vendredi 23 novembre 2018

La FSSPX, ses sacrements « ralliés »…

et ses futurs évêques


Nous publions une très intéressante analyse de CMS qui pourra éclairer ceux qui ne comprennent pas tous les événements en cours entre les Supérieurs de la FSSPX et Rome.


Tous les ans, les prêtres du district de France de la Fraternité Saint-Pie X se réunissent pour suivre des sessions sur des thèmes divers. Cette année le thème choisi était l'épiscopat. Les abbés Portail et Boivin en étaient les principaux intervenants. Etonnant n'est-ce pas ?

Parallèlement à cela, il semble bien que Rome concéderait à l'actuelle Fraternité un ou deux évêques. Le bruit se confirme.

Ceci expliquerait les toutes récentes démarches romaines de la Fraternité, qui ressent la nécessité de nouveaux évêques en raison de sa présence aux quatre coins du monde, et qui aimerait bien pouvoir légitimer de tels sacres par un accord de Rome.

Dans cette logique, la FSSPX fait ce qu’il faut pour ne pas se fâcher avec l’autorité et risquer d’être de nouveau excommuniée par elle : elle se trouve ainsi contrainte, bon gré mal gré, d’avancer dans le sens d'une normalisation canonique. Et le pape le sait…

Pire que tout, elle se présente désormais en demandeuse – d’une bonne doctrine au sein de l’Eglise conciliaire, et de bons évêques fidèles à Mgr Lefebvre (désignés par François !) –, mauvaise posture pour une « négociation » !

Il ne faut pas s’y tromper : que le Supérieur général se rende à Rome signifie aussi et surtout – mais on ne le dira pas ! – que la Maison générale n’entend pas renoncer à la juridiction « conciliaire » reçue en 2015-2017 (confessions, ordre, et mariages).

Une récusation officielle serait pourtant la seule voie permettant de sortir la Fraternité du piège d’un « pré-ralliement » sur les sacrements, que lui a tendu le pape, et dans lequel elle est tombée par la faute de Mgr Fellay, paralysant ainsi définitivement sa liberté de sacrer des évêques.

Pour ménager l’ancien Supérieur général (désormais « conseiller » siégeant au Conseil), on ne peut revenir sur les actes majeurs de son gouvernement, ce qui serait le désavouer publiquement, et ouvrirait une crise grave à la tête de la FSSPX.

Dès lors, pour masquer sa démarche – plutôt que de reconnaître humblement ses torts (« à toute erreur… miséricorde ! ») –, la Fraternité met en place une manœuvre de diversion : la reprise des discussions doctrinales abandonnées en 2011.

Mais, ayant échoué en 2011 sous le pontificat de Benoît XVI, comment ces discussions pourraient-elles aboutir en 2018, 2019, ou… aux calendes grecques du pontificat de François ?! Serait-il au demeurant plus « parfaitement catholique » que son prédécesseur, selon l’exigence posée par Mgr Lefebvre lui-même en 1987 ?

Quant à imaginer que le pape d’Amoris laetitia acceptera de concéder à la Fraternité la totale liberté de professer la religion « d’avant 1962 » (dogme, ecclésiologie, droit canon, liturgie, discipline, sacrements, etc…), qui coexisterait alors pacifiquement avec « la religion de Vatican II » sous l’empire d'une même autorité… il s’agit d’une pure construction de l’esprit, ou plutôt d’une mauvaise blague !

Et la juridiction, tant qu’à faire, viendrait-elle de feu le pape Pie XII ?

La réponse catholique est celle-ci : Il ne peut exister d'espace pastoral sécurisé pour la Tradition à l'intérieur de l'Eglise dite "conciliaire", et il ne peut exister d'évêques de la Tradition fidèles à Mgr Lefebvre, qui soient désignés avec l'accord du pape François ! 

Par conséquent, ces "discussions doctrinales" ne sont qu’un écran pour « enfumer » les fidèles légitimement alarmés. Elles sont aussi un bon prétexte pour neutraliser les prêtres de la « résistance interne », toujours méfiants sur un rapprochement à hauts risques avec la Rome conciliaire.

Mais à vouloir faire ami-ami avec ses ennemis, ou à jouer au plus malin avec plus rusé que soi, on finit un jour par se prendre les pieds dans le tapis !


CMS
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Voir le communiqué "rassurant" de Menzingen :

Communiqué de Menzingen pour les concessions faites sur les confessions : 
Communiqué de Menzingen pour les concessions faites pour les mariages :