Kyrie eleison DCLXXIX ( 18 juillet 2020 )
Quand mentent les pasteurs, Adieu, l’autorité –
Aux brebis d’établir leur propre vérité.
Le Deuxième Concile du Vatican (1962–1965) fut un événement énorme dans l’histoire de l’Église, voulu par ceux qui l’ont fait pour tromper une masse de catholiques, clergé comme laïcs, pour qu’ils remplacent la vraie Église catholique par leur propre invention, la Néo-église, adaptée aux temps modernes. Mais à partir de ce moment-là, ce qui angoissait les Catholiques croyants, c’est que c’était les autorités mêmes de l’Église qui avaient trahi la Vérité catholique, ces autorités dont ils avaient appris depuis leur naissance dans l’Église à ne jamais les mettre en question. Aussi Notre-Seigneur et Notre-Dame, s’ils ont quelque chose à dire aux hommes, évitent-ils de critiquer leurs prêtres pour ne pas scandaliser les âmes croyantes.
Mais voici l’intérêt particulier du fascicule La Foi est Plus Grande que l’Obéissance. En effet, si ces Messages venaient bien de Notre Seigneur Lui-même, comme ils le disent, ce serait de Dieu Lui-même que viendrait leur critique cinglante des évêques, théologiens et prêtres responsables de la Néo-église sortie du Concile, et Dieu Lui-même qui par là absoudrait les fidèles de leur devoir normal de ne jamais critiquer les prêtres. Voici Dieu qui dirait aux catholiques qu’un grand nombre – pas tous – de leurs pasteurs s’étaient transformés en loups – « Je connais l’agonie actuelle de vous autres, âmes fidèles, » disent les Messages, « mais persévérez dans la Foi, et ne permettez pas aux traîtres de la changer. C’est vous qui avez raison et pas eux, comme le temps le dira, et grande sera votre récompense si vous persévérez. »
Un tel message était bien apte à soulever l’agonie des vrais croyants suite au Concile, mais il était tout aussi apte à en créer une autre : qu'en est-il alors des autorités infidèles de l’Église ? En particulier, du Pape ? Le peuple étend bien au-delà des quatre conditions strictes de la définition de 1870 son idée de l’infaillibilité pontificale – alors comment Jean XXIII a-t-il pu convoquer un Concile de loups, et comment Paul VI a-t-il pu le continuer et le guider à sa conclusion, et présider à sa mise en pratique après ? Cette agonie-ci est si grave que bientôt après la mort du professeur Drexel en 1977, bon nombre de catholiques sérieux et fidèles se sont mis à recourir par exemple au sédévacantisme, qui résout le problème en niant carrément que les Papes conciliaires aient été de vrais Papes. La solution présentée par les Messages du professeur Drexel est plutôt que Paul VI lui-même ne faisait pas partie des loups. Deux au moins des Messages le critiquent clairement, mais plusieurs autres affirment qu’il avait de bonnes intentions, qu’il n’était pas au courant de tout ce que faisaient ses subordonnés, que la révolution dans l’Église était pour lui aussi sujet d’agonie.
Pourtant la grande responsabilité personnelle de Paul VI dans le désastre conciliaire est indéniable, au point que certains fidèles de la Tradition en concluront que le « Notre-Seigneur » des Messages n’était certainement pas Notre-Seigneur en vérité, mais ressortait de manière ou d’autre des réflexions « pieuses » du professeur Drexel lui-même. Dans ce cas-là, on expliquerait l’indulgence relative des Messages envers Paul VI comme étant la solution adoptée par maints « bons » évêques et prêtres en ce temps-là pour soulager leur agonie, à savoir : les évêques conciliaires étaient terribles mais pas le Pape lui-même. Par contre si les Messages sont venus en fait de Notre-Seigneur, on pourrait expliquer cette indulgence envers Paul VI en devinant que Notre-Seigneur voulait par elle anticiper la réaction des fidèles tentés plus ou moins à désespérer de la vraie Église structurelle instituée par Notre-Seigneur – Lui-même donc Il les rassurerait par là qu’Il était toujours derrière Son Église (cela exigerait de Sa part des omissions mais pas de mensonges).
Donc si Dieu veut, ce numéro-ci des « Commentaires » fera prélude à une deuxième petite série tirée des Messages du professeur Drexel dans les années 1970. En raison de leur actualité pour aujourd’hui, il y aura trois numéros : sur la Crise, les Évêques et Paul VI, ces passages tels qu'ils se présentent dans La Foi est Plus Grande que l’Obéissance. Aux lecteurs de juger par eux-mêmes si vraiment ces Messages viennent de Notre-Seigneur ou non. En tout cas, dans la crise qui perdure, ils doivent se faire leur propre opinion.
Kyrie eleison.