vendredi 8 novembre 2019

Que penser des déclarations "fermes" de la néo-FSSPX ?

Nous publions cette analyse de "Raphaël" qui nous paraît aller au fond de la crise actuelle que traverse la FSSPX. 
En effet, beaucoup de fidèles traditionalistes se sentent rassurés dès que le supérieur de la FSSPX fait une déclaration "dure". Or cette fermeté apparente ne change rien à la molle stratégie ralliériste que prend désormais cette oeuvre sacerdotale. Raphaël nous en explique les raisons. 

Tous peuvent établir la proximité entre les déclarations "fermes" de M. l'abbé Pagliarani et quelque mauvaise initiative (coopération accrue avec l'Eglise conciliaire, silence, abandon, compromission, sanction d'un récalcitrant).

Pour cause :

Pour la FSSPX : l'Eglise conciliaire n'est qu'une mauvaise orientation de beaucoup - voire la plupart - des ecclésiastiques de l'Eglise catholique. 
Orientation abominable et exécrable de ces personnes constituées en dignité, elle ne le nie pas. 
Mais cette orientation n'oblitère pas le fait qu'il n'existe qu'une seule Eglise catholique concrète, constituée par ce même clergé. 
La FSSPX, qui se veut catholique, doit donc trouver sa place dans ce clergé pour lui venir charitablement, comme en justice, en aide.
Leur faire un peu de bien, là-bas à Rome, se dit-elle, c'est faire beaucoup de bien à l'Eglise.
Elle va s'avancer en se protégeant (???), mais s'avancer quand même, en s'approchant des meilleurs conciliaires (Ratzinger, Müller, Brandmüller, Huonder, Sarah, Burke, Schneider etc.).

Peut-on coopérer avec ces vraies autorités - même si défaillantes - de l'Eglise ? Toujours pour la FSSPX, oui, depuis le chapitre de 2012. Et, de fait, bien avant 2012.
Si ce sont les autorités légitimes, il faut coopérer, c'est logique. 
Non, ce n'est pas logique, quoi qu'en disent par ailleurs les sédévacantistes. 
C'est logique suivant les principes de l'Eglise, quand elle est en ordre. C'est même alors nécessaire au salut.

Mais ce n'est pas logique selon les faits que tous doivent malheureusement constater : car suivre ces autorités aujourd'hui, c'est se damner.

Ainsi, Mgr Lefebvre a refusé de coopérer avec ces autorités, même s'il les considérait comme légitimes. Il a tout essayé pourtant, dans le domaine de la coopération et des arrangements, de 1970 à 1988. Mais il a refusé à la fin de coopérer avec ces autorités. Le mauvais père est père et mauvais. Il faut tenir compte des 2. Donc, attitude respectueuse, mais pas de place pour l'erreur. La place est déjà occupée par la Vérité, par le Christ, qui nous a fourni une Tradition par ses évêques fidèles depuis 2000 ans.

La FSSPX doit-elle signer un accord doctrinal du genre de celui d'avril 2012 ? Pas forcément tout de suite. En tout cas, en public, pas pour le moment. Pour mémoire, Mgr Fellay n'a pas hésité à le faire dès 2012.

De ces prémisses, la FSSPX conclut, malgré les résistances, à une assimilation canonique entière même si très précautionneuse. 

Il n'y a plus de motif de refuser ni de s'opposer à cette "régularisation". Que les résistants de l'intérieur considèrent bien ce processus, qui est complet, qui broiera tout sur son passage et ne laissera de répit à personne tant qu'il ne sera pas parvenu à son terme. Toutes leurs précautions et leurs scrupules vont voler en éclats, comme ceux de leur Congrégation. 

L'avenir de la FSSPX continuera sur la lancée libérale d'aujourd'hui. Un jour, une belle déclaration, le jour même, une nouvelle compromission. 

Il n'y a rien à faire, sauf à revenir sur les erreurs de 2012. 
Et réparer.

Sainte Vierge Marie, venez-nous en aide !