lundi 27 avril 2020

La mise au tombeau de l'Eglise – II

Kyrie eleison DCLXVII (25 avril 2020)

Pour nous sauver, quelles solutions proposer ?
A Fatima, la Sainte Vierge l’a révélé.

Il y a deux semaines, ces « Commentaires » posaient une question double. D’une part : comment l’Eglise catholique pourra-t-elle survivre dans sa détresse actuelle ? Situation comparable au temps que Notre-Seigneur a passé au tombeau avant sa résurrection. Et d’autre part : comment pourra-t-elle ressusciter ?  La première partie générale de la réponse nous rappelait que ce que peut ou veut faire le Bon Dieu, ne se limite pas à ce que peuvent penser les êtres humains. Même, il faut s’attendre à ce que Dieu fasse ce à quoi on ne s’attendait pas. Ainsi, dans le cinquième Mystère joyeux du Saint Rosaire, sa propre Mère a été déconcertée par l’apparente indifférence de son Fils devant l’inquiétude dont elle lui faisait part, alors que ce Fils était, par ailleurs, tellement obéissant,

Puis, ces « Commentaires » indiquaient en particulier qu’il est absolument anormal que l’Eglise survive au tombeau, sans hiérarchie, sans Pape ni évêques animés d’une foi droite, sans structure officielle, ni diocésaine ni paroissiale, et sans aucune Congrégation. Néanmoins, là où il y a la vraie Foi, un minimum de bon sens et de charité, l’Eglise peut survivre, ne serait-ce qu’en petits groupes épars, au moins pendant un certain temps, en attendant que la Providence rétablisse une hiérarchie normale qui mette fin au désordre. Par exemple, si l’on considère le désordre qui nous entoure aujourd’hui, on peut penser que c’est la fin de l’Église. Mais par ailleurs, si Dieu l’a permis, il est certain que ce n’est pas la fin de l’Église, car cela, Il ne le permettra jamais (Mt. XXVIII, 20).

Reste la deuxième partie de la question posée il y a 15 jours : comment l’Église pourra-t-elle sortir du tombeau, ou comment va-t-elle pouvoir ressusciter ? La question revêt une importance particulière, car il est tentant de voir le problème de manière trop humaine et de penser à une réponse trop humaine. Par exemple, alors que Mgr Lefebvre disait que la solution était entre les mains de Dieu – ce qui est la vérité, et pas seulement un échappatoire facile – ses successeurs à la tête de la Fraternité Saint Pie X ont décidé qu’il n’était pas question d’attendre indéfiniment pour que le statut insatisfaisant de la Fraternité soit enfin résolu au sein de l’ Église officielle. Ils ont pensé, au contraire, qu’il fallait plutôt chercher à obtenir au plus vite cette reconnaissance officielle, due à la fidélité dont la Fraternité avait toujours fait preuve, car de plus, ne serait-ce pas un immense bienfait pour toute l’Eglise ? Et sur cette base, depuis 2012, les successeurs de Mgr Lefebvre se sont félicités à plusieurs reprises d’avoir été à deux doigts – comme ils ont cru – de trouver un accord avec Rome, moyennant lequel elle devait leur accorder enfin la reconnaissance officielle que la Fraternité méritait, selon eux.

Mais ces dirigeants ne voyaient que les arbres et pas la forêt. En effet, qu’est-ce que la Rome d’aujourd’hui si ce n’est indissolublement liée à la nouvelle religion de la Pachamama et de Vatican II ? Et qu’était la Fraternité de Mgr Lefebvre si ce n’était un bastion de la vraie Foi qu’il s’agissait de défendre par la formation de vrais prêtres pour continuer la vraie religion catholique comme avant Vatican II ? La contradiction entre Rome et Écône fut d’autant plus incontournable que le changement de religion fut radical. Par conséquent, si la Rome d’aujourd’hui a accordé – ou accorde – quelque chose à la Fraternité, ce ne peut être que parce que la Fraternité baisse la garde. Aussi la reconnaissance officielle des mariages et des confessions a-t-elle eu pour effet de désarmer la résistance de la Fraternité face à la Rome officielle, et donc face à la religion conciliaire et à l’apostasie mondiale.

Ce que les successeurs de Mgr Lefebvre n’ont pas compris comme lui l’a compris, c’est l’ampleur et la profondeur surnaturelles de cette apostasie. Ils en sont trop proches. Ils sont trop proches du monde moderne dont elle est issue. C’est pourquoi ils cherchent des réponses humaines à un problème qui ne peut avoir qu’une solution divine. Le problème dépasse de loin les calculs, les manœuvres ou la politique des hommes, même des hommes d’Église.

Comme Daniel, les hommes doivent se tourner vers Dieu, et pour se tourner vers Dieu, il faut passer par sa Mère, comme Dieu l’a clairement indiqué à Fatima en 1917, juste au moment où le problème moderne s’est mis à se poser dans toute sa force, avec la révolution bolchévique en Russie. En fait, Dieu nous a donné la solution surnaturelle au moment même où le Diable de son côté a sans doute pensé qu’il était sur le point de gagner. Mais cette solution, c’est la Consécration (pas la sécularisation), de la Russie (pas du monde entier), au Cœur Immaculé de Marie (pas même au Sacré Cœur), par le Pape (pas par les autorités d’une autre religion, mais uniquement par la religion catholique), en union avec tous les évêques catholiques du monde (pas par le Pape tout seul). C’est ainsi que l’Église sortira du tombeau. C’est ainsi que sa Mère a dit qu’il fallait faire. Que la Fraternité exhorte donc tous ses prêtres et ses fidèles à pratiquer intensément les premiers samedis du mois, afin de contribuer à l’obtention de cette Consécration.

Kyrie eleison.