Source: El ariete catolico
L’intransigeance est à la vertu ce que l’instinct de conservation est à la vie. Une vertu sans intransigeance ou qui a l’intransigeance en horreur n’en est pas une, ou en conserve à peine les apparences. Une foi sans intransigeance soit est morte, soit en garde seulement les apparences, parce qu’elle en a perdu l’esprit. Etant donné que la foi est le fondement de la vie surnaturelle, la tolérance en matière de foi est le point de départ de tous les maux, en particulier des hérésies. » (Lettre pastorale, juin 1953, phrase authentique No. 37).
Que ce soit par les paroles ou par les actions dont la fréquence ne cesse d’augmenter, la FSSPX a démontré que déjà elle n’est plus intransigeante en matière de foi à l’égard des ennemis de l’Eglise Catholique qui l’occupent. En abandonnant cette intransigeance de la foi, pour reprendre les termes de Mgr Antonio de Castro Mayer, la FSSPX a perdu l’esprit catholique, l’esprit de son fondateur, Mgr Marcel Lefebvre. Sa défense pour la foi, à partir de là, soit est morte soit est pharisaïque, et ne fait plus que donner l’impression de défendre la vraie foi.
Cet esprit pharisaïque, pour reprendre les termes de Dom Antonio, « est le point de départ de tous les maux » ; en d’autres termes, c’est la « boîte de Pandorre » déclenchée par la FSSPX et qui touche la FSSPX.
La FSSPX malheureusement est en train de tomber dans la même attitude que les modernistes en attaquant ceux d’entre nous qui défendons avec énergie l’intransigeance en matière de foi ; tout en faisant preuve de tolérance et de sympathie pour les ennemis de l’Eglise, qui en ce moment occupent le siège de St Pierre, comme des loups déguisés sous une peau de mouton. Leur agissement est celui dont nous a averti Garrigou Lagrange : « les catholiques sont intolérants en matière doctrinale parce qu’ils croient, mais tolérants en matière de charité parce qu’ils aiment. Les ennemis du Christ sont tolérants en doctrine parce qu’ils ne croient pas, et intolérants en charité parce qu’ils n’aiment pas. Ceci est la contradiction dans laquelle tombent toujours les ennemis de l’Eglise. Déjà ils tolèrent toutes les opinions excepté les opinions de ceux qui disent que la foi est intransigeante. Mais si pour eux cela est seulement une opinion parmi d’autres, pourquoi ne la tolèrent-ils pas ? Et si cette opinion est erronée, alors pourquoi ne l’ignorent-ils pas de sorte à rendre leur façon de faire tolérable ?
Mgr de Castro Mayer explique cette phrase en disant que cette faute d’intransigeance dans la foi, qui est le dénominateur commun parmi tous ceux qui sont ennemis de l’Eglise, « doit nous ouvrir les yeux et doit nous faire considérer l’importance souveraine que tient pour la survie de l’Eglise l’intolérance en matière doctrinale. » C’est précisément la raison pour laquelle le Cardinal Pie disait aux catholiques français du XIXème siècle : « les batailles se perdent ou se gagnent au niveau doctrinal, l’erreur des catholiques français du XIXème siècle fut d’attendre de voir les conséquences des faux principes de la révolution française avant de réagir. » Attendre de voir les conséquences de la tolérance doctrinale de la FSSPX avant de réagir, déjà ce serait très tard pour réagir, pour livrer bataille contre les révolutionnaires. Nous ne devons pas attendre qu’il y ait un accord visible entre la Rome conciliaire
et la FSSPX avant de réagir si nous avons le désir de défendre le Règne du Christ Roi à travers la Foi, l’Espérance et la Charité (dans les circonstances actuelles, un tel accord serait un accord pratique nécessairement tolérant dans les principes puisque ceux qui occupent Rome ne se sont pas convertis).
Les services que nous, les membres de la Résistance, avons rendus à la FSSPX de les avertir au sujet de l’erreur gravissime dans laquelle ils sont tombés, a été un acte de charité immense et sur le thème le plus important qui existe dans notre existence : la défense de la foi, de la vie de l’Eglise, de la raison d’être de la FSSPX. Ce que nous avons essayé de faire c’est de sauver la FSSPX des griffes des ennemis du Christ, des ruses du démon, des apparences de bien ; et ceci au mépris de notre bien-être et réputation. Ceci est une des œuvres de miséricorde à l’égard du prochain qui consiste à corriger ceux qui sont dans l’erreur. Mais avec une grande désillusion, nous les membres de la Résistance avons vu qu’au lieu de nous voir remerciés pour une si énorme œuvre de charité à leur égard, nous n’avons reçu en retour que des coups, expulsions, anathèmes et persécutions. Est-ce que cette attitude ne nous confirme pas de façon limpide que la FSSPX est désorientée de façon diabolique et qu’elle a perdu sa raison d’être ?
On nous accuse d’avoir eu une réaction disproportionnée, mais à cela nous répondrons avec le Cardinal De Lai, Secrétaire du Conseil de la Sacrée Congrégation durant le Pontificat de Saint Pie X : « Il est toujours préférable d’exagérer un peu quand il faut avertir d’un danger plutôt que de se taire et de laisser la chose se développer. »
Pour toutes ces raisons, nous lançons à nouveau un appel à nos confrères de la FSSPX pour qu’ils retrouvent le vrai chemin de la défense de la foi qui est celle de l’intransigeance en matière doctrinale aussi bien en théorie que dans les principes, avant qu’il ne soit trop tard.
Nous vous quittons sur les paroles que votre propre saint patron, Saint Pie X, adressait au journal catholique ‘L’Unita’ qui avait été créé pour sauvegarder la foi et qui peut aussi s’appliquer à la FSSPX : « tout est bien quand il s’agit de respecter les personnes, mais je ne voudrais pas que sous prétexte d’aimer la paix, on en arrive à des compromis, et que pour éviter les haines, il y ait des manquements dans la vraie mission de ‘L’Unita’ (comprendre la FSSPX) qui consiste à veiller sur les principes et de servir de sentinelle d’avant-garde qui sonne l’alerte, peu importe finalement si cela se fait à la façon des oies du capitole, et qui réveillent ceux qui sont à moitié endormis. Sinon, le journal ‘L’Unita’ (comprendre FSSPX) n’aurait aucune raison d’être ». (Discussions page 107, Pensée Catholique, No. 23, page 84).