Certains prêtres de la FSSPX doutent encore de la signature de Mgr Fellay sur cette Correctio filialis. Mais il n'y a aucun doute, Mgr Fellay a bien signé ce document et la maison générale de la FSSPX ainsi que le site officiel de la FSSPX ( http://fsspx.news/fr/le-saint-pere-reagi-a-la-correction-filiale-signee-par-mgr-fellay-32384) le revendiquent sans aucune ambiguïté. Les sites de la FSSPX en sont d'ailleurs abreuvés.
Le gravillon et la baleine
Beaucoup d'analystes se sont attardés sur le motif principal (apparent) de cette correction et n'y ont pas vu la baleine que cachait le gravillon. Cette correction semblait donc viser essentiellement les hérésies du document pontifical "Amoris Laetitiae". M. l'abbé Gleize a même publié un document dans lequel il discerne d'autres hérésies (une dizaine). Soit. Mais ne sommes nous pas habitués à un flot d'hérésies depuis le concile Vatican II ? A commencer par les textes mêmes du concile qui en fourmillent et dont l'esprit en est profondément vicié (cf l'ouvrage de Romerio Amerio "Iota Unum"). Amoris Laetitiae est donc un énième document pétri d'hérésies mais dont l'origine lointaine est l'esprit et la lettre du concile. Ce document pontifical n'est donc qu'un gravillon qui se rajoute à tous ceux publiés par les papes depuis le concile. Mais si ce document n'est qu'un gravillon, quelle est donc cette baleine qui se cache dans ce document ?
La face cachée de la correction :
Lorsque les Français ont découvert le texte (en version française), ils pouvaient difficilement remarquer que le document était truffé de références au concile. Celles-ci n'étaient pas initialement publiées sur le site officiel de la FSSPX. Il fallait donc se rendre sur le site officiel de la correction pour les trouver intégralement (http://www.correctiofilialis.org/fr/) Et quelles références ? Le lecteur peut alors constater que tous les textes conciliaires sont cités sans aucune restriction quand à la grave nocivité : "Gaudium et spes", "Lumen Gentium", "Dei Verbum" et même les encycliques de Jean-Paul II (" Familiae consortio", "Veritatis splendor" "Fides et Ratio"). Mais il faut aussi préciser que ces références sont citées après des références traditionnelles. Ce document est donc typiquement dans la logique de l'herméneutique de la continuité à savoir qu'il est possible de citer les textes conciliaires avec des références traditionnelles. C'est toute la folie du monde rallié.
Pourquoi la signature de Mgr Fellay ?
En juillet 2017, le pape François exigeait de Mgr Fellay la reconnaissance du concile pour une reconnaissance achevée de la FSSPX (https://www.churchmilitant.com/news/article/pope-francis-sspx-must-accept-vatican-ii-and-the-new-mass). C'est sous la pression du cardinal Müller que cette demande avait été formulée de façon insistante (http://fsspx.news/fr/news-events/news/la-lettre-du-cardinal-m%C3%BCller-et-sa-non-reconduction-%C3%A0-la-t%C3%AAte-de-la-cdf-30927).
Quelques jours plus tard, un prêtre italien de la FSSPX (abbé Citati) publiait un article sur Mgr Lefebvre et le concile Vatican II (http://fsspx.news/fr/news-events/news/propos-de-mgr-lefebvre-du-concile-et-de-mgr-schneider-31350)
Ce texte (inspiré sûrement par la maison générale de la FSSPX) reprend à son compte la stratégie de Mgr Schneider pour faire accepter les textes du concile à la FSSPX. L'abbé Citati a même le culot de citer Mgr Lefebvre pour donner du crédit à cette affreuse politique :
Citation:
Nous retrouvons à la lettre ce que Mgr Schneider affirmait quelques semaines auparavant sur la manière "traditionnelle" de relire Lumen Gentium :
En mai 2017, Mgr Schneider invitait à une relecture traditionnelle de Lumen Gentium. Le site officiel de la FSSPX reprenait son analyse
http://fsspx.news/fr/news-events/news/lumen-gentium-« un-éclaircissement-re…
Comment le piège se referme pour faire avaler la baleine conciliaire à la FSSPX
Après cette phase préparatoire, restaient la façon officielle et la signature de Mgr Fellay à de tels textes conciliaire. C'est à ce moment qu'entre en jeu la fumeuse "correction filiale". Mgr Fellay a trouvé dans la publication de ce document la plus géniale opportunité de présenter à la Rome conciliaire sa signature. Non seulement elle est directement présentée au pape mais en plus elle entend accepter tous les textes cités par le document. La conscience de Mgr Fellay étant rassurée par la juxtaposition de textes traditionnels avec les textes conciliaires. Et les prêtres ainsi que les fidèles fréquentant encore la FSSPX, rassurés par l'aspect offensif et batailleur de cette Correctio.
Les prêtres de la FSSPX vont-ils réagir ?
Reste la dernière étape : faire accepter aux prêtres le fait que leur supérieur ait reconnu officiellement les textes du Concile Vatican II.
Il est tout d'abord intéressant de noter que certains prêtres de la FSSPX s'étaient associés à cette signature : par exemple M. l'abbé Vernoy, actuellement aux Etats-Unis. La signature a mystérieusement disparu. C'est qu'on a persuadé les prêtres (par force ou intimidation) que seul Mgr Fellay entretient des rapports avec Rome (cf le dernier Cor Unum) et par conséquent de l'opportunité d'un accord avec elle.
L'autre difficulté réside dans la stratégie de Menzingen. Si certains prêtres ou supérieurs de la FSSPX osent critiquer publiquement cette signature, on pourra aisément leur répondre que ce n'est pas réellement le concile qui est reconnu mais que c'est une façon de soutenir une initiative des "conservateurs".
Si aucune voix ne s'élève pour critiquer cette signature, il est fort probable que Rome en tiendra compte et que la baleine du concile pourra être considérée comme avalée et même digérée.
A suivre
Le gravillon et la baleine
Beaucoup d'analystes se sont attardés sur le motif principal (apparent) de cette correction et n'y ont pas vu la baleine que cachait le gravillon. Cette correction semblait donc viser essentiellement les hérésies du document pontifical "Amoris Laetitiae". M. l'abbé Gleize a même publié un document dans lequel il discerne d'autres hérésies (une dizaine). Soit. Mais ne sommes nous pas habitués à un flot d'hérésies depuis le concile Vatican II ? A commencer par les textes mêmes du concile qui en fourmillent et dont l'esprit en est profondément vicié (cf l'ouvrage de Romerio Amerio "Iota Unum"). Amoris Laetitiae est donc un énième document pétri d'hérésies mais dont l'origine lointaine est l'esprit et la lettre du concile. Ce document pontifical n'est donc qu'un gravillon qui se rajoute à tous ceux publiés par les papes depuis le concile. Mais si ce document n'est qu'un gravillon, quelle est donc cette baleine qui se cache dans ce document ?
La face cachée de la correction :
Lorsque les Français ont découvert le texte (en version française), ils pouvaient difficilement remarquer que le document était truffé de références au concile. Celles-ci n'étaient pas initialement publiées sur le site officiel de la FSSPX. Il fallait donc se rendre sur le site officiel de la correction pour les trouver intégralement (http://www.correctiofilialis.org/fr/) Et quelles références ? Le lecteur peut alors constater que tous les textes conciliaires sont cités sans aucune restriction quand à la grave nocivité : "Gaudium et spes", "Lumen Gentium", "Dei Verbum" et même les encycliques de Jean-Paul II (" Familiae consortio", "Veritatis splendor" "Fides et Ratio"). Mais il faut aussi préciser que ces références sont citées après des références traditionnelles. Ce document est donc typiquement dans la logique de l'herméneutique de la continuité à savoir qu'il est possible de citer les textes conciliaires avec des références traditionnelles. C'est toute la folie du monde rallié.
Pourquoi la signature de Mgr Fellay ?
En juillet 2017, le pape François exigeait de Mgr Fellay la reconnaissance du concile pour une reconnaissance achevée de la FSSPX (https://www.churchmilitant.com/news/article/pope-francis-sspx-must-accept-vatican-ii-and-the-new-mass). C'est sous la pression du cardinal Müller que cette demande avait été formulée de façon insistante (http://fsspx.news/fr/news-events/news/la-lettre-du-cardinal-m%C3%BCller-et-sa-non-reconduction-%C3%A0-la-t%C3%AAte-de-la-cdf-30927).
Quelques jours plus tard, un prêtre italien de la FSSPX (abbé Citati) publiait un article sur Mgr Lefebvre et le concile Vatican II (http://fsspx.news/fr/news-events/news/propos-de-mgr-lefebvre-du-concile-et-de-mgr-schneider-31350)
Ce texte (inspiré sûrement par la maison générale de la FSSPX) reprend à son compte la stratégie de Mgr Schneider pour faire accepter les textes du concile à la FSSPX. L'abbé Citati a même le culot de citer Mgr Lefebvre pour donner du crédit à cette affreuse politique :
Citation:
Ensuite Mgr Schneider parle de l’attitude qu’il faut avoir vis-à-vis des affirmations du Concile, en distinguant entre trois genres d’affirmations : celles qui sont conformes à l’enseignement traditionnel de l’Eglise, celles qui sont ambiguës, et celles qui sont erronées.
Concernant les premières, il affirme que « dans ses déclarations le Concile a confirmé en bonne partie la doctrine traditionnelle et constante de l’Eglise ».
Pour clarifier les affirmations ambiguës, il propose le critère suivant : « Les déclarations de Vatican II qui sont ambiguës doivent être lues et interprétées selon les affirmations de toute la Tradition et du Magistère constant de l’Eglise ».
Là où les affirmations du Concile ne sont pas conciliables avec la doctrine antérieure, mais sont véritablement erronées, « les affirmations du Magistère constant (les conciles précédents et les documents des papes, dont le contenu manifeste une tradition sûre et répétée dans les siècles, toujours dans le même sens) prévalent sur les déclarations […] qu’il est difficile de concilier avec des affirmations spécifiques du Magistère constant et antérieur (par exemple, le devoir de vénérer publiquement le Christ, Roi de toutes les sociétés humaines ; le vrai sens de la collégialité épiscopale par rapport à la primauté du pape et au gouvernement universel de l’Eglise ; la nocivité de toutes les religions non catholiques et leur caractère dangereux pour le salut éternel des âmes ».
Nous retrouvons à la lettre ce que Mgr Schneider affirmait quelques semaines auparavant sur la manière "traditionnelle" de relire Lumen Gentium :
En mai 2017, Mgr Schneider invitait à une relecture traditionnelle de Lumen Gentium. Le site officiel de la FSSPX reprenait son analyse
http://fsspx.news/fr/news-events/news/lumen-gentium-« un-éclaircissement-re…
Comment le piège se referme pour faire avaler la baleine conciliaire à la FSSPX
Après cette phase préparatoire, restaient la façon officielle et la signature de Mgr Fellay à de tels textes conciliaire. C'est à ce moment qu'entre en jeu la fumeuse "correction filiale". Mgr Fellay a trouvé dans la publication de ce document la plus géniale opportunité de présenter à la Rome conciliaire sa signature. Non seulement elle est directement présentée au pape mais en plus elle entend accepter tous les textes cités par le document. La conscience de Mgr Fellay étant rassurée par la juxtaposition de textes traditionnels avec les textes conciliaires. Et les prêtres ainsi que les fidèles fréquentant encore la FSSPX, rassurés par l'aspect offensif et batailleur de cette Correctio.
Les prêtres de la FSSPX vont-ils réagir ?
Reste la dernière étape : faire accepter aux prêtres le fait que leur supérieur ait reconnu officiellement les textes du Concile Vatican II.
Il est tout d'abord intéressant de noter que certains prêtres de la FSSPX s'étaient associés à cette signature : par exemple M. l'abbé Vernoy, actuellement aux Etats-Unis. La signature a mystérieusement disparu. C'est qu'on a persuadé les prêtres (par force ou intimidation) que seul Mgr Fellay entretient des rapports avec Rome (cf le dernier Cor Unum) et par conséquent de l'opportunité d'un accord avec elle.
L'autre difficulté réside dans la stratégie de Menzingen. Si certains prêtres ou supérieurs de la FSSPX osent critiquer publiquement cette signature, on pourra aisément leur répondre que ce n'est pas réellement le concile qui est reconnu mais que c'est une façon de soutenir une initiative des "conservateurs".
Si aucune voix ne s'élève pour critiquer cette signature, il est fort probable que Rome en tiendra compte et que la baleine du concile pourra être considérée comme avalée et même digérée.
A suivre