Kyrie eleison DCXV (1er mai 2019)
L’Église conciliaire ? Des aveugles guidant des aveugles,
Et menant à la ruine l’humanité tout entière !
Le 6 avril dernier, ces “Commentaires Eleison” faisaient état d’une “rencontre discrète” entre Mgr Huonder d’une part, et deux évêques et cinq prêtres de la FSSPX d’autre part. La réunion s’est tenue dans l’est de la Suisse le 17 avril 2015, pour discuter de l’œcuménisme de Vatican II. Six semaines plus tard, Menzingen (siège de la FSSPX) envoya aux prêtres de la FSSPX une “note confidentielle” sur la réunion qui comprenait les quelques détails déjà publiés ici le 6 avril : « Envisager un accord avant d’aborder les questions doctrinales » comme le demandait Mgr H ; la réponse de la FSSPX rappelant la vraie doctrine de l’Église sur l’œcuménisme ; et l’engagement de Mgr H. de porter la réponse de la FSSPX aux autorités romaines. Les arguments de Mgr H. en faveur de la mise au second plan de la doctrine valent la peine d’être examinés, car ils traduisent exactement l’état d’esprit qui aujourd’hui détruit l’Église.
Selon la note confidentielle, Mgr Huonder a avancé huit arguments. Nous les reproduisons ici, légèrement adaptés, en italique. Des réponses se trouvent en dessous.
1 (MgrH.) : Je me sens très concerné par le fait que la FSSPX devrait être canoniquement réintégrée dans l’Église officielle.
2 Sans ce statut canonique, la FSSPX ne peut jouir que d’une influence minime parce qu’elle est marginalisée. Ce sont les évêques conservateurs qui veulent ce statut pour la FSSPX. Sinon tout le monde est contre la FSSPX.
3 Je ne pense pas que vous vouliez être schismatiques. Vous voulez prouver votre respect indéfectible pour l’autorité de l’Église.
4 Le Magistère de l’Église doit écouter ce que disent les théologiens, y compris ceux de la FSSPX, dans un esprit de respect mutuel. Il incombe également au Magistère de vérifier si toutes les évolutions qui se sont fait jour dans l’Église depuis le Concile restent en conformité avec la Tradition catholique.
5 La levée des excommunications de 1988 par Benoît XVI et sa libéralisation de la Messe tridentine sont autant de signes qui attestent la bienveillance de Rome vis-à-vis de la FSSPX.
6 Un accord avec Rome apporterait un soutien au Supérieur Général de la FSSPX comme à son apostolat. Cela donnerait également à la FSSPX le droit de demander des explications au Magistère.
7 L’Église a besoin de la FSSPX pour sa Nouvelle Évangélisation.
8 Une éventuelle reconnaissance canonique devrait nécessairement entraîner le traitement des questions théologiques afin d’aboutir à des solutions.
Et maintenant voici des réponses.
1 Très Révérend Monseigneur, c’est bien aimable de votre part. Mais être aimable, ce n’est pas nécessairement être catholique.
2 Tant qu’elle disait la Vérité, la FSSPX a exercé une grande influence. Mais depuis qu’elle s’est éloignée de la vérité catholique pour s’aligner sur Rome et sur le reste du monde, cette influence a décru et va toujours décroissant. Est-ce que, par hasard, vous auriez encouragé Notre Seigneur Lui-même à s’aligner sur les Pharisiens ?
3 En faisant passer Dieu avant les hommes, la Fraternité de Mgr Lefebvre n’est jamais tombée dans le schisme. Mais, la Néo-fraternité, tout comme la Néo-église, prend le chemin d’un vrai schisme dans la mesure où elle fait passer les hommes avant Dieu.
4 L’erreur et le poison de Vatican II n’ont vraiment droit à aucun respect. Le Néo-magistère d’aujourd’hui, infecté par le poison conciliaire, surveille bien mal l’évolution de l’Église.
5 Une bienveillance conciliaire, telle que celle de Benoît XVI, est au mieux une bienveillance subjective. Pour être une véritable bienveillance, elle doit s’aligner sur la vérité objective. Or, tous les tenants du Concile ont perdu la notion même de vérité objective. Selon la sagesse d’un vieux proverbe, « Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions ».
6 Un accord avec la Rome conciliaire entraînerait la mort définitive de la FSSPX catholique. Celle-ci n’a besoin d’aucun accord pour exiger que les Romains cessent de trahir la vraie foi catholique.
7 La véritable FSSPX rejette la “Nouvelle Évangélisation”. C’est une solution irréelle pour régler le problème bien réel déchaîné par Vatican II.
8 En d’autres termes, “l’accord avant la doctrine” proposé par toute la hiérarchie conciliaire, constitue une erreur grave, car à force de vivre dans le mensonge, on finit par y croire. Or, Vatican II est un mensonge monstrueux.
En bref, les huit arguments de Mgr H. sont tous des considérations humaines, essentiellement déconnectées de la Vérité objective de la véritable Église catholique. Que Dieu fasse à Mgr H la grâce de comprendre à quel point l’Église conciliaire s’est égarée !
Kyrie eleison.