Le Synode est une bonne occasion pour voir ou en est la Fraternité officielle (je ne parle pas des allocutions magnifiques des abbés Beauvais et Laguérie, ça c'est la Frat dont on a fait table rase. Beau score sur Youtube tout de même). Ite ad Dici, première page.
Mgr Fellay évite soigneusement de tenir François personnellement et directement responsable; il parle d ambiguités alors que les paragraphes du document final rendent le divorce possible dans l'Eglise officielle, au même titre que la simplification de la procédure d'annulation de mariage.
En conséquence Menzingen demande au Pape de prendre ses responsabilités dans l'avenir et rappelle au Pape que nous prions pour lui.
Soyons persuadés que le Pape comprendra ce geste d'inquiétude filiale et d'attachement à Rome à son juste sens. Soyons convaincus que le rapprochement canonique avec la Fraternité continuera. L'amour de Menzingen pour l'Eglise officielle a surmonté tant d'abominations et tant d hérésies précédentes qu'il y a aussi bon espoir que du coté rallié, le ralliement continuera... d'autant plus qu'il y a un nouvel argument: l'Eglise [qui pour Menzingen "est l'église officielle un point c est tout!" (la Reja, 20.12.2014)] souffre, il faut l'aider, il ne faudra jamais l'abandonner (visite du rallié Michael Matt à Menzingen). Que François se rassure, à la prochaine bêtise on lui dira "si tu recommence tu va voir ce que tu va voir."
De toute façons, François s'en tirera toujours parce que c'est un pape pratique qui ne comprend rien au dogme. Sacré François; toujours là pour faire des bêtises, mais quel bon fond!
N'est il pas injuste d'accuser Menzingen de ne trouver que des ambiguités dans ce synode, alors que les ambiguités sont bien là; à foison ?
Depuis Eve, le serpent use d'ambiguités; il va de soi pour lui que les conférences épiscopales conservatrices et le conglomérat rallié ont besoin de se sentir encore opposées au divorce, alors qu'on le permet virtuellement, de fait; et de droit a 90%; dans le reste du monde. Donnons leur les ambiguités suffisantes pour se raccrocher. Il est interdit de manger du cochon, mais le porc est autorisé.
L'ambiguité, c'est la façon même de l'hérésie depuis 50 ans. Pourquoi ne pas dire au moins que l'hérésie s'est installée par l'ambiguité? Pourquoi ne pas dire que l'ambiguité passe, comme la fleur, une fois que son fruit hérétique est né? N'est ce pas parce que l'on refusera à jamais et pour toujours de dire que François est un hérétique ? Serait cette phobie de devenir sédévacantiste ?... pourtant les sédévacantistes font reposer tout leur raisonnement sur la même prémisse que posent Menzingen et tous les ralliés: le Pape ne peut pas tomber dans l'hérésie [alors que certains théologiens de valeur considèrent possible un pape hérétique, Note de reconquista].
Nous irons jusqu'au fond de toutes les hérésies avec ces cinq clous du Corps Mystique que sont j23 p6 jp2 b16 f1.
On dirait que Dieu laisse l'iniquité aller jusqu'à son fruit parfait avant de laisser sa Justice s'abattre. Les ralliés ne sont pas au bout de leur peines, et ils vont devoir se contorsionner de plus en plus parce que François ne perd pas son temps.
Donc, plus grave encore, et cela augure pour d'autres avancées perverses dans le futur, le Synode entérine la morale de circonstance. Il y a maintenant un critère circonstanciel qui permet de circonvenir la perversité de tout acte mauvais, un peu comme le font les tribunaux civils actuels. Menzingen le note, mais ne conclut pas qu'il s agit de l'entrée de la morale protestante dans le giron de l'église officielle.
Mais le Synode ne dit pas que le divorce c'est bien. Oh, à Dieu ne plaise! Le divorce c'est pas bien et le mariage c'est bien. Synode pour la famille. FX Peron et Civitas sont justement punis.
Toutefois les divorcés remariés sont des membres vivants, dixit "St" Jean Paul II le grand. Mais, dixit François le Humble, on doit expliquer maintenant comment ils deviennent membres vivants: par le truchement des circonstances qui prouvent qu'ils font tout ce qu'ils peuvent pour faire le bien. Donc chez les pas biens il y a les pas biens pas biens (ils ont oublié qu'il était si facile de casser le mariage précédent auprès du diocèse, ou de faire maintenant la petite enquête préalable au retour en communion divorcée)... et il y a les pas bien bien (qui ont fait les démarches administratives). C'est exactement comme chez les Papous, parce que le pape dit que le pharisaïsme nous guette, et que les gens qui se croient biens sont souvent pas bien en fait; de même qu'il y a des biens chez les pas biens; des biens chez les biens; et des pas biens chez les pas biens. Match nul, un partout.
Quel est l'avenir des concepts de bien et de mal dans ce cadre là? Qui faut il interroger à ce sujet pour nous éclairer? A mon avis, le porteur de lumière, Lucifer.
Allons plus loin: nous avons comme dernier obstacle au divorce et a l'adultère cette faiblarde enquête diocésaine en vue de poser les questionettes déterminées par le Synode.
Quelles sont les chances de sérieux, voir de survie, de cette enquête rikiki, digne du processus de macdonaldisation de la nouvelle religion? Sacristie dans un Burger King, ballon de plage sur l autel de Ste Marie Majeure, nez de clown, enquete prédivortiale: The François trademark.
Si maintenant tout ce qui sépare un méchant divorcé-remarié d'un gentil divorcé-remarié est une microscopique enquête diocésaine, y a-t-il une différence profonde entre les deux couples? Chacun de ces deux couples, étant uni dans le même divorce de l'union a laquelle ils étaient précedemment tenus, ce n'est plus le divorce qui les unit mais l'enquete qui les sépare. Absurde. Ne séparons pas ce que le divorce a uni.
C'est pour cette morale de circonstance que le Pape est confiant pour repousser la reconnaissance de l'homosexualité a plus tard. Qui accueille accueillera. Les jalons sont posés, les transsexuels sont reçus avec honneur au Vatican et au lavement des pieds, en attendant des jours futurs. Comme nous le dit l'abbé Charmant, François est conscient de l'équilibre délicat entre le la vérité dogmatique et la vérité pastorale.
Le Synode, nous est-il dit dans Dici sur la même affiche ou est écrit le texte de Mgr Fellay, est pastoral. Le job pastoral est de rendre la vérité attractive. Même Mgr Lefebvre était d'accord avec cette idée là si on arrive a tordre un peu le sens de sa citation.
Là encore, rien de mauvais a dire sur le Pape François et sur les évêques qui "transmettent la vérité". Cette petite vidéo bientôt retirée montre a quel point la nouvelle ligne libérale comprend ce qui s'est passé a Vatican II; loin des simplifications intégristo-resistantialistes beauvaisiennes. On comprend maintenant ce qui vient de se passer au Synode.
On comprend aussi que François comprenne Menzingen puisque Menzingen l'a compris dans sa recherche (malheureuse, certes) d'équilibre entre vérité et attractivité, et la nécessité de mettre sans cesse la vérité au niveau des auditeurs modernes pour qu'ils comprennent le message du Christ.
François, je vous ai compris.
Raoul Borneste.