jeudi 6 septembre 2018

Affaire "Mc Carrick" : Silence de Rome et silence scandaleux de la FSSPX

Mgr Williamson a  déjà abordé ce sujet dans le dernier Kyrie Eleison la semaine passée, comme l'a aussi fait le site Non Possumus. Reconquista attendait d'avoir quelques éléments supplémentaires pour publier un article sur la question. 



Depuis le 22 août, les révélations de Mgr Vigano, concernant les agissements de l'ex-Cardinal Mc Carrick, ont suscité beaucoup de remous, sauf sur les sites de la FSSPX. 

Sur un forum, un de nos amis a, en effet, fait remarquer le silence total du site FSSPX-News sur les révélations de l'archevêque Vigano.

A ce jour, rien ne figure de cette affaire sur le site en question. Si on tape "Vigano" dans le moteur de recherche interne de FSSPX News, on ne trouve rien sur ce point brûlant de l’actualité. C'est incroyable.

A noter que le site La Porte Latine a bien reproduit dès le 26 août la déclaration de Mgr Vigano. Mais chacun sait que la France constitue une réserve à tendance résistante dans la Fraternité. Ménager son public en laissant publier quelque révélation fracassante peut contribuer à calmer le jeu en interne, dès lors que la seule vraie « ligne » officielle de la FSSPX – celle qui est entendue et comprise à Rome - continue à être définie et conduite depuis la Maison Générale de Menzingen .


Une explication possible


Il faut s'arrêter quelques instants sur les sources du site FSSPX-News . Nous retrouvons régulièrement le site "cath.ch" comme site de référence (à côté de "La Croix", " Le Figaro", " lumen fidei"). Il n'y quasiment aucun site vraiment traditionaliste comme source des informations. Le désir de neutralité aboutit à un alignement idéologique sur les pires ennemis de l'Eglise. 

Et comme tous ces sites progressistes (ou pseudo conservateurs) contre-attaquent actuellement face aux révélations de Mgr Vigano, il n'est donc pas du tout étonnant de voir que la ligne éditoriale de FSSPX-News (et donc des supérieurs de la FSSPX) se situe désormais dans la défense du pape actuel et le silence sur ces faits scandaleux. 

A ces raisons se rajoutent peut être des motifs politiques. La nouvelle FSSPX recherche un modus vivendi avec la Rome conciliaire pour asseoir sa légalité canonique. De plus les évêques de la FSSPX vieillissent et il faut ménager Rome pour obtenir une succession. 


Ce silence est vraiment un désastre pour la Tradition car la Providence tendait la perche pour laminer les progressistes durs. Et même les ralliés de la première heure l'ont bien compris. Le silence de la nouvelle FSSPX ne fera donc que renforcer le Pape François dans sa tyrannie progressiste. Merci Menzingen !!


Or l'affaire s'arrête-t-elle à ces révélations sur les turpitudes morales de cet évêque ?  Ou n'est-ce qu'un arbre qui cache la forêt ?  Le temps passant, les langues se délient et d'autres aspects de l'affaire se font jour.





Le Cardinal McCarrick n'aurait-il pas été couvert pour des raisons financières ?


(...) Pour notre part, nous souhaitons aujourd’hui soulever une seule question relative à l’impunité et aux promotions dont McCarrick a bénéficié sous le pontificat de Jean-Paul II, et à son retour en grâces sous François : se peut-il que, à l’instar du P. Maciel, le cardinal McCarrick ait pu être protégé par les millions qu’il adressait chaque année au Saint-Siège par le biais de la Papal Foundation dont il a été, aux côtés des cardinaux Krol et O’Connor l’un des fondateurs, et dont il était encore membre du conseil d’administration jusqu’à sa démission en juin dernier ?
McCarrick protégé par les millions levés par la Papal Foundation ?
« La nomination à Washington et au cardinalat de McCarrick a-t-elle été le fait de Sodano, alors que Jean-Paul II était déjà bien malade ? Je ne le sais pas mais il semble légitime de le penser. Je ne crois pas toutefois qu’il soit le seul responsable : McCarrick se rendait fréquemment à Rome et se faisait des amis partout, à tous les niveaux de la curie. Si Sodano a protégé Maciel, comme cela semble établi, on ne voit pas pourquoi il n’aurait pas protégé McCarrick qui, selon beaucoup, avait les moyens financiers d’influencer bien des décisions. »
Cette réflexion de Mgr Viganò, en page 4 de son témoignage, doit être complété par les informations livrées par Michelle Boorstein, reporter au Washington Post, dans un article publié le 31 juillet 2018 et intitulé « Alors que les rumeurs de méfaits sexuels couraient, le cardinal McCarrick devenait un puissant leveur de fonds pour le Vatican ». Dans ce long papier, Boorstein rappelle que McCarrick, alors qu’il était archevêque de Newark, a participé à la création de la Papal Foundation en 1988. Le principe de cette fondation est simple : recruter des donateurs s’engageant à verser au minimum 1 million de US$ sur 10 ans (100 000 US$ par an) au profit des œuvres du Saint-Père. Sur son site, la fondation indique avoir déjà levé plus de 215 millions de US$ depuis sa création. Créée pour réveiller la générosité des bienfaiteurs catholiques américains, profondément ébranlée par l’affaire Marcinkus et le scandale du Banco Ambrosiano, la Papal Foundation est devenue l’une des principales sources de financement à disposition directe du Saint-Siège. Et le zèle de McCarrick n’y est pas pour rien : « “La Papal Foundation était un formidable instrument pour lui pour se rendre à Rome”, explique Steve Schneck à Boorstein. En tant que responsable de l’Institute for Policy Research and Catholic Studies à l’Université catholique d’Amérique de Washington. Schneck a souvent collaboré avec McCarrick : “Il n’y a pas une seule organisation catholique des États-Unis pour laquelle il n’ait pas levé de fonds”. » Michelle Boorstein précise : « La popularité de McCarrick et son imposant statut d’émissaire de l’Église et de prolifique leveur de fonds pour les œuvres catholiques ont peut-être contribué à le protéger au fil des années alors que d’autres chuchotaient des mots qui s’ajoutaient à sa réputation : harceleur, tripoteur, infidèle à ses vœux de célibat. »
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Autre fait : ce Cardinal avait des relations dans les milieux mondialistes


L’ex-cardinal Theodore McCarrick était membre du très mondialiste “Center for Strategic and International Studies” (CSIS)

Il faut désormais chercher un peu avant de retrouver le nom de l’ex-cardinal Theodore McCarrick sur le site d’un des plus importants mais aussi d’un des plus discrets des think tanks américains : le « Center for Strategic and International Studies ». Le prédateur homosexuel convaincu d’avoir molesté des séminaristes et des prêtres est aujourd’hui en disgrâce ; il était normal que le site fût « nettoyé ». Mais il n’y a pas de doute possible : en tant que cardinal, et ce depuis 2007, « Uncle Ted » McCarrick a participé aux réflexions du CSIS en qualité de membre à part entière, aux côtés d’un aréopage de grands de ce monde, en vue de fabriquer un monde meilleur. Le CSIS fait partie du club très fermé des organisations de réflexion mondialiste qui ont pour but de façonner la politique américaine et au-delà, mondiale, dans le sens du globalisme bien évidemment.

Le groupe de réflexion stratégique – bi-partisan, il réunit depuis l’origine des Républicains et des Démocrates américains – qui se targue d’aider aussi bien les administrations que le secteur privé à s’engager pour le développement global tout en s’assurant des retours tangibles, a été fondé en 1962 et il a toujours eu l’oreille du gouvernement américain sans être pour autant connu du grand public. Le CSIS compte parmi ses grandes figures Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski – celui-là même qui, tout en dénonçant le totalitarisme soviétique, a tant œuvré pour que l’Occident maintienne des relations pacifiques avec l’URSS et l’aide à se développer.

Le Center for Strategic and International Studies, un “think tank” mondialiste

Voisiner avec eux, voisiner des représentants des plus grosses sociétés et fondations américaines, de la chaîne Hyatt Hotels, Coca-Cola ou Abbott Fund à la fondation Bill &Melinda Gates ou USAID ne semble pas avoir posé de problème à McCarrick, pas plus que les innombrables prises de position du CSIS en faveur des « droits reproductifs ». De nombreux documents officiels de l’organisation mettent en évidence les engagements du Center for Strategic and International Studies en faveur du planning familial à travers le monde, l’accent étant particulièrement mis sur l’accès des femmes dans les régions en développement aux contraceptifs modernes.
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Notre conclusion 


Cet ex-Cardinal se trouvait donc bien au centre d'un réseau de corruption à tous niveaux, atteignant les sommets de la hiérarchie ecclésiastique.  

Il n'est donc pas surprenant que de récentes rumeurs  fassent état d'une possible suspense a divinis pour Mgr Vigano, tant il est vrai que les vrais libéraux ne pardonnent pas à ceux qui les dénoncent publiquement. 

Ce qu'il a révélé n'est pourtant que la partie émergée d'un iceberg.  Les ramifications, aussi bien financières que mondialistes, pourraient aller très loin !  D'où la "prudence" de la Maison générale de Menzingen qui reste sur la réserve pour voir de quel côté penchera le verdict, et ainsi ne rien perdre de ce qui a été acquis grâce à François.

Comme l'a rapporté l'abbé Morgan dans une récente conférence en Irlande, Mgr Fellay lui a dit : "Le Pape François ne tient pas compte de la doctrine, c'est pourquoi il est ouvert à notre égard".  

Apparemment, il y a d'autres personnes avec lesquelles François se montre aussi très ouvert !

Terminons par une pensée de Saint Jean Chrysostome tirée d'une homélie sur l'Evangile de Saint Matthieu : "Celui-là s'éloigne aisément de la justice qui agit par crainte des hommes et non de Dieu". (Homélie 16, ex variis locis in Math)