mardi 23 juin 2020

Réorientation admirable

Kyrie eleison DCLXXV (20 juin 2020)

Voyez à l’horizon poindre enfin la lumière !
Un Prince de l’Eglise rappelle les vérités premières.


Voici un résumé de la lettre ouverte du 9 juin de Mgr Viganò sur le Concile Vatican II :

Mgr Schneider mérite qu’on le félicite pour son texte, paru récemment, portant sur le Concile et la fausse liberté religieuse. On parle beaucoup de « l’esprit du Concile ». Mais, a-t-on jamais entendu parler de « l’esprit de Trente », ou de « l’esprit » de tout autre Concile catholique ? Il n’en fut jamais question car tous les autres conciles suivaient simplement l’esprit de l’Église. Toutefois, concernant les enseignements passés de l’Église, ce bon évêque devrait se garder d’exagérer les « erreurs » devant être « corrigées », car quelles qu’elles aient pu être, elles ne ressemblent en rien à celles commises par le Concile Vatican II, que l’on peut comparer (jusque dans son contenu) au Synode de Pistoie (1786), qui fut condamné plus tard par l’Église.

Lors de Vatican II, beaucoup d’entre nous ont été fourvoyés. En toute bonne foi, nous avons accordé trop de crédit aux prétendues bonnes intentions de ceux qui promouvaient un œcuménisme qui n’a pas tardé à obliquer vers un faux enseignement sur l’Église. Aujourd’hui, de nombreux catholiques ne croient plus qu’il n’y ait pas de salut en dehors de l’Église catholique, et ce sont les textes de Vatican II qui contiennent les ambiguïtés propres à ouvrir la voie à cette remise en cause de la Foi. Cela a commencé par de simples rencontres interreligieuses, mais cela se terminera un jour par l’avènement d’une sorte de religion universelle dont le seul vrai Dieu aura été banni. Tout cela était prévu de longue main. De nombreuses erreurs, encore aujourd’hui en cours, trouvent leur origine dans Vatican II. En effet, dans les textes conciliaires il est facile de trouver la racine des falsifications actuelles de la foi et de la pratique véritablement catholiques. Car Vatican II sert maintenant à justifier toutes sortes d’aberrations, tandis qu’en réalité ses textes sont uniquement difficiles à interpréter, et ils contredisent la Tradition antérieure à un point qu’aucun autre concile de l’Église n’a jamais fait.

J’avoue maintenant, en toute sérénité, qu’à l’époque j’obéissais trop inconditionnellement aux autorités de l’Église. Je pense que beaucoup d’entre nous, nous étions loin d’imaginer que la hiérarchie ecclésiastique pût être infidèle à l’Église, surtout comme nous le voyons dans le présent Pontificat. Avec l’élection du pape François, les conspirateurs ont fini par enlever le masque. Ils se sont enfin sentis libres de Benoît XVI et de son penchant tridentin, libres de créer une Néo-église, de remplacer l’ancienne par un ersatz maçonnique tant pour la forme que pour le fond du catholicisme. Démocratisation, synodalité, ordination des femmes, pan-œcuménisme, dialogue, démythisation de la papauté, le politiquement correct, théorie du genre, sodomie, mariage homosexuel, contraception, immigrationnisme, écologisme – si dans tout cela nous sommes incapables de reconnaître le fruit de Vatican II, alors ces maux sont devenus vraiment inguérissables.

Mais une telle reconnaissance exige une grande humilité. Tout d’abord pour reconnaître que, pendant des décennies, nous avons été induits en erreur, en toute bonne foi, par des personnes qui avaient autorité pour veiller et garder le troupeau du Christ, mais qui ont failli dans leur tâche. Les bergers qui de mauvaise foi, voire dans une intention malveillante, ont trahi l’Église, doivent être identifiés et excommuniés. Nous avons eu beaucoup trop de mercenaires plus soucieux de plaire aux ennemis du Christ que de rester fidèles à son Église.

« De même qu’il y a soixante ans, j’ai obéi, honnêtement et sereinement, à des ordres discutables, croyant y reconnaître la voix de l’amour de l’Église, de même aujourd’hui, avec une égale sérénité et honnêteté, je me rends compte qu’il s’agissait d’une tromperie. » Aussi m’est-il aujourd’hui impossible de persévérer dans mon erreur, comme de prétendre avoir vu clair dès le début. Nous savions tous plus ou moins que le Concile était une révolution, mais aucun d’entre nous n’imaginait à quel point il serait dévastateur. On pourrait dire que Benoît XVI l’a ralenti, mais le pontificat de François a prouvé, sans aucun doute possible, que parmi les bergers au sommet de l’Église règne une véritable apostasie, tandis qu’en bas les brebis se trouvent abandonnées et pratiquement méprisées.

Pour un catholique, la déclaration d’Abu Dhabi comme quoi « Dieu est satisfait de toutes les religions » est un fait impardonnable. La vraie charité ne saurait se compromettre avec l’erreur. Et si un jour François refuse de jouer le jeu encore, il est probable qu’il sera écarté, tout comme le fut Benoît XVI, pour être remplacé. Mais la Vérité demeure et prévaudra : « Hors de l’Église, point de salut. »

Kyrie eleison.