Voici un admirable Kyrie que tout bon père de famille devrait méditer et assimiler. Ce témoignage nous enseigne ce qu'il faut tenir pour rester dans la vérité catholique et la nécessité d'être près de la terre qui elle "ne ment pas" (Ph. Pétain).
Kyrie eleison DCXCIII ( 24 octobre 2020 )
"La famille peut vivre, aujourd'hui et demain.
Le Bon Dieu aidant, il y a un chemin."
Humainement parlant, l'horizon est bien sombre autour de nous ; les forces démoniaques s’acharnent à déchiqueter la famille parce qu’elle est le moyen conçu par Dieu pour mettre les âmes sur le chemin du Ciel. C’est pourquoi il est opportun de résumer, pour les lecteurs de ces "Commentaires", un courriel envoyé à leur rédacteur en chef par un homme vivant aux États-Unis, père d’une famille de huit enfants. Il n'est ni désespéré ni effrayé. Il vit en pleine brousse. Une fois par mois, il peut assister à la messe traditionnelle dans une chapelle près de chez lui. Son exemple montre qu’il est toujours possible de raison garder. Voici l'essentiel de son courriel.
« Nous survivons spirituellement et sacramentellement dans notre chapelle de la Résistance, grâce à une messe mensuelle. Nous continuerons d’en avoir besoin, aussi longtemps que nous aurons besoin de la messe et des sacrements. Je ne pense pas que ce besoin (ou la crise dans l'Église) se termine de sitôt. La chapelle marche bien mais aux deux dernières messes, la fréquentation était plus faible. Pour diverses raisons, bon nombre de catholiques traditionnels semblent céder à la panique provoquée par les médias.
Notre famille se porte bien, nous n'avons pas à nous plaindre. Nous attendons bientôt notre neuvième enfant. Nous avons eu encore un garçon récemment. Tout le monde remarque à quel point il est différent des filles. Il explore tout, se plonge dans tout, s'intéresse plus aux "choses", aux machines, aux équipements, etc. qu'aux personnes. Comme nous avons plusieurs filles, nous remarquons vraiment les différences innées entre garçons et filles. Tous nos enfants aiment la musique, parce que je leur apprends à l’aimer et à la sentir : la mélodie, l'harmonie, le rythme, et à goûter les paroles. Nous écoutons de la musique folklorique, surtout irlandaise, une variété de musique instrumentale et classique, et du chant. En revanche, toute chanson venant de là où règnent l'angoisse, le désespoir, la dépression, la haine, etc., est mauvaise, laide et est à rejeter.
Je travaille à plein temps depuis mon bureau à domicile pour une œuvre catholique qui semble chaque année prendre de plus en plus de force catholique, contrairement à la FSSPX qui possédait autrefois la vérité complète, mais qui d'année en année est en train de la perdre. Si l’œuvre pour laquelle je travaille continue à être fidèle à la Vérité comme elle l'a été jusqu’ici, elle devra devenir un jour pleinement traditionnelle ou trahir en changeant de cap. Il n'y a pas d'autre choix. Je travaille aussi manuellement dans nos jardins que nous venons d'agrandir, ayant appris, il y a quelques années, la méthode de jardinage du "Jardin d’Eden". Notre sol est d’argile pure et très pauvre, mais avec du paillage (mulch), on peut imiter la nature de Dieu, en permettant au sol de s’enrichir à partir du pourrissement de matières organiques. Grâce à une source récemment découverte de copeaux de bois gratuits, j’ai de quoi faire mon propre paillis. Tous mes enfants m'aident à utiliser cette nouvelle technique pour traiter nos arbres fruitiers et commencer à faire des plates-bandes. Nous espérons pouvoir bientôt produire ici une quantité suffisante de nourriture. A présent, nous avons deux parterres de jardin mesurant jusqu'à 1 500 pieds carrés (Circa 140 m²).
Nous sommes très préoccupés par les résultats des Élections de cette année. Mon sentiment est que 2016 fera figure d’un jeu d'enfant en comparaison avec 2020, quand on pense à toute cette folie de COVID, aux émeutes d’ampleur nationale parce qu’un noir a fait une overdose de Fentanyl. Peut-être le combat se déroule-t-il simplement entre les vrais méchants (Deep State) d’une part, et des méchants moins graves, des rivaux d’autre part (Trump et ses associés). Peut-être Trump est-il simplement moins mauvais ? Peut-être n’a-t-il pas pris part aux sacrifices d'enfants, à la torture d'enfants ou à d'autres actes diaboliques comme d’autres l’ont fait ? Mes espoirs sont limités. Mais je ne pense pas que Trump soit du côté de l'État profond. Je voterai pour lui en raison de ses actions sans précédent contre l'avortement, et en faveur de la liberté en général.
Financièrement, nous nous en sortons, grâce aux nombreuses bénédictions du Ciel. Mais la plus grande des bénédictions est d’avoir appris, encore adolescent, les méfaits de l'usure pratiquée par les banques. Sans cette connaissance de l'économie, je serais peut-être irréprochable et sans péché, mais toujours profondément endetté et dans la misère. Ma femme aussi a toujours été sobre ; nous avons donc toujours vécu selon nos moyens, renonçant au luxe et travaillant dur, si bien que, maintenant, nous en récoltons les fruits. Nous sommes aujourd'hui complètement libérés de nos dettes, même avec huit enfants et un seul revenu modeste. Je fais remarquer à mes enfants qu'il a fallu des années de vie frugale et de travail acharné pour y arriver, mais maintenant c’est fait.
Quant à la chapelle locale, beaucoup d'âmes y viennent mais, hélas, ne reviennent pas. Pourtant, certains cherchent aujourd'hui une messe tridentine où ils peuvent continuer à recevoir la Sainte Communion sur les lèvres, alors que notre diocèse l'interdit : "Covid" oblige! Voilà pour la Tradition dépendant de l'Eglise officielle ! Je me demande souvent les raisons pour lesquelles Dieu permet tant de revers à la Tradition. Est-ce qu'Il purifie « le petit reste », cherchant plus la qualité que la quantité ? On observe, chez les non-catholiques comme dans les familles catholiques traditionnelles, que les enfants ne tiennent pas " pleinement leur place" dans la génération montante, même lorsque les parents semblent solides. Les marées du monde passent sans relâche sur les jeunes gens et les usent. Certains sont légèrement affaiblis, d'autres plus gravement, tandis que d'autres s’écroulent complètement. En vérité, « si ces jours n’étaient pas abrégés, les élus eux-mêmes ne pourraient être sauvés ».
SE Mgr Richard Williamson