Kyrie eleison DCXXI ( 8 juin 2 019 )
Nulle part l’hypocrisie des hommes n’est absente,
Mais à Vatican II c’est une quintessence.
Mgr Lefebvre a toujours nourri l’espoir que la Fraternité saint Pie X contribuerait un jour à l’étude des 16 documents du Concile Vatican II. En effet, ces textes sont à l’origine des maux sans précédent qui accablent l’Église et le monde depuis les années 1960. Certes, la Fraternité a contribué dans une certaine mesure à de telles études, mais serait-elle aujourd’hui dans l’état où elle se trouve – certains pensent qu’elle est touchée à mort – si ses prêtres avaient eu une meilleure connaissance du mal dont souffre Vatican II, de cette maladie attirante, mais hautement contagieuse et mortelle pour la vraie foi ? On peut se poser la question.
Cependant, en 2010 un prêtre argentin membre de la Fraternité, thomiste de formation, professeur de philosophie et de théologie au séminaire de la Fraternité en Argentine, l’abbé Alvaro Calderón, a publié en espagnol une vigoureuse étude sur ce problème. Son livre s’intitule Prométhée ou la religion de l’homme, avec pour sous-titre : Essai d’interprétation de Vatican II. Ses 320 pages se terminent par une accusation formelle, selon laquelle Vatican II est une véritable idolâtrie, non seulement par les suites découlant du Concile, mais déjà dans ses documents eux-mêmes. Il semble que ce livre ait été traduit en français. Mais si cette traduction existe, elle n’a jamais été publiée, très probablement pour protéger à la fois la Néo-église issue du Concile et sa progéniture abâtardie : la Néo-fraternité. En fait, ce livre mériterait d’être traduit et édité dans une multitude de langues.
Nous allons prochainement publier sur plusieurs numéros de ce « Commentaire » un aperçu de cette étude. Nous y verrons pour quelles raisons ces « Commentaires » sont si souvent amenés à blâmer Vatican II. Il est un peu hasardeux de présenter dans quelques articles, d’environ 750 mots chacun, un livre de 320 pages. Mais nous allons tenter cet effort car il est de la plus haute importance que les catholiques acquièrent au moins une vue générale sur la malice de Vatican II. Ces articles ne viseront pas à persuader les théologiens professionnels qui demandent plus de fondements et plus de précision ; ils s’adresseront plutôt au grand public, en particulier aux âmes qui cherchent à comprendre la raison des ravages subis par l’Église et par le monde qui les entoure. Pour causer de tels dégâts, il fallait que Vatican II fut profondément cohérent. Nous espérons, à tout le moins, que les prochains numéros de ces « Commentaires » permettront de faire saisir la profondeur thomiste et la cohérence du livre de l’abbé Calderón.
Accuser Vatican II d’idolâtrie est très grave, mais ils ont camouflé leur doctrine idolâtre avec une telle habileté qu’elle peut sembler ne pas contredire la Tradition catholique. Mgr Lefebvre lui-même, à l’époque, a signé 14 des 16 documents, ce qu’il n’aurait jamais fait quelques années plus tard, lorsque les fruits de ce camouflage devinrent évidents. Nous avons donc affaire à des documents habilement ambigus, ressortant d’un esprit bien différent de la lettre des textes. Pour cette raison, tant les catholiques sincèrement fidèles à l’Église, que les modernistes cherchant à transformer l’Église, peuvent prétendre à l’unisson que la lettre des documents est catholique. Cependant, l’analyse de l’abbé Calderón possède l’avantage décisif de montrer, à partir des documents eux-mêmes, que leur esprit consiste à fabriquer une religion nouvelle entièrement centrée sur l’homme. Aussi la réalité du néo-modernisme de Vatican II se présente-t-elle sous un jour particulièrement insaisissable et trompeur.
L’édition espagnole de ce livre est-elle encore disponible ? Espérons-le ! Dans tous les cas, l’imprimeur est Luis Maria Campos 1592, Morón, Bs. As., Argentine, Tél. 4696–2094. Sur divers sites de l’Internet, e.g. PRH, on peut trouver (au moins jusque récemment) le texte assez complet en espagnol du livre de l’abbé Calderón.
Cet ouvrage, en quatre parties, se présente comme suit : Partie I, ce qu’est Vatican II : définition ; Parties II à IV, ce que Vatican II instaure. De fait, il introduit : Partie II, un HOMME nouveau, Partie III, une ÉGLISE nouvelle, Partie IV, une RELIGION nouvelle. Ces « Commentaires » publieront quatre articles (peut-être avec quelques interruptions), correspondant à chacune des quatre parties.
Kyrie eleison.