samedi 11 mai 2019

La FSSPX : une nouvelle rupture avec son fondateur


Il ne se passe pas un mois sans que nous découvrions des changements profonds dans l'orientation de la FSSPX. Au point de ne plus reconnaître l'esprit de son fondateur. Le dernier changement en date concerne la vie des séminaristes.




Mgr Lefebvre avait une très grande expérience de la vie de l'Eglise, et sa réponse face à la crise moderniste a été d'une sagesse que personne ne conteste désormais; sauf l'actuelle FSSPX, qui se plaît à défaire ce que le Fondateur avait prudemment et progressivement construit afin de pouvoir "tenir" dans la tempête jusqu'à ce que Rome se convertisse enfin à la Tradition et rejette les erreurs libérales consacrées par le funeste Concile Vatican II.

En effet, Mgr Lefebvre NE VOULAIT PAS que les membres de sa Fraternité s'engagent trop vite dans son oeuvre sacerdotale.  Il percevait le risque d'un embrigadement, alors que les jeunes gens qui s'adressaient à lui auraient pu aussi bien épanouir leur vocation dans d'autres structures de formation cléricale si la crise n'avait pas frappé la presque totalité des séminaires et congrégations religieuses.

Il avait conscience que beaucoup de ces candidats se dirigeaient à l'époque vers la Fraternité Saint-Pie X parce qu'ils ne voyaient pas d'autre voie possible leur permettant de répondre à l'appel de Dieu.

Voilà ce qui disait Mgr Lefebvre aux séminaristes le 30 mai 1971 (NB : le style oral est respecté) :

Citation:

Je vous dis aussi, pour l’avenir, pour les orientations qui sont tout de même utiles à connaître. Voyez, la Fraternité a été faite dans des circonstances particulières, dans des circonstances donc tragiques de l’Eglise actuellement, et donc c’est pourquoi ces engagements sont temporaires pendant un certain temps et qui peuvent permettre à ceux qui sont entrés dans la Fraternité à cause des circonstances actuelles, à cause des circonstances actuelles, qui ne seraient peut-être pas rentrés dans la Fraternité — d’ailleurs la Fraternité n’aurait probablement pas existé enfin s’il n’y avait pas eu ces circonstances — mais qui seraient plutôt rentrés chez les dominicains, chez les jésuites, je ne sais pas moi, chez les missionnaires, dans une Congrégation missionnaire si tout avait été normal comme autrefois, donc vous ne vous seriez pas retrouvés ensemble. Je pense que cette vocation que vous pouvez éventuellement avoir dans le cœur : moi je serais plutôt une vocation de prédicateur, j’aurais plutôt une vocation de contemplatif, j’aurais plutôt une vocation de missionnaire, j’aurais une vocation simplement pastorale dans le diocèse, dans mon diocèse j’aurais été content d’être curé, d’être vicaire dans mon diocèse, simplement du ministère, quoi du ministère traditionnel. Eh bien je pense que tout au long de ces années, une fois que vous serez assez nombreux, je ne vois aucun inconvénient à ce que évidemment spirituellement et moralement vous vous regroupiez par mêmes orientations sous l’égide de vos directeurs de conscience, sous l’égide de ceux qui vous connaissent en demandant conseil enfin, mais tout doucement, tout doucement, je dirais un petit peu comme l’a fait le père Libermann voyez à Issy-les-Moulineaux.

Mais les nouveaux Supérieurs (ainsi que les membres du Chapitre de la FSSPX de 2018) ont préféré prendre une voie opposée à la sagesse de Mgr Lefebvre : celle d'obliger des jeunes à s'engager pour toujours dans la FSSPX, faute de quoi ils ne pourraient recevoir l'ordination.

On prétend, bien entendu, s'aligner seulement sur les lois de l'Eglise (oui, mais "conciliaire" !)...

En réalité, on vise à placer ces jeunes sous l'autorité de cette Eglise conciliaire qu'on se refuse désormais à dénoncer et à combattre publiquement (à preuve, l'acceptation "mortifère" de la juridiction sur les sacrements). En même temps, on fait preuve d'un odieux esprit de boutique consistant à enfermer les jeunes traditionalistes dans le piège "hors de la néo-FSSPX, point de salut pour les candidats au sacerdoce".

Il faut donc remercier le Ciel d'avoir ouvert une autre voie en permettant la création du séminaire Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, qui entend pour sa part respecter les consignes héritées de Mgr Lefebvre, laissant les jeunes lévites s'engager sans contrainte, pour mener leur vocation à maturité au rythme d'une sage progression spirituelle.


Cette nouvelle "politique" a déjà été mise en place pour la dernière cérémonie du sous-diaconat à Ecône le 6 avril 2019 :

Citation:

Après une retraite de six jours dans le cadre magnifique de la Gruyère, les 9 séminaristes de 5e année du séminaire d’Ecône ont prononcé leur engagement définitif dans la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, la veille de leur sous-diaconat, devant le Saint-Sacrement.

laportelatine.org/…/econe_190406_so…