyènes, en dégageant une odeur repoussante ; c’est pourquoi le Diable est appelé un esprit impur, une génisse, un bouc, et laisse souvent une odeur physique nauséabonde lorsqu’il apparaît.

5. Pour résumer, on l’appelle la Bête, car il a l’immensité du Léviathan ou de la baleine, la voracité du requin, et la puissante mâchoire du crocodile. S’approcher de lui, c’est mourir.


Il ne dort jamais


Contrairement à la ménagerie que nous venons d’énumérer plus haut, le diable n’est pas soumis à la fatigue, au sommeil, à la faim, à la maladie, au vieillissement, à l’envie d’abandonner, à la mort et pas même à la gravité ; donc il n’y a pas de chaînes ni de subterfuges pour contenir cette Bête, sauf la fidélité à Dieu par la prière.

1. C’est pourquoi il est Satan, c-à-d. l’ennemi, l’ennemi puissant qui n’a rien perdu de ses pouvoirs suite à sa chute. La matière n’est qu’un jouet dans sa main, il transporte même le corps de Notre Seigneur d’un endroit à l’autre instantanément et avec une grande facilité. Il détruit les biens et la santé de Job en un clin d’œil ; mais c’est surtout sur les esprits qu’il a un tel pouvoir, faisant basculer des empires et des nations entières grâce à ses hiérarchies angéliques.

2. Il est « Homicide » dès le début, ce qu’on appelle un « tueur parfait », qui provoque un gigantesque massacre d’âmes, de la chute de myriades d’anges à l’immense hécatombe d’âmes que nous contemplons aujourd’hui. Pour parachever son œuvre, il laisse derrière lui une formidable traînée de mort, comme nous le verrons, en inspirant le suicide à des esprits païens sans nombre.

3. Belzébuth : pour effectuer des massacres à une telle échelle, il s’appuie sur des myriades de fantassins et d’officiers, autant qu’il y a de mouches. D’où le nom de Belzébuth, c’.-à-d. : « Seigneur des mouches ». Un jour, Padre Pio se trouvait dans un endroit dégagé et un de ses compagnons lui demanda combien de diables il voyait : « Ils sont si nombreux, que si tu les voyais, ils bloqueraient le Soleil. »

4. Diable. Il s’agit peut-être d’une corruption de diavolos, mais en grec, il signifie « celui qui est divisé ». Pour tuer, on divise le corps et l’âme, et, ce qui est infiniment plus, on arrache l’âme de son Âme qui est Dieu. Chez le diable, cette scission est totale, aussi aspire-t-il à la faire subir aux autres en retour, à détacher les hommes de la véritable Église, à diviser les hommes dans des guerres terribles, à déchirer les familles, à opposer les voisins et les villages. Étant la première créature qui a fait schisme d’avec Dieu, il sépare d’abord de Dieu tout ce qu’il peut Lui arracher, puis pulvérise tout ce qui n’est pas lui-même.

5. Démon signifie intelligent, qui voit, qui connait. Alors qu’une dame loue saint Jean Bosco de son pouvoir sur les démons, le saint la regarde avec des yeux craintifs : « Non Madame, j’ai très peur de lui et de sa terrible intelligence. » Quel meilleur coup de maître que Vatican II ? Par un coup d’état soigneusement préparé, l’entière nature missionnaire de l’Église est mise au rebut, dit Mgr Lefebvre, et un mécanisme permanent de refus d’expédition des âmes au Ciel est mis en place, fermement inscrit dans le marbre romain et confirmé par les pouvoirs dans l’Église. De toutes les qualités démoniaques, c’est la plus à craindre ; c’est pourquoi le Diable est aussi appelé le Malin. « Craignez un ennemi patient et intelligent », dit un proverbe russe. Si le Diable attend son heure, c’est qu’il a une raison ; souvent, il ne se montre pas au grand jour et il se faufile très habilement, pour s’infiltrer et infiltrer ses agents.

Il trouve l’angle d’attaque, le Schwerpunkt ou point de rupture comme le dit saint Léon : « Il sait à qui il doit montrer l’amour de la richesse, à qui l’attrait de la gourmandise, à qui l’excitation de la luxure, à qui le poison de l’envie. Il sait qui il doit troubler par le chagrin, séduire par la joie, abattre par la peur, fasciner par la beauté. À tous il parle de vie, il démêle les soucis, scrute les affections, il connaît les préférences de chacun, et y trouve l’occasion d’infliger une blessure » (Serm. 8 sur la Nativité).

Il devine très exactement, il comprend tout de la furtivité, du brouillage, de la tromperie, de la subversion ; il perçoit clairement ce qui est en sa faveur et, comme un bon général, il connaît la configuration du terrain, le temps et les personnes qu’il affronte ; puis il exécute son plan avec vigueur et entièrement. Il apprend en combattant, dans la victoire comme dans la défaite.

6. De là vient son nom, « Père du mensonge ». Le serpent tue avec sa bouche. Il est le mensonge incarné, « Menteur et Père du mensonge », car il a été le premier à mentir, lui qui « ne s’est pas tenu dans la vérité ». C’est pourquoi il est appelé un esprit de ténèbres, capable d’utiliser et de tordre la vérité pour faire avancer son mensonge, en ne donnant qu’une partie de la vérité, comme il l’a fait avec Ève.

7. Lucifer se souvient de ce qu’il était avant sa chute, et s’en sert dans sa prétention à éclairer tous ceux qui suivent ses ténèbres, qu’il appelle lumière : d’où sa délectation à usurper les symboles porteurs de lumière, comme l’ange portant la lumière sur la place de la Bastille ; la statue de la Liberté ; la torche olympique, et le terme général d’« illumination », son slogan préféré, car il aime apparaître en ange de lumière, regrettant peut-être ce qu’il était autrefois.

Vigilas hostis, dormis tu ? « L’ennemi veille, tu dors ? ». Désespoir mis à part, la seule chose que nous pouvons imiter chez le Diable, c’est sa façon de combattre, son assiduité, sa persistance, sa constance, son sens du détail et de l’organisation. Se battre comme un diable, c’est se battre mieux qu’un soldat ordinaire et même courageux. « Le diable est descendu vers vous, avec une grande fureur, sachant qu’il ne lui reste que peu de temps. » (Ap 12, 12). Nous aussi avons peu de temps, notre éternité est en jeu, mais nous restons indolents… son éternité à lui est déjà perdue, c’est lui qui devrait se faire moins de souci, pas nous.


Un usage immodéré du symbolisme


Pyramides, obélisques, colonnes tronquées, étoile kabbalistique à six branches, nombre 666, pentagrammes, tridents, talismans, runes, médaillons, svastikas hindous, anneaux, bracelets, croix et scarabées égyptiens, signes « Om », bougies noires et rouges, symboles macabres, anges porteurs de lumière et statues, équerres et compas, tatouages, piercings, mutilations et signes de la main en tous genres, plans de Washington, Canberra et Adélaïde, jardins maçonniques triangulaires… Et bien plus, si vous lisez Morale et Dogme d’Albert Pike ; le Diable est très religieux.

Il y a beaucoup à dire sur chacun de ces symboles, que le Diable utilise pour marquer son territoire, et à la fois manifester son pouvoir et susciter le consentement du porteur de symbole à son règne. Par souci de concision, n’examinons que le pentagramme, que nous utilisons ordinairement avec une pointe en haut. Mais lorsque deux pointes sont en haut, ce sont deux cornes, et c’est une toute autre histoire : il représente à la fois Baphomet, le bouc du sabbat, et une figure humaine, tandis que la pointe en bas représente : un démon, un humain tombant dans la damnation, la subversion intellectuelle, le désordre, la folie… Pourquoi alors la Médaille d’Honneur américaine est-elle un pentagramme inversé ?


Très souvent, les symbolismes sont à plusieurs niveaux, comme dans Hotel California des Eagles : un de ces niveaux, j’en suis convaincu, représente le processus de damnation. Jamais les auteurs de la chanson ne dévoilent leur jeu, ils maintiennent le mystère juste à la surface. Les symboles, sans jamais produire une explication complète, sont accompagnés d’autres éléments : la musique, les drogues, les décoctions de charlatans, la magie noire et son antichambre la magie blanche, tout comme les sorts, les charmes et les malédictions. La nécromancie, la cartomancie, l’hydromancie, la lecture des lignes de la main, la lecture des cristaux, font également référence aux symboles. (à suivre)

samedi 5 novembre 2022

79 séminaristes

Nous nous permettons cette fois de publier deux lettres successives de Mgr Williamson en un seul article pour en faciliter la compréhension. Mgr Williamson aborde un sujet douloureux et explosif de la "structure" mais n'est-ce pas le rôle d'un évêque de dénoncer ce qui permet à la révolution d'étendre ses tentacules et de briser toute résistance. 


KE 798 et 799 (29 octobre et 5 novembre 2022)


Au jeune qui s’engage à votre appel, Seigneur,
Epargnez les structures qui feraient son malheur !

Bonne nouvelle pour la « Néo-Fraternité Saint Pie X » : elle a admis 79 jeunes hommes cette année dans ses quatre grands séminaires pris ensemble, en vue de discerner leur vocation au sacerdoce Catholique traditionnel : Flavigny (Ecône), France, 21 ; Zaitzkofen (Allemagne), 21 ; Dillwyn (États-Unis), 28 et La Reja (Amérique latine), 9. Dans le monde anti-traditionnel d’aujourd’hui, il s’agit d’un exploit admirable, et même si certains d’entre eux ne persévéreront pas, sans doute, jusqu’à la prêtrise, nous pouvons sérieusement espérer voir nombre d’entre eux dispenser les sacrements catholiques dans, disons, six ans.

En revanche, le seul séminaire classique de la « Résistance » à Morannes, en France, ne compterait qu’un ou deux jeunes hommes entrant cette année pour juger de leur vocation *. Un lecteur de ces Commentaires a été amené à poser la question suivante : la « Résistance » n’aurait-elle pas dû, dès le début, être structurée avec une Congrégation et des séminaires bien organisés, comme dans la Fraternité de Mgr Lefebvre, en vue de rassembler et rallier les réfugiés et les dissidents de la FSSPX originelle, au lieu de les laisser se dissiper dans une obscure indépendance ? Ce même lecteur concédera que la substance ou le fonds de la Néo-Fraternité n’est plus ce qu’il était sous Mgr Lefebvre, mais il attribuera ce déclin au manque d’un vrai chef plutôt qu’au maintien lui-même de la structure et de son organisation, de sorte que si de son côté, la « Résistance » n’avait pas eu tendance à renoncer à la structure, elle aurait fait mieux qu’un rapport, pour ainsi dire, de 1 ou 2 à 79.

La question est grave, et elle se pose depuis le début de la « Résistance », parce que Notre Seigneur a institué l’Église catholique comme la monarchie d’un Pape (Pierre), avec des Apôtres (évêques), des Disciples (prêtres) et des laïcs organisés hiérarchiquement sous lui, de sorte que chaque membre de cette hiérarchie ait un ou plusieurs supérieurs légitimes jusqu’au Pape inclus, qui répond à Dieu de la façon dont il gouverne tous les Catholiques sous lui. Cette structure est déjà claire dans le Nouveau Testament depuis les premières origines de l’Église. Et de l’obéissance de tous les Catholiques à leurs supérieurs respectifs dépend que l’Église tienne bon et sauve les âmes pour l’éternité, en maintenant intactes la vérité et la morale Catholiques. De plus, par sa propre mort atroce sur la Croix, Notre Seigneur a donné aux Catholiques l’exemple le plus sublime de l’obéissance, dont ses disciples auront besoin pour accomplir la volonté de leur Père céleste.

Toutefois, cette obéissance et la structure de l’Église qui l’accompagne ne sont pas leur fin en soi. Leur fin ou but ultime est le salut des âmes pour la gloire de Dieu. Ainsi, même le dernier Canon du Code de droit canonique de 1983 déclare que « La loi suprême est le salut des âmes. » Mais les âmes ne peuvent être sauvées que si elles plaisent à Dieu, et elles ne peuvent plaire à Dieu sans la foi (Hebr. 11, 6). Par conséquent, l’un des principaux objectifs de l’autorité de l’Église est de protéger la Vérité Catholique parmi les hommes, des ravages que lui causeront leurs péchés originel et personnels. En d’autres termes, la Vérité Catholique est le but et la substance de l’Autorité Catholique, et non l’inverse. Ainsi, dans Sa Passion, Notre Seigneur dit à Pierre que Satan le mettra à l’épreuve, mais Notre Seigneur priera pour que sa « foi ne défaille pas », et une fois que Pierre lui-même sera « revenu » (comprenez : de son triple reniement de la Vérité), qu’il utilise ensuite son Autorité pour « fortifier ses frères », c’.-à-d. les autres Apôtres. La Vérité est le fondement présupposé de l’Autorité de Pierre (Lc 22, 31–32).

Or le centre névralgique de l’épreuve actuelle de l’Église, qui est sans précédent dans toute son histoire, c’est que Vatican II (1962–1965) a séparé l’autorité Catholique de la Vérité Catholique. Depuis déjà six papes consécutifs, la hiérarchie Catholique a abandonné la Tradition Catholique, forçant tous les Catholiques qui croient à la fois en la Vérité et en l’Autorité à devenir plus ou moins schizophrènes. Si Mgr Lefebvre n’avait pas ouvert la voie du retour à la Tradition, c’est-à-dire à la Vérité, il n’y aurait jamais eu ces 79 vocations. Mais ces vocations vont-elles, au sein de la Néo-Fraternité, recevoir la leçon capitale de l’Archevêque ? Rendez-vous la semaine prochaine.

Kyrie eleison.



Pourquoi de « braves » Clercs se trompent-t-ils autant ?
Parce qu’ils respirent un air modernisant.

La semaine dernière, ces Commentaires ont mentionné l’entrée record, pour cette nouvelle année scolaire, de 79 jeunes hommes venus essayer leur vocation au sacerdoce catholique traditionnel, dans les quatre grands séminaires de ce qui est connu sous le nom de « Fraternité Saint Pie X ». Ceci devrait être une bonne nouvelle pour l’ensemble de l’Église catholique, car chaque prêtre traditionnel finalement ordonné sera une source de sacrements traditionnels au bénéfice de toutes les âmes catholiques. Mais il se peut que ce ne soit pas en réalité une si bonne nouvelle, pour deux raisons en particulier, qui appellent toutes deux notre prière. Une seule a été mentionnée la semaine dernière.

La seconde raison nécessite peu d’explications, mais elle est bien réelle : l’électronique. Lorsque l’abbé Franz Schmidberger était Supérieur Général de la FSSPX de 1982 à 1994, un laïc lui aurait dit un jour que l’électronique allait détruire ses prêtres. Il faisait bien sûr référence au marais de tentations contre la sainte pureté, rendu si facilement accessible par la télévision et l’Internet, et ce, avant même l’invention du Smartphone survenue quelques années plus tard. De fait, ne devient-il pas presque surhumain pour un jeune homme né et élevé longtemps après l’invention de telles machines, de se tenir à l’écart de leur séduction ? Bien sûr, Dieu et Sa Mère peuvent retirer un jeune garçon ou une jeune fille d’un dédale d’égouts et les faire sortir sentant la rose, mais étant donné le respect de Dieu pour le libre-arbitre dont Il a doté chacun d’entre eux, n’est-il pas raisonnable de supposer que de tels cas de figure seront l’exception plutôt que la règle ? Et dans ce cas, combien des 79 jeunes hommes pourront éviter cet obstacle sur le chemin vers la prêtrise ? Chaque prêtre catholique fidèle est un grand don de Dieu. Nous devons prier pour toutes ces 79 vocations...

Quant à la première raison, présentée dans les Commentaires de la semaine dernière, elle est moins apparente car elle concerne non pas la pureté physique mais, plus grave encore, la pureté spirituelle de la foi. Un lecteur avait suggéré que le mouvement dit de « Résistance » catholique aurait peut-être eu plus de succès aujourd’hui pour attirer les vocations (comme les 79) s’il avait été correctement structuré – c’était l’argument – comme c’est beaucoup plus normal pour des communautés catholiques, à l’exemple des quatre grands séminaires de la « FSSPX ». La semaine dernière, ces Commentaires ont commencé à répondre qu’aujourd’hui, et anormalement, l’accent mis sur la structure est susceptible de distraire de l’essentiel, à savoir la foi catholique, et que l’on peut craindre ce phénomène dans les quatre séminaires mentionnés ci-dessus. Ce qui fait deux points distincts, dont le second fera l’objet des Commentaires de la semaine prochaine.

Quant au premier point, la semaine dernière ces Commentaires ont commencé à présenter son arrière- fond, à savoir que l’essence de l’épreuve actuelle de l’Église consiste en la scission à Vatican II entre l’Autorité catholique et la Vérité catholique, scission opérée lorsque les plus hautes autorités de l’Église, réunies en Concile, ont officiellement abandonné la Tradition de l’Église pour la modernisation de l’« église ». À partir de ce moment-là, les catholiques ont dû choisir : soit s’accrocher à l’Autorité en « obéissant » aux modernistes et en abandonnant la Tradition, soit s’accrocher à la Vérité en défiant plus ou moins les « autorités » apparentes de l’Église ; ou encore, choisir l’une des nombreuses combinaisons possibles, n’importe où entre ces deux termes, en incorporant des fractions de Vérité et d’Autorité.

En ce qui concerne Mgr Lefebvre, son choix consista à respecter autant que possible l’Autorité à Rome tout en gardant la Tradition – car la Vérité catholique ne peut être que conforme à la Tradition. Mais lorsqu’en 1988 les autorités romaines le mirent au pied du mur par leur refus implicite mais définitif de prendre soin de la Tradition, alors, pour lui, la doctrine (la Vérité) prit enfin le pas sur la diplomatie (sur l’Autorité agissant en fin de compte sans vérité). Il défia donc les Romains en consacrant quatre évêques dans le cadre de l’« Opération Survie », au lieu d’« obéir » à l’Autorité privée de vérité dans ce qui aurait été l’« Opération Suicide ». L’« Opération Survie » assura à sa Fraternité plus de deux décennies supplémentaires de primauté de la doctrine (la Vérité), mais ensuite, en s’efforçant d’obtenir une approbation officielle pour la Fraternité, ses successeurs transformèrent cette Fraternité en Néo-fraternité, préférant l’Autorité (la reconnaissance par Rome) à la Vérité (la défense de la Foi). Ils abandonnaient l’héritage essentiel de l’Archevêque : la défense héroïque de cette Vérité qui est au cœur de l’Église. Leur Néo-fraternité pourra en être plus attirante et confortable, mais elle ne fournira plus l’étoffe des martyrs.

Kyrie eleison

 * Note de Reconquista : dans cet article, Mgr Williamson ne prend pas en considération les divers séminaristes formés par les prêtres de la "Résistance" dans les prieurés et non dans un séminaire

samedi 22 octobre 2022

Pèlerinage au Mont Saint Michel

Où serez vous ce samedi 29 octobre ?




Vous serez bien sûr au pied du grand Archange St Michel au Mont St Michel pour le prier de vous bénir, de vous convertir et de vous protéger dans cette période apocalyptique.  Comme les fous qui nous gouvernent veulent nous mener à la guerre contre la Russie, il nous reste le recours au grand Archange pour lui demander de nous protéger et de hâter la conversion de la France, l'extirpation du modernisme - le retour d'un saint Pape -  et la paix catholique dans le monde. 


Programme de la journée  du 29 octobre 2022: 


  • Messe à 10h30 à la chapelle des Fiévroux à Aucey la Plaine,

 lieu sur la carte ou Géolocalisation : 48°31′36.50″N 1°26′58.21″W48.5268056, -1.4495028

  • Pique nique sur place. 


Venez nombreux et amenez vos amis ! 


Contact : francefidele.org@gmail.com



samedi 8 octobre 2022

Urgente considération sur la question du "baptême satanique" à l'usage des confesseurs (et du pass sanitaire)




Le 15 octobre 2021, Mgr Vigano s’exprimait publiquement dans une vidéo pour condamner la vaccination comme une sorte de "baptême satanique".

L'archevêque n’a pas employé cette expression au hasard mais pour bien faire comprendre deux choses importantes au monde entier :

1° la première que le "vaccin" n'est pas une substance banale comme un médicament quelconque (même mauvais) mais qu'elle est marquée par une malédiction intrinsèque.

2° La deuxième chose est que l'acte de l'injection est de soi très grave puisqu'il s'apparente à une initiation (ou baptême) satanique.

Mgr Vigano donne les raisons de cette comparaison : le baptême divin (ou catholique) a pour effet de purifier l'âme, de lui communiquer la vie éternelle et de la rendre agréable à Dieu alors que l'injection (par son contenu et sa finalité) couvre l'injecté du sang des innocents (avortés), lui donne la mort ou la maladie et le fait entrer dans le nouvel ordre mondial.

Mgr Vigano pèse les termes et ne parle pas à la légère. Il n'est d'ailleurs jamais revenu sur ces propos pour les contredire ou même les amoindrir. De plus, il s'exprime en docteur de la Foi et de la morale catholique. Il parle donc avec grâce d'état , comme devrait le faire tout évêque catholique en de telles circonstances dramatiques pour tous les hommes, il les met en garde contre cette monstruosité et ne se prive pas non plus dans cet entretien de blâmer ses confrères évêques consentants ou silencieux.

Aussi sa conclusion sur la moralité de l'injection est-elle sans appel : "il n'y a AUCUNE raison d'accepter cette injection". Ce qui veut bien dire que l'acte de l'injection est de soi péché mortel et n'admet pas que la faute soit vénielle. Mgr Vigano s'exclame en se demandant comment il est possible à des catholiques de recevoir cette injection aussi néfaste corps qu'à l'âme : "Comment les catholiques peuvent-ils être vaccinés comme une forme de baptême satanique sans aucun scrupule de conscience ?"

De soi l'injection ou la participation aux injections est donc une faute grave qui doit être confessée pour se réconcilier avec le Seigneur et de nouveau communier.

Certains ont pu être vaccinés par ignorance totale de la gravité (en raison de la propagande), en ce cas il n'y a peut-être pas eu aucune faute morale si l'accès à de bonnes informations était vraiment impossible pour eux. Mais pour les personnes informées (et formées) l'excuse est très peu probable.

J’invite donc mes détracteurs (ecclésiastiques ou religieux "savants") à relire attentivement les propos que Mgr Vigano a tenu. Vous pourrez ainsi juger sur pièce.

Que Dieu vous bénisse et vous garde en sa grâce.

Abbé Matthieu Salenave

PS important : la moralité du "pass sanitaire" se pose en même temps puisque ce dernier est associé à l'injection. Un religieux ou un prêtre qui visite un hôpital avec un pass sanitaire commet un scandale puisque les infirmiers et gardiens de l'hôpital  ne sont pas censés (ou imaginer) qu'il a fabriqué un faux (surtout venant d'un religieux ou d'un prêtre). L'histoire de la ruse de guerre ne vaut rien moralement puisque celle -ci s'apparente à un mensonge complet. 


Lien du site et de la vidéo originelle : The Vigano Tapes: The Complete Interview

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Entretien de Mgr Vigano du 15 octobre 2021 - traduit par nos soins

Minute (31 :25)

Dans la sphère civile, il est nécessaire de rejeter toute coopération avec l’actuel narratif pandémique et avec l’urgence climatique qui pourrait rapidement le remplacer. Ne pas tenir compte des règlements qui sont illégitimes, qui exposent les citoyens à des risques concrets pour leur santé est moralement légal et dans certaines circonstances, c’est un devoir. On ne peut en aucune manière mettre sa vie en danger, ou sa santé, ou celle de ses enfants, même au risque d’être confrontés à des représailles, parce que dans ce cas, notre participation nous rendrait coupables devant Dieu et nous mériterait Sa punition. En aucun cas, on ne peut admettre qu’une pseudo pandémie, dont les victimes sont moins nombreuses que les victimes des soi-disant vaccins, soit devenue un alibi pour limiter les libertés et les droits naturels des citoyens. (…)

(45:35)

Car ce qui se passe depuis un an et demi est absurde : la réaction à la grippe saisonnière a été l’interdiction des traitements efficaces et l’introduction de traitements expérimentaux avec de nouvelles technologies génétiques qui ne guérissent pas les conséquences du virus mais provoquent des modifications génétiques et des effets secondaires : attaques cardiaques et myocardites, décès de personnes, par ailleurs en bonne santé, ou qui auraient pu se rétablir avec les traitements disponibles.
Et à cela, comme un rite infernal, s’ajoute l’utilisation de sérum génétique obtenu à partir de fœtus avortés. C’est comme si, avec une nouvelle notion de la santé, ils voulaient renouveler les victimes humaines des païens et apaiser le futur Nouvel Ordre Mondial avec la vie d’innocents. Et si le baptême chrétien purifie l’âme du péché et fait de nous des enfants de Dieu par son caractère sacramentel, alors « le baptême satanique » marquent ceux qui le reçoivent de la «signe de la bête ».

Comment les catholiques peuvent-ils être vaccinés comme une forme de baptême satanique sans aucun scrupule de conscience ? Cela reste une question à laquelle une réponse doit être donnée. (..)

Je voudrais fortifier le cœur de tous ceux qui m’écoutent avec des paroles que j’ai dites plusieurs fois. Pour trouver la sérénité, il suffit de répéter les paroles de Notre Seigneur : « portae inferi non praevalebunt » (les portes de l’enfer ne prévaudront point). Ce sont des mots que nous connaissons bien et, nous basant sur eux, nous savons que la victoire finale appartient à Dieu. « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut détruire et l’âme et le corps dans la géhenne »

mercredi 5 octobre 2022

Scénario probable

Nous vous proposons aujourd'hui un essai de scénario possible en ce qui concerne la guerre en Ukraine. L'auteur de cet article s'appuie sur les intentions actuelles de la Russie, ainsi que celles des suicidaires de l'OTAN et surtout des diverses prophéties concernant l'invasion russe de l'Occident.  L'intérêt d'une telle prospective est surtout de nous prépare psychologiquement à ces évènements douloureux s'ils venaient à se concrétiser. 

En ce qui concerne la Russie , c'est le scénario suivant qu'il faut retenir, celui qui est intitulé : " Un scénario patriotiquement victorieux (pour la Russie et les partisans d'un monde multipolaire). La guerre sainte. ". Car c'est bien d'une croisade dont il s'agit ici et d'une croisade qui a débuté par "l'opération militaire spéciale Z " le 24 février dernier. Mais pour mieux comprendre ce que je vais évoquer ici, il serait bon d'avoir consulté au préalable le site suivant pour y découvrir la très surprenante "Cathédrale des forces armées de la Fédération de Russie " :
 

Alors, tout s'éclairera pour vous. Il faut bien reconnaître qu'aujourd'hui plus aucune nation n'affiche son affiliation à un quelconque Christianisme. Qu'on le veuille ou non, la Russie est la seule et l'unique nation à faire référence à Dieu, à la T.S.V.M. et au droit naturel, mais elle le fait d'une manière qui est propre à ce pays. C'est pourquoi Dieu ne peut pas considérer cette nation comme apostate, ni comme athée, ni comme païenne. La Russie a donc aujourd'hui vocation à être le bras armé de " la colère divine ", toutes les nations ayant déjà apostasié. C'est là une réalité tangible ! Cependant, la conception des dirigeants russes actuels reste empreinte de ce paganisme contemporain qui est inféodé à la domination économique et politique des juifs sur le monde (car Poutine est juif, tout comme Medvedev, même lorsqu'il s'affiche publiquement à faire de gros bizous aux icones de la Madone).

Cependant, ces dirigeants russes refusent le mondialisme nihiliste des Schwab, Gates, Soros, Zuckerberg et consorts. Autre réalité tangible ! Le mondialisme que ces Russes ambitionnent consiste à conquérir un empire terrestre, respectueux de certains droits fondamentaux, aux côtés d'autres empires possibles (Cf. les grandes prophéties de Daniel sur l'empire du monde au fil des âges, chap. II essentiellement). La vocation de la Russie actuelle se conforme aux ambitions d'un Pierre le Grand, d'une Catherine II, mais aussi d'un... Staline : ces dirigeants rêvaient de pouvoir constituer un empire terrestre (non maritime) de l'Atlantique au Pacifique, avec Moscou pour capitale. Reprise d'une certaine manière des ambitions prussiennes et païennes d'un Bismarck : une Europe de l'Oural à l'Atlantique, capitale Berlin. 

C'est donc à juste titre que Douguine a rappelé ce vieux dicton russe dans son texte de référence : " le moment viendra où les Russes se soulèveront contre le mal qui régit le monde, contre l'Antéchrist, et rempliront leur mission de maîtres ". Une mission de maîtres auxiliaires, oui, c'est-à-dire de contributeurs à la maîtrise absolue de Dieu sur l'ensemble de sa création. 

C'est là une perspective qui est conforme à la doctrine de saint Paul, lui qui a affirmé : " la création gémit dans les douleurs de l'enfantement..." (Rom VIII, 21-22). Cependant la Russie n'a pas vocation à supplanter les volontés divines et elle ne pourra jamais atteindre l'Atlantique dans sa tentative de conquérir l'Europe de l'ouest, car nous savons, par révélations concernant la monarchie française, que Dieu a d'autres desseins. Cependant, la Russie sera dans l'obligation d'utiliser certaines de ses armes de destruction massive en préalable à son offensive. 

Des armes qu'elle n'utilisera pas sur l'Ukraine, mais sur l'Europe du centre et de l'ouest. Car la Russie ne peut s'élancer à la conquête de l'Europe qu'après l'avoir assommée par surprise. Peu après cette entreprise guerrière qui ne pourra pas aboutir, la Russie tombera sous l'effet de sa consécration au Cœur Immaculé de Marie (consécration destinée à exorciser son passé bolchevique et soviétique, mais aussi ses outrages d'origine tsariste), une consécration qui sera faite selon les strictes directives qui ont été données à l'Église militante à Fatima, il y a un siècle : consécration par le pape et par l'ensemble de l'épiscopat uni à ce pape très déterminé, et selon la prophétie mariale qui a prédit " A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ". Mais qui sera ce pape et qui seront de tels évêques ? Comment s'opèrera un tel revirement, absolument impensable dans le contexte actuel ? Nul ne peut répondre ! Il y a donc du suspense et des bouleversements en perspective...

 Qui vivra, verra... 

Mikael Woods

mardi 4 octobre 2022

Aveugles et conducteurs d'aveugles

KE 794 (1er octobre 2022)

– Nous, hommes, monterons jusqu’à Ton Trône, ô Dieu !
– Mes amis, évitez un désastre furieux !

Un vieux et célèbre proverbe latin dit : « Ceux que les dieux veulent perdre, ils les rendent d’abord fous. »

Par son actuelle décadence morale et sa stupidité suicidaire, nous savons que l’Europe est devenue folle. Il est fort à craindre qu’elle ne se laisse tromper, d’une manière dont elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même, et qu’elle ne contribue ensuite à induire le monde entier en erreur. C’est l’argument d’un certain Patrick Foy dans une lettre circulaire adressée aux « amis et interlocuteurs » fin août dernier. Remarquez comment, caractéristique de l’homme moderne, il ne fait aucune référence ni aux dieux ni au seul vrai Dieu. Mais son analyse lucide de l’état actuel de l’Allemagne (où il habite), tout en restant sur le plan naturel, ne contredit en rien une analyse pleinement surnaturelle. Bien au contraire.

Mon Dieu ! l’Allemagne va-t-elle rentrer dans le mur ? D’après ce que j’ai lu, sauf médias américains de grand chemin, la réponse à cette question semble être « Oui. Si rien ne change, l’Allemagne rentrera dans le mur cet hiver. » Il est certain que la possibilité existe. Tout se résume à la guerre en Ukraine déclenchée par Washington, et au fait que l’Allemagne, comme le reste de l’Europe, a été assez stupide pour gober la fable de Washington et suivre sa voie suicidaire.

La porte de sortie vers un règlement négocié avec l’Ukraine, avant l’intervention russe du 24 février, a été murée lorsque l’UE et l’OTAN, surtout l’Allemagne et la France, se sont retirées de l’accord de Minsk II. Cet accord, que l’Ukraine a signé, avec la France et l’Allemagne comme garants, aurait fourni un certain degré d’autonomie au sein de l’Ukraine pour certaines régions orientales russophones de ce pays. Si vous regardez la carte actuelle du champ de bataille, c’est cette zone limitée que la Russie occupe maintenant. C’est cette zone qui voulait se détacher de l’Ukraine et rejoindre la Fédération de Russie. La population russe qui y réside demandait de l’aide à Poutine depuis que la CIA et les néo-conservateurs avaient déterré la hache de guerre, envoyant Victoria Nuland pour orchestrer le coup d’État de 2014 à Kiev, qui a renversé le gouvernement élu.

Il n’est pas nécessaire d’entrer dans des détails affligeants. Le fait est que Washington a décroché le téléphone, et a dit à Berlin et Paris : « Annulez Minsk II ! » Les négociations avec Moscou ont été étouffées. Minsk II a été jeté aux oubliettes. Cela a conduit directement et logiquement à la guerre que nous avons maintenant, et aux sanctions écrasantes qui ont suivi contre la Russie, dictées à nouveau par Washington. Il me semble que cela faisait partie d’un plan. Le clown de Londres, Boris Johnson, a encouragé Berlin et Paris dans leur folie. Maintenant, l’économie européenne s’effondre par manque d’énergie – que la Russie fournissait régulièrement !  La Russie n’était pas (et n’est pas) un ennemi de l’Europe. Elle était un partenaire. Mais dès que l’Allemagne et la France ont jeté Minsk II par-dessus bord et laissé Washington dicter l’ordre du jour, l’Europe était condamnée.  De toute évidence, les dirigeants européens ne peuvent plus concevoir leurs propres intérêts. Il est tellement plus facile de recevoir ses ordres de Washington.

David Stockman, grand manitou du budget sous le président Reagan dans les années 1980, a le mieux résumé les conséquences économiques dans son billet du 23 août, L’hiver arrive. Il écrit que la perte que l’Europe s’est elle-même infligée de l’approvisionnement en énergie russe, imposée par Washington, signifiera « à la lettre, des millions de foyers plongés dans le froid et l’obscurité en Europe, et des prix de l’énergie atteignant la lune. »

Peut-être que les choses ne seront pas mauvaises à ce point, dit M. Foy, mais rien de cela n’était nécessaire, aussi bien la guerre en Ukraine que le boomerang des sanctions contre la Russie, sans parler des conséquences pour le monde entier. Il se peut, conclut l’auteur, que Berlin, Paris et Londres soient tous devenus des caniches incapables de penser par eux-mêmes. Mais il faut surtout blâmer les cerveaux à Washington, qui se mêlent des affaires européennes depuis la fin de la guerre froide en 1989.

Kyrie eleison.

jeudi 15 septembre 2022

Qu'est-ce que la «REALITE» ? - III

KE 791 (10 septembre 2022) 

Saint Thomas est le grand guérisseur des esprits,
Lisez-le en latin, l’exercice est sans prix  !

En un seul article de sa Summa Theologiæ pleine de bon sens (Ia, q. 85, a.2), saint Thomas d’Aquin réfute, avec quelque 500 ans d’avance, les imbécillités de Kant et de ses nombreux disciples dans les temps modernes, à savoir que notre esprit humain ne peut connaître que les apparences des choses qui nous entourent. Car selon Kant, nous, les êtres humains, ne pouvons pas connaître la réalité des choses telles qu’elles sont réellement au-delà de leurs apparences. La chose, telle qu’elle est en elle-même (en allemand « das Ding an sich ») est absolument inconnaissable par nous. Si tel est le cas, nous pouvons nous demander comment nous pouvons même savoir qu’il existe un « Ding an sich » derrière les apparences des choses. En conséquence, les disciples de Kant n’ont plus porté aucune attention à une soi-disant réalité en soi, ou réalité extra-mentale. Résultat : la « philosophie » moderne a fait ses valises pour « Alice au Pays des Merveilles », rejoint l’ensorcelant sourire du chat du Cheshire encore dans l’arbre après la disparition du chat. Au revoir, la réalité. Bienvenue à toutes les fantaisies imaginables !

Saint Thomas a deux arguments de bon sens pour faire tomber ce misérable Kant de son piédestal.  Je vois par exemple un cheval dans un pré. Physiquement, le cheval n’est évidemment pas dans ma tête, mais seulement une certaine représentation du cheval. Maintenant, problème :

1) cette représentation du cheval par laquelle je connais le cheval est-elle comme une fenêtre ouverte sur le cheval de sorte que je connaisse le cheval lui-même ; ou

2) cette représentation est-elle elle-même ce que je connais, comme une peinture du cheval qui dépeint le cheval mais ne me donne aucune vue sur le cheval lui-même ?

Pour Saint Thomas, les représentations dans notre esprit sont comme des fenêtres sur la réalité extérieure à notre esprit. Pour Kant, elles sont comme des peintures derrière ou au-delà desquelles nous ne pouvons rien voir. Pour l’Aquinate, elles sont ce par quoi nous connaissons ; pour Kant, elles sont ce que nous connaissons.

Premier argument de Saint Thomas : si nous ne connaissons, pour ainsi dire, que le sourire du chat et pas le chat lui-même, alors comment pouvons-nous avoir une quelconque connaissance des chats ou de toute réalité extra-mentale ? Il n’existe plus de science ni de connaissance de la réalité extérieure à notre esprit. Et si nous ne connaissons rien en dehors de notre esprit, mais seulement nos propres représentations à l’intérieur de notre esprit, alors c’est la fin de toute connaissance de la réalité, et la fin de toute science. Évidence ! Plus d’un « savant » contemporain finit par perdre prise sur la réalité de sa propre « science », parce qu’à l’instar de la quasi-totalité du monde actuel, il a laissé le kantisme lui faire perdre la tête.

Second argument : si nous ne connaissions que les représentations de notre esprit, alors toutes ces représentations seraient vraies, car la vérité consiste en la conformité de notre esprit à la réalité qui lui est extérieure. Or si nous ne pouvions rien savoir au-delà de nos propres représentations, nous n’aurions aucun accès à une quelconque réalité extérieure pour pouvoir dire si nos représentations lui sont conformes ou non. Ainsi, tous les jugements de notre esprit basés sur nos propres représentations deviendraient vrais, car ils seraient conformes à eux-mêmes. Ainsi, Paul pourrait juger que le miel est amer tandis que Pierre pourrait juger qu’il est doux, et tous deux auraient raison ! Ni l’un ni l’autre n’aurait accès à une réalité objective autre que les représentations que chacun s’en fait, pour trancher le conflit de leurs opinions contradictoires. Exit la loi de non-contradiction. Exit la possibilité d’une discussion. Exit toute pensée objective. Entre en scène la « philosophie » moderne.

Saint Thomas est objectif par-dessus tout. Dans le même Article, il poursuit en expliquant que dans la vie réelle, la forme même de l’objet extérieur à notre esprit

1) donne à cet objet son existence, et

2) in-forme également notre esprit, c’est-à-dire procure l’existence même de nos pensées à notre esprit.

En d’autres termes, non seulement nos esprits sont capables de saisir la réalité extra-mentale ; mais encore, ils sont totalement incapables de fonctionner sans elle (du moins à l’origine de leur pensée). Par conséquent, la base même de la pensée humaine doit être objective, et cette base (pour autant qu’elle soit connaissable) peut être invoquée pour régler tout conflit d’opinions subjectives. Et, inscrite dans la réalité objective, la loi de non-contradiction – rien ne peut être et ne pas être en même temps et sous le même rapport – est également la base de notre pensée. Nos représentations de la réalité sont donc bien des fenêtres qui ouvrent fidèlement sur la réalité extérieure à notre esprit, et non des peintures qui bouchent la vue sur toute réalité située au-delà ou derrière elles, comme le prétend l’abominable Kant, qui s’est entêté jusqu’à la ruine de toute prise sur la réalité, et de toute pensée objective.

Kyrie eleison

mercredi 14 septembre 2022

Croisade de la Charité

En ce mois de septembre, nous nous penchons sur la Charité à pratiquer dans le réel et à l'instant présent ! 

mardi 13 septembre 2022

Qu'est-ce que la «REALITE» ? - II

KE 790 (3 septembre 2022)

Dieu bénisse les maîtres enseignant comme ils vivent, 
Et ne fabriquant pas d’idées folles et nocives !

La semaine dernière, ces « Commentaires » ont vivement suggéré que pour juger de ce qu’est la réalité, le bon sens est bien supérieur aux soi-disants « savants et intellectuels ». Le problème des « savants » est que leur esprit est généralement confiné à la matière, ou aux choses matérielles ; donc ils n’ont très communément aucune idée des choses spirituelles, ou « invisibles » comme les nomme le Credo de Nicée (325). Cela en fait de mauvais juges de la partie la plus élevée de la réalité. Quant aux « intellectuels », la masse de leurs esprits est subjuguée par Kant (1724–1804), souverain-maître implicite du département de philosophie des « universités » modernes, lesquelles se font un devoir de mépriser le bon sens. En effet, notre bon sens peut être défini comme notre compréhension naturelle et venant de Dieu, des réalités qui nous entourent depuis la naissance jusqu’à la mort. Or, depuis la fin du 18ème siècle surtout, l’homme fait la guerre à Dieu et à la nature. 

C’est pourquoi, aujourd’hui, le bon sens est progressivement éliminé de l’esprit des hommes par leurs prétendus chefs, de sorte que, par exemple, les hommes doivent être féminins, les femmes masculines, et les enfants doivent soi-disant changer de sexe avant 12 ans sous peine d’avoir raté leur vie. 

Mais comment ce qui reste de bon sens à l’homme ordinaire peut-il résister devant les études et la science des « philosophes » ? Une équipe de footballeurs amateurs pourrait-elle battre une équipe de professionnels ? Normalement, les professionnels de n’importe quel sport battent facilement les amateurs, et les hommes ordinaires suivent leurs chefs. Et ainsi, celui qui suit son bon sens dans la société actuelle sera facilement persuadé qu’il a tort. Cependant, Aristote (384–322 av. J.-C.), grand philosophe connu pour son analyse de la réalité encore largement valable aujourd’hui, a dit un jour de ses collègues : « Il n’y a pas de stupidité qu’il n’y ait eu un philosophe pour la professer. » Ainsi, lorsqu’il s’agit des principes philosophiques de la vie, les professionnels n’ont pas toujours raison. 

Distinguons deux sens du mot « philosophie ». Ou bien « philosophie » renvoie à l’activité intellectuelle des hommes qui pensent, étudient, lisent et écrivent des livres, souvent dans des universités : il s’agit des philosophes professionnels. Ou bien « philosophie » définit les principes selon lesquels vit un homme, consciemment ou inconsciemment. Et comme aucun homme ne peut vivre sans avoir de tels principes, alors, dans ce second sens, tout homme vivant possède une certaine philosophie, qu’il soit amateur ou professionnel. 

Ces deux sens ne sont pas identiques. Dans le premier sens, si un philosophe écrit un livre, il peut le faire pour une variété d’autres motifs que d’analyser la réalité. Il peut écrire de la philosophie pour gagner sa vie, pour faire de l’argent, pour se faire un nom, etc. Et dans ce cas, il peut croire ou non à ce qu’il écrit, il peut écrire sciemment une absurdité, très éloignée de ce qu’il sait de la réalité. Dans tous les cas, il veut que les gens le prennent au sérieux, il doit donc au moins leur faire croire qu’il écrit ce qu’il croit être réel. Il se peut donc que je ne sache pas s’il est véridique ou non. 

Si je veux savoir ce que le philosophe professionnel pense vraiment, je dois me tourner vers le second sens du terme et, au lieu d’écouter ce qu’il dit ou de lire ce qu’il écrit, je dois regarder comment il vit, car cela me dira forcément ce qu’il pense vraiment. Voilà pourquoi l’exemple personnel est tellement plus parlant et persuasif que les simples mots. Si Mgr Lefebvre a fait tant de bons prêtres, c’est avant tout par son propre exemple. Si donc je veux savoir ce que tel ou tel philosophe pense vraiment de la réalité, je dois regarder ses actions plutôt que d’écouter ses paroles. 

Enfin, nous arrivons à ces « philosophes » qui enseignent, à la suite de Kant, que l’esprit humain ne peut pas savoir ce qui se cache derrière les apparences des choses. Fort bien. Mais comment agissent-ils ? Vivent-ils comme s’ils ne savaient pas que l’eau sert à laver ou le café à être bu ? Bien sûr que non. Comment Kant aurait-il pu se rendre à pied à l’université de Koenigsberg chaque matin s’il n’avait pas su faire la différence entre une porte et un mur, entre un escalier et une chaise ? Il n’aurait jamais pu vivre s’il avait pris au sérieux ses propres bêtises. L’énorme avantage de saint Thomas d’Aquin est que son système correspond au sens commun. Le « Docteur commun » de Dieu se conforme au bon sens donné par Dieu. 

Kyrie eleison. 

jeudi 8 septembre 2022

Nativité de la Sainte Vierge et vision sur cette merveilleuse nativité - 8 septembre


Cette fête ancienne se célébrait à Rome dès le VIIe siècle, et le Pape Innocent IV, pour accomplir le vœu que les Cardinaux en avaient fait avant l’élection de son prédécesseur, y ajouta une octave au Ier Concile de Lyon, tenu en 1245.

C’est la date du 8 septembre qui a servi à fixer celle de la fête de l’Immaculée Conception, neuf mois auparavant (8 septembre - 8 décembre). Marie est inséparable de Jésus dans le plan divin, aussi la liturgie lui applique-t-elle ce que tous nos livres Saints disent de la Sagesse éternelle qui est le Verbe « par Lequel tout a été fait » (Jn, I, 3).

Comme le Christ, la Vierge préside en effet à toute l’œuvre de la création, c’est elle, avec son Fils, que Dieu eut surtout en vue en créant le monde.

Tout est miracle dans l’histoire de la sainte Vierge ; sa naissance ne fait point exception, et, bien que pauvre et vulgaire aux yeux du monde, elle apparaît aux yeux de la Foi entourée des plus éclatantes merveilles.

Aussi est-ce avec raison que l’Église s’écrie en ce jour : « Votre naissance, ô Marie, Mère de Dieu, a rempli tout le monde de consolation et d’allégresse, parce que le Soleil de justice, Jésus-Christ, notre Dieu, est né de vous, Lui qui nous a tirés de la malédiction où nous étions plongés et nous a comblés de bénédictions ; Lui qui, ayant ruiné l’empire de la mort, nous a introduits dans la vie éternelle ».