samedi 11 juin 2022

La réserve fédérale - II

KE 775 (21 mai 2022)

De bonnes institutions sont une aide éprouvée,
Mais à quoi bon si l’homme est toujours si mauvais ?

Dans une société sans Dieu comme la nôtre dans l’Occident d’aujourd’hui, les hommes ne veulent pas admettre que la religion gouverne la politique, parce que même si « Dieu » existe, ils veulent ne Lui donner aucune importance. C’est vrai, Il a joué un grand rôle dans la vie des hommes d’hier, mais aujourd’hui on se dira, « L’humanité a grandi, elle est adulte, les hommes n’ont plus besoin de Lui, et les hommes ont pris Sa place. Toute la gloire qui allait à Dieu doit maintenant aller à l’homme, et tout ce qu’Il a besoin de faire, s’Il existe, c’est de dégager avec bonne grâce et de nous laisser seuls. En tout cas, nous pouvons très bien faire sans Lui. » 

Hélas pour l’homme moderne ! La vie moderne prouve à chaque instant que nous ne pouvons pas nous passer de Lui ! Il y a un mois ces Commentaires présentaient une brève histoire des trois premières banques centrales des États-Unis d’Amérique, dont chacune fut rejetée par les Américains, avant que finalement la Réserve Fédérale (ci-après : Fed) ne fût créée par un vote du Congrès en 1913, et à partir de cette date la Fed a gagné de plus en plus de pouvoir, jusqu’au point d’être actuellement le maître incontesté de la vie économique et politique des États-Unis. Ce qui était arrivé en 1913, c’est qu’un cartel (coalition de partenaires pour promouvoir un intérêt commun) de banquiers de premier plan se fut réuni pour persuader le Congrès qu’il était dans l’intérêt du pays de leur confier, en tant qu’experts bancaires, mais indépendants de la politique et des politiciens, l’approvisionnement en argent aux États-Unis. 

Or, ce transfert ne fut pas sans soulever des contestations à l’époque, et il est toujours contesté depuis, en raison de la vérité d’une citation attribuée à un membre de la famille de banquiers la plus célèbre de toutes, les Rothschilds d’Europe, qui disait : « Donnez-moi le contrôle de l’émission de monnaie d’une nation, et je me moque de qui fait les lois. » Ainsi en 2022, la Fed des États-Unis n’achète pas seulement tous les États-Unis, on peut aussi dire qu’elle achète le monde entier. Car le dollar américain est la chose qui ressemble le plus à une monnaie mondiale, et ainsi la Fed étant maîtresse du dollar peut acheter le monde avant que le dollar ne soit sans valeur. (Juste en pianotant sur un ordinateur, la Fed peut aujourd’hui créer de rien des milliers de milliards de dollars.) 

La richesse du monde en échange de quelques impulsions électroniques sur quelques ordinateurs ? C’est tout bonnement irréel ! Non, ce n’est pas irréel. Cela arrive tout autour de nous, aujourd’hui même. Mais comment ceci est-il possible ? Au fond, parce que les peuples matérialistes tout autour du monde adorent la matière, adorent l’argent, et accordent toute leur confiance aux maîtres de la monnaie. Il y eut un temps où ils accordaient toute leur confiance à Celui Qui avait dit qu’il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un homme riche d’entrer dans le Royaume des Cieux (Mt 19, 24). Et Dont la Parole avait révélé que l’amour de l’argent est la racine de tous les maux (1 Tim 6, 10). Et Qui nous avait assuré que si seulement nous recherchions le Royaume de Dieu et Sa justice, toutes ces choses (les besoins matériels) nous seraient également accordées (Mt 6, 33). Mais qui aujourd’hui croit encore en Dieu, à Son Royaume ou à Sa justice ? 

N’est-il pas alors évident que les vrais problèmes de la société ont leur source dans les cœurs des hommes, en ce qu’ils croient et en ce qu’ils aiment ? S’ils n’aimaient pas l’argent, la Fed aurait-elle une once du pouvoir qu’elle a ? Un célèbre livre sur la Fed, La créature de Jekyll Island, par G. Edward Griffin passe plus de 500 pages à mettre en pièces la Fed, mais quand il en vient à proposer des alternatives, l’auteur doit admettre (p. 571) qu’il y a un problème « avec tous les schémas impliquant le contrôle de la monnaie par les hommes ». Oui, en effet ! Et ce problème c’est le péché originel, que tout ce qu’il y a de mieux en politique et en économie ne peut résoudre. Napoléon n’a-t-il pas un jour admis, lui dont les armées commandaient à toute l’Europe, que son propre pouvoir n’arriverait jamais à la hauteur de celui du prêtre ? 

Chers lecteurs, oubliez la Fed et ses crapuleries. Si Abraham avait été capable de trouver seulement dix hommes justes dans Sodome, le Bon Dieu aurait épargné entièrement cette cité pécheresse (Gen 18). Si vous et moi profitions de ce calme avant l’orage pour nous efforcer, avec Sa grâce, de devenir des hommes justes, combien d’âmes ne serait-Il pas capable d’épargner dans notre monde méchant ? 

Kyrie eleison.