La vocation
sacerdotale en 2021 : Comment choisir le séminaire ?
La vocation : sa genèse et sa confirmation
Au vu des torrents d’âmes
qui se perdent et d’une société qui fait de la haine de Dieu son pain
quotidien, une âme bien née et profondément chrétienne ne peut pas ne pas
ressentir ce désir d’offrir sa vie, de la mettre à la disposition de Notre
Seigneur pour aider à parfaire son œuvre de rédemption. Ceci est un premier
signe de l’appel de Dieu qui, avec des dispositions d’esprit, de cœur et de
corps, peut laisser présager que l’appel de Notre Seigneur est bien réel.
Mais ce sera l’Eglise, par
l’intermédiaire d l’évêque et des supérieurs, qui jugera de l’authenticité de
cet appel qui, d’intérieur, doit devenir effectif et public.
C’est donc l’évêque qui appelle le candidat au sacerdoce ; le concile de
Trente l’affirme sans ambiguïté : « Sont dits appelés par Dieu, tous ceux qui sont appelés par les
légitimes ministres de l’Eglise » (session 23, chap 18). Car l’Eglise
est une société dont le gouvernement a été confié par Notre Seigneur aux
apôtres et à leurs successeurs, les évêques. Dieu utilise donc des créatures
(évêques) comme causes secondes pour confirmer la vocation d’un jeune homme.
La
vocation en pleine tourmente conciliaire
Ceci étant posé et évident
pour tous, le problème est de savoir quel évêque et quel séminaire peuvent aider un jeune homme désireux de
servir Notre Seigneur, à authentifier sa vocation. Nous connaissons tous le
célèbre livre « La blessure »
de M. Dickès qui décrit l’ambiance décadente des séminaires après le concile
Vatican II. Tout était fait pour faire perdre la vocation ou, si elle n’était
pas perdue, la déformer et pour la
mettre au service de la nouvelle église conciliaire. Ainsi le choix d’Ecône
semblait absolument incontournable pour les jeunes gens qui désiraient se
mettre sous l’autorité d’un évêque qui tout en fortifiant leur vocation les
formerait à devenir les prêtres dont le monde et les âmes avaient besoin.
Mais le démon n’allait pas
laisser ruiner son plan en permettant à l’archevêque de continuer son œuvre de
formation sacerdotale. Les évêques de France déclarèrent le séminaire d’Ecône
« sauvage »… comme si les réformes conciliaires et l’esprit des
nouveaux séminaires ne l’étaient pas !
Le flux de séminaristes ne
cessant pas d’augmenter, Rome frappa l’archevêque d’une peine de suspens puis
lui interdit de procéder aux ordinations.
Rien n’y fit, le flux ne tarissait pas, les vocations voulant échapper à la théologie œcuménique et libérale.
La
vocation ralliée
C’est en 1988 que le démon
frappa le plus fort à l’occasion du sacre des 4 évêques par Mgr Lefebvre. Les
modernistes créèrent la commission « Ecclesia Dei » pour attirer à
eux les traditionalistes les plus faibles ou seulement attachés à la liturgie
tridentine afin de les empêcher de
suivre l’archevêque dans son vrai combat de la Foi. A ce moment se créèrent divers instituts
ralliés (St Pierre, Christ Roi, IBP …) qui détournèrent sûrement de bons jeunes
pour les mettre sous la dépendance directe ou indirecte des autorités
modernistes. Le nombre actuel de ces jeunes, qui ne manquent peut -être pas
d’une certaine générosité juvénile, ne doit pas cacher une grande indigence
doctrinale en ce qui regarde le combat contre les erreurs modernes. Dans un
interview paru récemment, le supérieur de l’IBP est obligé d’avouer que « Nous dépendons directement de Rome, de la commission
Ecclesia Dei. Mon supérieur hiérarchique est le cardinal Muller, puisque la
Commission a été rattachée il y a quelques années à la congrégation pour la
doctrine de la foi. Nous avons effectivement ouvert une maison à Rome,
notamment parce que nous avions des séminaristes qui avaient déjà suivi deux ou
trois ans d’études qu’ils devaient poursuivre au sein des facultés romaines. » (https://present.fr/2016/10/14/un-petit-tour-de-force-du-bon-dieu/) .
Donc l'IBP ne peut pas
assurer un cursus traditionnel complet... et a recours aux universités
conciliaires pour former ses séminaristes. Mais ce qui est le plus grave c’est que
cette sorte de paravent traditionnel va
permettre à la révolution conciliaire de canaliser cette jeunesse dans les méandres
de l’esprit néo-moderniste pour les ramener lentement mais sûrement vers
l’adhésion aux idées du concile.
La
vocation sacerdotale depuis la crise de 2012
Et Ecône en 2021 ?
Ecône est-il resté Ecône depuis la crise de 2012 ? Pour beaucoup, Ecône
n’a pas changé dans son enseignement. Si Ecône n’a pas varié matériellement
et humainement, peut-on dire que l’orientation générale reste celle que
désirait Mgr Lefebvre ? Mgr
souhaitait une sainteté sacerdotale qui ne fasse pas abstraction de l’apostasie
romaine, qui désire mener le bon combat de la Foi et tenir fidèlement jusqu’à
la conversion de Rome ou au moins celle du Pape de telle sorte qu’il soit
redevenu parfaitement catholique. Nous avons tous admiré ces grands lutteurs de
la Foi qui entourèrent Mgr Lefebvre après le Concile (tels Mgr de Castro Mayer,
Mgr Ducaud Bourget, les abbés André, Coache, Serralda etc …). La grâce du
sacerdoce s’épanouissait alors sous la forme d’un zèle enflammé pour résister à
la folie conciliaire qui détruisait le Règne du Christ dans le monde. Ce zèle
était immense chez Mgr Lefebvre et son indignation lors du scandale d’Assise en
témoigne bien. Mais que penser d’une œuvre ou d’un séminaire où l’on forme des
prêtres qui n’ont sous les yeux que diplomatie, louvoiement, tentatives
d’accords en douce, compromissions, adaptations, silences calculés, relations
cordiales, projets de prélatures avec
les pires démolisseurs de la Foi ? Est-il pensable que des jeunes gens
enflammés pour servir la Vérité sans tache de Notre Seigneur et combattre le
mal (qui est surtout à Rome aujourd’hui) ne se sentent pas déchirés
intérieurement et en opposition plus ou moins latente avec leurs propres
supérieurs. N’en seront-ils pas abîmés ou amoindris spirituellement ?
Nous avons des témoignages multipliés de prêtres qui, sans vouloir faire le pas
vers la résistance, « n’en peuvent
plus de ce climat de division interne qui vient de la tête de la Fsspx ».
Or nous savons tous qu’une maison divisée contre elle-même ne peut subsister.
Il faut aux hommes, et surtout aux séminaristes, un climat de paix et de
charité mutuelle qui ne peut venir que de l’union dans la vérité. Et c’est ce
que nous essayons de faire modestement au séminaire sous l’égide de Notre Dame,
Saint Louis-Marie et bien sûr de Mgr Lefebvre.
Mais nous ne sommes que de pauvres et faillibles instruments du Bon Dieu et c’est pourquoi nous n’hésitons pas à recommander notre communauté de Saint Aignan à vos ardentes prières auprès de Dieu pour que cette petite graine puisse
germer et former de bons prêtres pour Notre Seigneur .
Abbé
Matthieu Salenave
Compagnie de Marie Saint Pie X
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