vendredi 11 novembre 2022
Croisade de la Charité
jeudi 10 novembre 2022
Le Démon, chef d’orchestre de l’enfer (partie 2)
Stratégie
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Vatican II |
Les Démons intermédiaires
En bas de la hiérarchie
Tactique
mercredi 9 novembre 2022
Le Démon, chef d’orchestre de l’enfer (partie 1)
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Tympan de Bourges |
Un menteur
Homicide depuis le commencement
Il ne dort jamais
Un usage immodéré du symbolisme
samedi 5 novembre 2022
79 séminaristes
Nous nous permettons cette fois de publier deux lettres successives de Mgr Williamson en un seul article pour en faciliter la compréhension. Mgr Williamson aborde un sujet douloureux et explosif de la "structure" mais n'est-ce pas le rôle d'un évêque de dénoncer ce qui permet à la révolution d'étendre ses tentacules et de briser toute résistance.
KE 798 et 799 (29 octobre et 5 novembre 2022)
Bonne nouvelle pour la « Néo-Fraternité Saint Pie X » :
elle a admis 79 jeunes hommes cette année dans ses quatre grands séminaires
pris ensemble, en vue de discerner leur vocation au sacerdoce Catholique
traditionnel : Flavigny (Ecône), France, 21 ; Zaitzkofen (Allemagne),
21 ; Dillwyn (États-Unis), 28 et La Reja (Amérique latine), 9. Dans le
monde anti-traditionnel d’aujourd’hui, il s’agit d’un exploit admirable, et
même si certains d’entre eux ne persévéreront pas, sans doute, jusqu’à la
prêtrise, nous pouvons sérieusement espérer voir nombre d’entre eux dispenser
les sacrements catholiques dans, disons, six ans.
En revanche, le seul séminaire classique de la « Résistance » à
Morannes, en France, ne compterait qu’un ou deux jeunes hommes entrant cette
année pour juger de leur vocation *. Un lecteur de ces Commentaires a
été amené à poser la question suivante : la « Résistance »
n’aurait-elle pas dû, dès le début, être structurée avec une Congrégation et
des séminaires bien organisés, comme dans la Fraternité de Mgr Lefebvre, en vue
de rassembler et rallier les réfugiés et les dissidents de la FSSPX originelle,
au lieu de les laisser se dissiper dans une obscure indépendance ? Ce même
lecteur concédera que la substance ou le fonds de la Néo-Fraternité n’est plus
ce qu’il était sous Mgr Lefebvre, mais il attribuera ce déclin au manque d’un
vrai chef plutôt qu’au maintien lui-même de la structure et de son
organisation, de sorte que si de son côté, la « Résistance » n’avait
pas eu tendance à renoncer à la structure, elle aurait fait mieux qu’un rapport,
pour ainsi dire, de 1 ou 2 à 79.
La question est grave, et elle se pose depuis le début de la
« Résistance », parce que Notre Seigneur a institué l’Église
catholique comme la monarchie d’un Pape (Pierre), avec des Apôtres (évêques),
des Disciples (prêtres) et des laïcs organisés hiérarchiquement sous lui, de
sorte que chaque membre de cette hiérarchie ait un ou plusieurs supérieurs
légitimes jusqu’au Pape inclus, qui répond à Dieu de la façon dont il gouverne
tous les Catholiques sous lui. Cette structure est déjà claire dans le Nouveau
Testament depuis les premières origines de l’Église. Et de l’obéissance de tous
les Catholiques à leurs supérieurs respectifs dépend que l’Église tienne bon et
sauve les âmes pour l’éternité, en maintenant intactes la vérité et la morale
Catholiques. De plus, par sa propre mort atroce sur la Croix, Notre Seigneur a
donné aux Catholiques l’exemple le plus sublime de l’obéissance, dont ses
disciples auront besoin pour accomplir la volonté de leur Père céleste.
Toutefois, cette obéissance et la structure de l’Église qui l’accompagne
ne sont pas leur fin en soi. Leur fin ou but ultime est le salut des âmes pour
la gloire de Dieu. Ainsi, même le dernier Canon du Code de droit canonique de
1983 déclare que « La loi suprême est le salut des âmes. » Mais les
âmes ne peuvent être sauvées que si elles plaisent à Dieu, et elles ne peuvent
plaire à Dieu sans la foi (Hebr. 11, 6). Par conséquent, l’un des principaux
objectifs de l’autorité de l’Église est de protéger la Vérité Catholique parmi
les hommes, des ravages que lui causeront leurs péchés originel et personnels.
En d’autres termes, la Vérité Catholique est le but et la substance de
l’Autorité Catholique, et non l’inverse. Ainsi, dans Sa Passion, Notre Seigneur
dit à Pierre que Satan le mettra à l’épreuve, mais Notre Seigneur priera pour
que sa « foi ne défaille pas », et une fois que Pierre lui-même sera
« revenu » (comprenez : de son triple reniement de la Vérité),
qu’il utilise ensuite son Autorité pour
« fortifier ses frères », c’.-à-d. les autres Apôtres. La Vérité est
le fondement présupposé de l’Autorité de Pierre (Lc 22, 31–32).
Or le centre névralgique de l’épreuve actuelle de l’Église, qui est sans
précédent dans toute son histoire, c’est que Vatican II (1962–1965) a séparé
l’autorité Catholique de la Vérité Catholique. Depuis déjà six papes
consécutifs, la hiérarchie Catholique a abandonné la Tradition Catholique,
forçant tous les Catholiques qui croient à la fois en la Vérité et en
l’Autorité à devenir plus ou moins schizophrènes. Si Mgr Lefebvre n’avait pas
ouvert la voie du retour à la Tradition, c’est-à-dire à la Vérité, il n’y
aurait jamais eu ces 79 vocations. Mais ces vocations vont-elles, au sein de la
Néo-Fraternité, recevoir la leçon capitale de l’Archevêque ? Rendez-vous
la semaine prochaine.
Kyrie eleison.
Pourquoi de « braves » Clercs se trompent-t-ils autant ?
Parce qu’ils respirent un air modernisant.
La semaine dernière, ces
Commentaires ont mentionné l’entrée record, pour cette nouvelle année scolaire,
de 79 jeunes hommes venus essayer leur vocation au sacerdoce catholique
traditionnel, dans les quatre grands séminaires de ce qui est connu sous le nom
de « Fraternité Saint Pie X ». Ceci devrait être une bonne nouvelle
pour l’ensemble de l’Église catholique, car chaque prêtre traditionnel
finalement ordonné sera une source de sacrements traditionnels au bénéfice de
toutes les âmes catholiques. Mais il se peut que ce ne soit pas en réalité une
si bonne nouvelle, pour deux raisons en particulier, qui appellent toutes deux
notre prière. Une seule a été mentionnée la semaine dernière.
La seconde raison nécessite peu
d’explications, mais elle est bien réelle : l’électronique. Lorsque l’abbé
Franz Schmidberger était Supérieur Général de la FSSPX de 1982 à 1994, un laïc
lui aurait dit un jour que l’électronique allait détruire ses prêtres. Il
faisait bien sûr référence au marais de tentations contre la sainte pureté,
rendu si facilement accessible par la télévision et l’Internet, et ce, avant
même l’invention du Smartphone survenue quelques années plus tard. De fait, ne
devient-il pas presque surhumain pour un jeune homme né et élevé longtemps
après l’invention de telles machines, de se tenir à l’écart de leur
séduction ? Bien sûr, Dieu et Sa Mère peuvent retirer un jeune garçon ou
une jeune fille d’un dédale d’égouts et les faire sortir sentant la rose, mais
étant donné le respect de Dieu pour le libre-arbitre dont Il a doté chacun
d’entre eux, n’est-il pas raisonnable de supposer que de tels cas de figure
seront l’exception plutôt que la règle ? Et dans ce cas, combien des 79
jeunes hommes pourront éviter cet obstacle sur le chemin vers la
prêtrise ? Chaque prêtre catholique fidèle est un grand don de Dieu. Nous
devons prier pour toutes ces 79 vocations...
Quant à la première raison,
présentée dans les Commentaires de la semaine dernière, elle est moins
apparente car elle concerne non pas la pureté physique mais, plus grave encore,
la pureté spirituelle de la foi. Un lecteur avait suggéré que le mouvement dit
de « Résistance » catholique aurait peut-être eu plus de succès
aujourd’hui pour attirer les vocations (comme les 79) s’il avait été correctement
structuré – c’était l’argument – comme c’est beaucoup plus normal pour des
communautés catholiques, à l’exemple des quatre grands séminaires de la
« FSSPX ». La semaine dernière, ces Commentaires ont commencé à
répondre qu’aujourd’hui, et anormalement, l’accent mis sur la structure est
susceptible de distraire de l’essentiel, à savoir la foi catholique,
et que l’on peut craindre ce phénomène dans les quatre séminaires mentionnés
ci-dessus. Ce qui fait deux points distincts, dont le second fera l’objet des
Commentaires de la semaine prochaine.
Quant au premier point, la
semaine dernière ces Commentaires ont commencé à présenter son arrière- fond, à
savoir que l’essence de l’épreuve actuelle de l’Église consiste en la scission
à Vatican II entre l’Autorité catholique et la Vérité catholique, scission
opérée lorsque les plus hautes autorités de l’Église, réunies en Concile, ont
officiellement abandonné la Tradition de l’Église pour la modernisation de
l’« église ». À partir de ce moment-là, les catholiques ont dû choisir :
soit s’accrocher à l’Autorité en « obéissant » aux modernistes et en
abandonnant la Tradition, soit s’accrocher à la Vérité en défiant plus ou moins
les « autorités » apparentes de l’Église ; ou encore, choisir
l’une des nombreuses combinaisons possibles, n’importe où entre ces deux
termes, en incorporant des fractions de Vérité et d’Autorité.
En ce qui concerne Mgr Lefebvre,
son choix consista à respecter autant que possible l’Autorité à Rome tout en
gardant la Tradition – car la Vérité catholique ne peut être que conforme à la
Tradition. Mais lorsqu’en 1988 les autorités romaines le mirent au pied du mur
par leur refus implicite mais définitif de prendre soin de la Tradition, alors,
pour lui, la doctrine (la Vérité) prit enfin le pas sur la diplomatie (sur
l’Autorité agissant en fin de compte sans vérité). Il défia donc les Romains en
consacrant quatre évêques dans le cadre de l’« Opération Survie », au
lieu d’« obéir » à l’Autorité privée de vérité dans ce qui aurait été
l’« Opération Suicide ». L’« Opération Survie » assura à sa
Fraternité plus de deux décennies supplémentaires de primauté de la doctrine
(la Vérité), mais ensuite, en s’efforçant d’obtenir une approbation officielle
pour la Fraternité, ses successeurs transformèrent cette Fraternité en
Néo-fraternité, préférant l’Autorité (la reconnaissance par Rome) à la Vérité
(la défense de la Foi). Ils abandonnaient l’héritage essentiel de l’Archevêque :
la défense héroïque de cette Vérité qui est au cœur de l’Église. Leur
Néo-fraternité pourra en être plus attirante et confortable, mais elle ne
fournira plus l’étoffe des martyrs.
Kyrie eleison
samedi 22 octobre 2022
Pèlerinage au Mont Saint Michel
Où serez vous ce samedi 29 octobre ?
Vous serez bien sûr au pied du grand Archange St Michel au Mont St Michel pour le prier de vous bénir, de vous convertir et de vous protéger dans cette période apocalyptique. Comme les fous qui nous gouvernent veulent nous mener à la guerre contre la Russie, il nous reste le recours au grand Archange pour lui demander de nous protéger et de hâter la conversion de la France, l'extirpation du modernisme - le retour d'un saint Pape - et la paix catholique dans le monde.
Programme de la journée du 29 octobre 2022:
- Messe à 10h30 à la chapelle des Fiévroux à Aucey la Plaine,
lieu sur la carte ou Géolocalisation : 48°31′36.50″N 1°26′58.21″W48.5268056, -1.4495028
- Pique nique sur place.
- Départ du pélerinage à 14h00 à la Rive commune de Pontorson ( sur Via Michelin https://www.viamichelin.fr/web/Cartes-plans?address=la%20rive%20pontorson).
- Ceux qui le désirent pourront recevoir le scapulaire de St Michel Archange qui pourra vous être béni et imposé par le prêtre dans l'Eglise du Mont St Michel.
Venez nombreux et amenez vos amis !
Contact : francefidele.org@gmail.com
samedi 8 octobre 2022
Urgente considération sur la question du "baptême satanique" à l'usage des confesseurs (et du pass sanitaire)
Lien du site et de la vidéo originelle : The Vigano Tapes: The Complete Interview
Minute (31 :25)
mercredi 5 octobre 2022
Scénario probable
mardi 4 octobre 2022
Aveugles et conducteurs d'aveugles
KE 794 (1er octobre 2022)
– Nous, hommes, monterons jusqu’à Ton Trône, ô
Dieu !
– Mes amis, évitez un désastre furieux !
Un vieux et célèbre proverbe
latin dit : « Ceux que les dieux veulent perdre, ils les rendent
d’abord fous. »
Par son actuelle décadence morale
et sa stupidité suicidaire, nous savons que l’Europe est devenue folle. Il est
fort à craindre qu’elle ne se laisse tromper, d’une manière dont elle ne peut
s’en prendre qu’à elle-même, et qu’elle ne contribue ensuite à induire le monde
entier en erreur. C’est l’argument d’un certain Patrick Foy dans une lettre
circulaire adressée aux « amis et interlocuteurs » fin août dernier.
Remarquez comment, caractéristique de l’homme moderne, il ne fait aucune
référence ni aux dieux ni au seul vrai Dieu. Mais son analyse lucide de l’état
actuel de l’Allemagne (où il habite), tout en restant sur le plan naturel, ne
contredit en rien une analyse pleinement surnaturelle. Bien au contraire.
Mon Dieu ! l’Allemagne
va-t-elle rentrer dans le mur ? D’après ce que j’ai lu, sauf médias
américains de grand chemin, la réponse à cette question semble être « Oui.
Si rien ne change, l’Allemagne rentrera dans le mur cet hiver. » Il est
certain que la possibilité existe. Tout se résume à la guerre en Ukraine
déclenchée par Washington, et au fait que l’Allemagne, comme le reste de
l’Europe, a été assez stupide pour gober la fable de Washington et suivre sa
voie suicidaire.
La porte de sortie vers un
règlement négocié avec l’Ukraine, avant l’intervention russe du 24 février, a
été murée lorsque l’UE et l’OTAN, surtout l’Allemagne et la France, se sont
retirées de l’accord de Minsk II. Cet accord, que l’Ukraine a signé, avec la
France et l’Allemagne comme garants, aurait fourni un certain degré d’autonomie
au sein de l’Ukraine pour certaines régions orientales russophones de ce pays.
Si vous regardez la carte actuelle du champ de bataille, c’est cette zone
limitée que la Russie occupe maintenant. C’est cette zone qui voulait se
détacher de l’Ukraine et rejoindre la Fédération de Russie. La population russe
qui y réside demandait de l’aide à Poutine depuis que la CIA et les
néo-conservateurs avaient déterré la hache de guerre, envoyant Victoria Nuland
pour orchestrer le coup d’État de 2014 à Kiev, qui a renversé le gouvernement
élu.
Il n’est pas nécessaire
d’entrer dans des détails affligeants. Le fait est que Washington a décroché le
téléphone, et a dit à Berlin et Paris : « Annulez Minsk
II ! » Les négociations avec Moscou ont été étouffées. Minsk II a été
jeté aux oubliettes. Cela a conduit directement et logiquement à la guerre
que nous avons maintenant, et aux sanctions écrasantes qui ont suivi contre la
Russie, dictées à nouveau par Washington. Il me semble que cela faisait partie
d’un plan. Le clown de Londres, Boris Johnson, a encouragé Berlin et Paris dans
leur folie. Maintenant, l’économie européenne s’effondre par manque d’énergie –
que la Russie fournissait régulièrement ! La Russie n’était pas (et n’est pas) un ennemi
de l’Europe. Elle était un partenaire. Mais dès que l’Allemagne et la
France ont jeté Minsk II par-dessus bord et laissé Washington dicter l’ordre du
jour, l’Europe était condamnée. De toute
évidence, les dirigeants européens ne peuvent plus concevoir leurs propres
intérêts. Il est tellement plus facile de recevoir ses ordres de Washington.
David Stockman, grand manitou
du budget sous le président Reagan dans les années 1980, a le mieux résumé les
conséquences économiques dans son billet du 23 août, L’hiver arrive.
Il écrit que la perte que l’Europe s’est elle-même infligée de l’approvisionnement
en énergie russe, imposée par Washington, signifiera « à la lettre, des
millions de foyers plongés dans le froid et l’obscurité en Europe, et des prix
de l’énergie atteignant la lune. »
Peut-être que les choses ne
seront pas mauvaises à ce point, dit M. Foy, mais rien de cela n’était
nécessaire, aussi bien la guerre en Ukraine que le boomerang des sanctions
contre la Russie, sans parler des conséquences pour le monde entier. Il se
peut, conclut l’auteur, que Berlin, Paris et Londres soient tous devenus des
caniches incapables de penser par eux-mêmes. Mais il faut surtout blâmer les
cerveaux à Washington, qui se mêlent des affaires européennes depuis la fin de
la guerre froide en 1989.
Kyrie eleison.
jeudi 15 septembre 2022
Qu'est-ce que la «REALITE» ? - III
KE 791 (10 septembre 2022)
Saint Thomas est le grand guérisseur des esprits,
Lisez-le en latin, l’exercice est sans prix !
En un seul article de sa Summa
Theologiæ pleine de bon sens (Ia, q. 85, a.2), saint Thomas
d’Aquin réfute, avec quelque 500 ans d’avance, les imbécillités de Kant et de
ses nombreux disciples dans les temps modernes, à savoir que notre esprit
humain ne peut connaître que les apparences des choses qui nous entourent. Car
selon Kant, nous, les êtres humains, ne pouvons pas connaître la réalité des
choses telles qu’elles sont réellement au-delà de leurs apparences. La chose,
telle qu’elle est en elle-même (en allemand « das Ding an sich ») est
absolument inconnaissable par nous. Si tel est le cas, nous pouvons nous
demander comment nous pouvons même savoir qu’il existe un « Ding an
sich » derrière les apparences des choses. En conséquence, les disciples
de Kant n’ont plus porté aucune attention à une soi-disant réalité en soi, ou réalité
extra-mentale. Résultat : la « philosophie » moderne a fait ses
valises pour « Alice au Pays des Merveilles », rejoint l’ensorcelant
sourire du chat du Cheshire encore dans l’arbre après la disparition du chat.
Au revoir, la réalité. Bienvenue à toutes les fantaisies imaginables !
Saint Thomas a deux arguments de
bon sens pour faire tomber ce misérable Kant de son piédestal. Je vois par exemple un cheval dans un pré.
Physiquement, le cheval n’est évidemment pas dans ma tête, mais seulement une
certaine représentation du cheval. Maintenant, problème :
1) cette
représentation du cheval par laquelle je connais le cheval est-elle comme
une fenêtre ouverte sur le cheval de sorte que je connaisse le
cheval lui-même ; ou
2) cette
représentation est-elle elle-même ce que je connais, comme une peinture du
cheval qui dépeint le cheval mais ne me donne aucune vue sur le cheval
lui-même ?
Pour Saint Thomas, les
représentations dans notre esprit sont comme des fenêtres sur la réalité
extérieure à notre esprit. Pour Kant, elles sont comme des peintures derrière
ou au-delà desquelles nous ne pouvons rien voir. Pour l’Aquinate, elles
sont ce par quoi nous connaissons ; pour Kant, elles
sont ce que nous connaissons.
Premier argument de Saint
Thomas : si nous ne connaissons, pour ainsi dire, que le sourire du chat
et pas le chat lui-même, alors comment pouvons-nous avoir une quelconque
connaissance des chats ou de toute réalité extra-mentale ? Il n’existe
plus de science ni de connaissance de la réalité extérieure à notre esprit. Et
si nous ne connaissons rien en dehors de notre esprit, mais seulement nos
propres représentations à l’intérieur de notre esprit, alors c’est la fin de
toute connaissance de la réalité, et la fin de toute science. Évidence !
Plus d’un « savant » contemporain finit par perdre prise sur la
réalité de sa propre « science », parce qu’à l’instar de la
quasi-totalité du monde actuel, il a laissé le kantisme lui faire perdre la
tête.
Second argument : si nous ne
connaissions que les représentations de notre esprit, alors toutes ces
représentations seraient vraies, car la vérité consiste en la conformité de
notre esprit à la réalité qui lui est extérieure. Or si nous ne pouvions rien
savoir au-delà de nos propres représentations, nous n’aurions aucun accès à une
quelconque réalité extérieure pour pouvoir dire si nos représentations lui sont
conformes ou non. Ainsi, tous les jugements de notre esprit basés sur nos
propres représentations deviendraient vrais, car ils seraient conformes à
eux-mêmes. Ainsi, Paul pourrait juger que le miel est amer tandis que Pierre
pourrait juger qu’il est doux, et tous deux auraient raison ! Ni l’un ni
l’autre n’aurait accès à une réalité objective autre que les représentations
que chacun s’en fait, pour trancher le conflit de leurs opinions
contradictoires. Exit la loi de non-contradiction. Exit la possibilité d’une
discussion. Exit toute pensée objective. Entre en scène la
« philosophie » moderne.
Saint Thomas est objectif
par-dessus tout. Dans le même Article, il poursuit en expliquant que dans la
vie réelle, la forme même de l’objet extérieur à notre esprit
1) donne à cet
objet son existence, et
2) in-forme également
notre esprit, c’est-à-dire procure l’existence même de nos pensées à notre
esprit.
En d’autres termes, non seulement
nos esprits sont capables de saisir la réalité extra-mentale ; mais
encore, ils sont totalement incapables de fonctionner sans elle (du moins à
l’origine de leur pensée). Par conséquent, la base même de la pensée humaine
doit être objective, et cette base (pour autant qu’elle soit connaissable) peut
être invoquée pour régler tout conflit d’opinions subjectives. Et, inscrite
dans la réalité objective, la loi de non-contradiction – rien ne peut être et
ne pas être en même temps et sous le même rapport – est également la base de
notre pensée. Nos représentations de la réalité sont donc bien des fenêtres qui
ouvrent fidèlement sur la réalité extérieure à notre esprit, et non des
peintures qui bouchent la vue sur toute réalité située au-delà ou derrière
elles, comme le prétend l’abominable Kant, qui s’est entêté jusqu’à la ruine de
toute prise sur la réalité, et de toute pensée objective.
Kyrie eleison
mercredi 14 septembre 2022
Croisade de la Charité
mardi 13 septembre 2022
Qu'est-ce que la «REALITE» ? - II
KE 790 (3 septembre 2022)
Dieu bénisse les maîtres enseignant comme ils
vivent,
Et ne fabriquant pas d’idées folles et nocives !
La semaine dernière, ces
« Commentaires » ont vivement suggéré que pour juger de ce qu’est la
réalité, le bon sens est bien supérieur aux soi-disants « savants et
intellectuels ». Le problème des « savants » est que leur esprit
est généralement confiné à la matière, ou aux choses matérielles ; donc
ils n’ont très communément aucune idée des choses spirituelles, ou
« invisibles » comme les nomme le Credo de Nicée (325). Cela en fait
de mauvais juges de la partie la plus élevée de la réalité. Quant aux
« intellectuels », la masse de leurs esprits est subjuguée par Kant
(1724–1804), souverain-maître implicite du département de philosophie des
« universités » modernes, lesquelles se font un devoir de mépriser le
bon sens. En effet, notre bon sens peut être défini comme notre compréhension
naturelle et venant de Dieu, des réalités qui nous entourent depuis la
naissance jusqu’à la mort. Or, depuis la fin du 18ème siècle surtout, l’homme
fait la guerre à Dieu et à la nature.
C’est pourquoi, aujourd’hui, le
bon sens est progressivement éliminé de l’esprit des hommes par leurs prétendus
chefs, de sorte que, par exemple, les hommes doivent être féminins, les femmes
masculines, et les enfants doivent soi-disant changer de sexe avant 12 ans sous
peine d’avoir raté leur vie.
Mais comment ce qui reste de bon
sens à l’homme ordinaire peut-il résister devant les études et la science des
« philosophes » ? Une équipe de footballeurs amateurs
pourrait-elle battre une équipe de professionnels ? Normalement, les
professionnels de n’importe quel sport battent facilement les amateurs, et les
hommes ordinaires suivent leurs chefs. Et ainsi, celui qui suit son bon sens
dans la société actuelle sera facilement persuadé qu’il a tort. Cependant,
Aristote (384–322 av. J.-C.), grand philosophe connu pour son analyse de la
réalité encore largement valable aujourd’hui, a dit un jour de ses
collègues : « Il n’y a pas de stupidité qu’il n’y ait eu un
philosophe pour la professer. » Ainsi, lorsqu’il s’agit des principes
philosophiques de la vie, les professionnels n’ont pas toujours raison.
Distinguons deux sens du mot
« philosophie ». Ou bien « philosophie » renvoie à l’activité
intellectuelle des hommes qui pensent, étudient, lisent et écrivent des livres,
souvent dans des universités : il s’agit des philosophes professionnels.
Ou bien « philosophie » définit les principes selon lesquels vit un
homme, consciemment ou inconsciemment. Et comme aucun homme ne peut vivre sans
avoir de tels principes, alors, dans ce second sens, tout homme vivant possède
une certaine philosophie, qu’il soit amateur ou professionnel.
Ces deux sens ne sont pas
identiques. Dans le premier sens, si un philosophe écrit un livre, il peut le
faire pour une variété d’autres motifs que d’analyser la réalité. Il peut
écrire de la philosophie pour gagner sa vie, pour faire de l’argent, pour se
faire un nom, etc. Et dans ce cas, il peut croire ou non à ce qu’il écrit, il
peut écrire sciemment une absurdité, très éloignée de ce qu’il sait de la
réalité. Dans tous les cas, il veut que les gens le prennent au sérieux, il
doit donc au moins leur faire croire qu’il écrit ce qu’il croit être réel. Il
se peut donc que je ne sache pas s’il est véridique ou non.
Si je veux savoir ce que le
philosophe professionnel pense vraiment, je dois me tourner vers le second sens
du terme et, au lieu d’écouter ce qu’il dit ou de lire ce qu’il écrit, je dois
regarder comment il vit, car cela me dira forcément ce qu’il pense vraiment.
Voilà pourquoi l’exemple personnel est tellement plus parlant et persuasif que
les simples mots. Si Mgr Lefebvre a fait tant de bons prêtres, c’est avant tout
par son propre exemple. Si donc je veux savoir ce que tel ou tel philosophe
pense vraiment de la réalité, je dois regarder ses actions plutôt que d’écouter
ses paroles.
Enfin, nous arrivons à ces
« philosophes » qui enseignent, à la suite de Kant, que l’esprit
humain ne peut pas savoir ce qui se cache derrière les apparences des choses.
Fort bien. Mais comment agissent-ils ? Vivent-ils comme s’ils ne savaient
pas que l’eau sert à laver ou le café à être bu ? Bien sûr que non.
Comment Kant aurait-il pu se rendre à pied à l’université de Koenigsberg chaque
matin s’il n’avait pas su faire la différence entre une porte et un mur, entre
un escalier et une chaise ? Il n’aurait jamais pu vivre s’il avait pris au
sérieux ses propres bêtises. L’énorme avantage de saint Thomas d’Aquin est que
son système correspond au sens commun. Le « Docteur commun » de Dieu
se conforme au bon sens donné par Dieu.
Kyrie eleison.