«
Aujourd’hui plus que
jamais, qu’on le comprenne bien, la société à besoin de doctrine
forte et conséquentes avec elles-mêmes.
Au milieu de la dissolution générale des idées, l’assertion
seule, une assertion ferme, nourrie, sans alliage, pourra se faire
accepter. Les
transactions deviennent de plus en plus stériles et chacune d’elle
emporte un lambeau de vérité.
Comme aux premiers jours du christianisme, il est nécessaire que les
chrétiens frappent tous les regards par l’unité
de leurs principes et de leurs jugements.
Ils n’ont rien à
emprunter à ce chaos de négations et d’essais de tout genre qui
atteste si haut l’impuissance de la société présente.
Elle ne vit plus cette société, que de rares débris de l’ancienne
civilisation chrétienne que les révolutions n’ont pas encore
emportés et que la miséricorde de Dieu a préservés jusqu’ici du
naufrage. Montrez-vous donc à elle tel que vous êtes au fond,
catholique convaincu. Elle aura peur de vous peut-être quelques
temps; mais soyez-en sûr, elle vous reviendra. Si
vous la flattez en parlant son langage,
vous l’amuserez un instant, puis elle vous oubliera ; car vous ne
lui aurez pas fait une impression sérieuse. Elle
se sera reconnue en vous plus ou moins,
et comme elle a peu de confiance en elle-même, elle n’en aura pas
en vous d’avantage. Il
y a une grâce attachée à la confession pleine et entière de la
foi.
Cette
confession, dit l’Apôtre,
est le salut de ceux qui la font et l’expérience
démontre qu’elle est aussi le salut de ceux qui l’entendent.
Soyons catholiques et rien d’autre que catholiques (…) »
Dom
Guéranger – Le sens chrétien de l’Histoire