dimanche 17 juillet 2022

La faillite du libéralisme


Mgr Williamson nous présente ici le libéralisme dans sa forme extrême, à savoir l'esprit d'indépendance et l'homme érigé comme un tout absolu indépendant de sa propre nature et de sa vraie nature sociale. Nous constatons aujourd'hui les conséquences sociales de ces théories : elles sont effrayantes. 

 KE 780 (25 juin 2022)

Liberté-de, peut-être... Liberté-pour quoi 

La liberté-de, seule, est sans Foi ni loi !

Sur le site de la TFP, on trouve un autre excellent article de John Horvat d’il y a un mois intitulé « Alors que le libéralisme vole en miettes, où devrions-nous chercher des solutions ? » (https://www.tfp.org/as-liberalism-crashes-where-should-we-look-for-solutions/ – non traduit en français) Notez bien que ces Commentaires ne sont pas plus d’accord avec tout ce qui paraît sur le site de la TFP que la TFP n’a l’obligation d’être d’accord avec tout ce qui paraît dans ces Commentaires. Cependant, les articles de John Horvat ont une exceptionnelle capacité de mettre en lien ce monde athée avec Dieu, parce que la profondeur de la doctrine de l’Église lui permet de saisir pleinement le spectacle de l’impiété. 

La Modernité présente le libéralisme comme le commencement de l’histoire. Avant le libéralisme et ses revendications, il n’y avait rien qu’ignorance et ténèbres. Le libéralisme prend tout le crédit du progrès et de la sécurité du monde moderne. Ainsi, alors que le libéralisme s’effondre et part en miettes, la plupart des libéraux excluent instinctivement de considérer ce qui lui préexistait comme une possible solution. 

Or quelque chose d’absolument exceptionnel existait avant le libéralisme. C’était la Chrétienté dite médiévale. La Civilisation chrétienne transforma l’Occident en un modèle de charité et d’ordre. La Chrétienté n’était certes pas parfaite, mais elle reconnaissait et travaillait dans les limites d’une nature humaine déchue. Elle était fermement établie sur la réalité, et non sur la fantaisie. La Chrétienté fut la première Civilisation à multiplier les hôpitaux et les universités. On lui doit le gouvernement représentatif et le règne de la loi. C’est sous son influence que les arts et la musique se sont épanouis. 

Le libéralisme a grandi sur les « Lumières » et les horreurs de la Révolution française. Il donna naissance à un siècle de désordre, d’industrialisation massive et de matérialisme. Les mouvements politiques libéraux persécutèrent l’Église, entravant ses libertés et confisquant ses propriétés. Les gouvernements libéraux transformèrent les œuvres charitables de l’Église en froides bureaucraties. 

Le libéralisme laïcisa et profana la société en donnant corps à l’illusion de pouvoir vivre dans un monde sans Dieu. La Modernité a payé le prix fort pour maintenir cette fiction. Le système sans-Dieu engendra de terribles guerres et des idéologies contre-nature. Aujourd’hui, le libéralisme est en faillite. Ses contradictions internes détruisent toutes les structures d’ordre restantes.  Se tourner vers le libéralisme pour résoudre la crise qu’il a provoquée n’apporte aucun remède. Tout au plus produira-t-il des versions extrêmes de lui-même. Il vaut beaucoup mieux regarder vers ce qu’il y avait avant le libéralisme, et donc retourner aux sources de la Civilisation chrétienne. 

La Civilisation chrétienne est née de prémisses bien différentes. Elle travaille avec la nature humaine et non contre elle. Son système fait confiance à des structures organiques qui se développent naturellement et spontanément dans un ordre social orienté vers le bien commun. Cette pratique de la subsidiarité multiplie de manière inouïe les libertés, vu que chaque unité sociale cherche à combler ses besoins et à aider les autres dans ce qui leur manque. Une Civilisation chrétienne n’est pas une tyrannie de Dieu, comme les libéraux n’ont cesse de gémir. Au contraire, le temporel et le spirituel y cherchent à prendre soin de leurs propres et respectives activités et responsabilités. Une telle société quand elle se livre à la pratique de la vertu, peut s’épanouir économiquement et politiquement tout aussi bien qu’elle sert à diriger les âmes vers la sanctification et le salut éternel. 

Et pourtant, beaucoup de libéraux préfèrent insister sur la folie qu’un homme puisse être une femme et une femme puisse être un homme, plutôt que d’admettre la réalité merveilleuse de la nature humaine créée par Dieu. Ils préféreront plutôt poursuivre un délire que de vivre dans une liberté ordonnée qui se soumet à la loi de la morale naturelle. La seule issue de sortie pour ceux qui croient encore à la vérité, à la Tradition et à Dieu, est de rejeter le mythe libéral et ses prémisses viciées. Le Fidèle a le devoir de chercher les solutions en dehors de la petite cage libérale et de retourner à cette Vérité et à cette Beauté chrétiennes – toujours anciennes, toujours nouvelles – qui appellent toujours les âmes. 

Kyrie eleison