lundi 14 octobre 2013

Conférence faite au Brésil par l'abbé Joseph Pfeiffer de la FSSPX le 25 Janvier 2013 (Transcription et traduction)



Ce que nous vivons en ce moment dans la tradition catholique, je crois personnellement qu'on peut le résumer en une phrase de Notre Dame de Fatima. Elle a dit que la Russie répandra ses erreurs à travers le monde. Et nous pouvons dire que la Russie a répandu ses erreurs dans la Fraternité Saint-Pie X, et dans la Tradition catholique.

Une règle à comprendre au sujet du diable : le diable nous dit que nous devons être impatients, mais le diable n'est jamais impatient, le diable est très patient. Je suis du Kentucky et nous raffolons du basket-ball, c'est presque partie de notre religion. Si vous tenez un ballon de basket et que vous le laissez aller, il descend et puis il rebondit , mais si vous le prenez et que vous le jetez avec force, il rebondit encore plus. C'est la même chose lorsque nous commettons de façon soudaine un grave péché mortel. Il s'agit d'une chute, mais parce que c'est une chute brusque, le danger, du point de vue du d
iable, c'est que nous pourrions rebondir. Donc, si le diable a le choix, il ne va pas nous jeter en bas, il va prendre le ballon et l'abaisser doucement juste à un centimètre au-dessus du sol, puis le laisser aller. Le même péché mortel, mais aucun rebond. Mon ancien curé irlandais avait coutume de dire : «Vous ne perdez pas la foi pendant la nuit ». Vous la perdez lentement, petit à petit à petit, et un jour vous vous réveillez et vous n'êtes plus catholique, et vous ne le savez même pas. Un des amis de mon père, qui a été élevé comme catholique en même temps que mon père, a cessé d'aller à la messe en latin il y a trente ans en raison de problèmes dans sa chapelle. Maintenant, il dit : «Je suis encore un vrai catholique de tradition, je n'ai pas cessé d'être traditionnel, j'ai seulement cessé d'aller à la messe traditionnelle locale de la FSSPX à cause des problèmes avec les prêtres, mais je pense la même chose. » Le seul problème est qu'il croit maintenant au contrôle des naissances, il croit maintenant en Mère Angelica, il accepte maintenant d'aller à la nouvelle messe, il croit désormais que la politique moderne et la politique «conservatrice» sont profondément bonnes ; il ne croit pas la même chose du tout, mais il pense qu'il le fait. C'est ce qui se passe à la Fraternité Saint-Pie X.


Un des grands signes - un signe facile - c'est quand, par exemple, vous demandez à votre mari s'il vous aime toujours. Si votre mari dit: « Je t'aime de tout mon cœur, je t'aime plus que les étoiles et la lune et tout! » vous pouvez être heureuse, (même si les filles ne sont jamais contentes) . Mais, si vous dites: « Aimes-tu une fille plus que moi? » et que votre mari répond: « Je n'ai pas changé », vous allez poursuivre : « Hein?! qu'entends-tu par là? » car ce n'est pas la bonne réponse. Alors maintenant, nous disons à Mgr Fellay : «Vous n'êtes plus contre la Rome moderniste ». Il ne dit pas: « Si, je suis contre la Rome moderniste », il dit : « je n'ai pas changé. » Les gens disent: « Quel est le problème avec Vatican II? » Et il répond : «Eh bien, je fais mienne la position que Mgr Lefebvre a toujours tenue.» Ce sont des réponses de politiciens.

Si vous regardez dans les livres que vous pouvez trouver ce que Mgr Lefebvre a enseigné... Mais Dieu a fait notre Eglise incarnée, comme l'Incarnation, qui signifie Dieu dans la chair. Par exemple, si en ce moment Saint Pie X revenait et s'asseyait sur ​​cette chaise, et Saint Jean-Marie Vianney se trouvait sur celle-ci et l'un de nous, prêtres, assis sur celle-là, où iriez-vous vous confesser ? Vous devriez aller à nous. Les autres sont plus saints, mais ils ne peuvent absoudre vos péchés. parce que seul un prêtre dans ce monde, en chair et en os, peut absoudre les péchés. Et, de même, le Christ exige que sa foi soit enseignée. Elle doit être enseignée par des voix vivantes. Le problème est que maintenant, la FSSPX officielle n'est plus une voix vivante de la vérité catholique.


Et ainsi que l'abbé nous l'a dit hier soir, parce que la Fraternité est affaiblie et ne transmet plus clairement la vérité catholique, cela ne nous affecte pas seulement nous, de la Fraternité. Cela affecte également les autres groupes et eux aussi deviennent faibles. Vous voyez cela, à propos de l'Eglise catholique et du protestantisme. Quand l'Église catholique s'est effondrée dans les années soixante, les protestants sont également devenus un gâchis parce que les protestants étaient unis dans leur haine de l'Eglise catholique. Quand l'Église s'est protestantisée, les protestants sont tombés en morceaux. Aucun d'entre nous ne peut être bon ou mauvais tout seul. Pas même un petit garçon. Si le garçon est bon, il en rendra d'autres bons, si le garçon est mauvais, il en rendra d'autres mauvais parce que nous sommes des animaux politiques. Quand nous plaçons notre propre bien particulier au dessus du bien de la société tout entière, cela est déjà un péché. Imaginez que vous êtes dans un grand complexe d'appartements et il est en feu. Il y a un bébé dans un appartement, une vieille dame dans un autre appartement et votre argent dans le votre. Vous vous précipitez à l'intérieur, prenez votre argent, et vous sauvez, vous et votre argent, en vous ruant à l'extérieur. Ensuite, vous regardez vers le bâtiment et vous pleurez pour ces pauvres gens. C'est ce que Mgr Fellay essaie de faire maintenant. Même s'il était «acceptable», (et cela ne l'est pas !) de se faire approuver par Rome, pour nous, perdre son temps à se faire approuver par Rome tandis que l'Eglise est en feu est un péché.


J'avais l'habitude de donner en exemple, dans les sermons, un célèbre accident de bus dans le Kentucky, en mai 1988, quelques jours après le «protocole d'accord». Il y avait un bus, rempli d'environ quarante ou cinquante garçons et filles, qui les ramenait à leur maison au retour d'un parc d'attractions, vers 11h30 sur une grande route vide. Un conducteur ivre a pris la route à contresens et il s'est écrasé la tête la première dans le bus. Le conducteur ivre (bien entendu, et comme d'habitude), n'a pas été blessé. Le chauffeur du bus a été tué sur le coup, mais parce que c'était un gros bus, celui-ci ne s'est pas renversé; il a juste percuté la camionnette et a dérapé sur le côté de la route avant de s'arrêter. Mais, dans l'accident, le bus s'est tordu, et l'ensemble des portes ne pouvait plus s'ouvrir. Puis le bus a pris feu. Au cours des trente minutes qui ont suivi, une trentaine d'enfants sont morts brûlés. Quelques enfants ont été sauvés par des hommes qui avaient arrêté leurs voitures au milieu de la route. A l'époque, il y avait pas de téléphones portables, alors une dame a conduit jusqu'à une caserne de pompiers pour essayer de les faire venir, mais le temps qu'ils arrivent, il était trop tard. Pendant ce temps certains hommes, en utilisant leurs poings, ont tenté de briser les vitres. Un homme a agrippé une des barres de métal , et avec ses mains en sang coupées par le verre, rien qu'en utilisant sa propre force, il a réussi à éclater une fenêtre et ils ont pu sauver quelques-uns des enfants. Imaginez qu'un policier ait dit à cet homme : «Il faut un ticket pour avoir l'autorisation de stationner sur ​​cette voie. Vous devriez donc être passé au bureau pour obtenir l'autorisation de vous garer sur cette voie, et de plus, comme vous n'êtes pas un professionnel, vous ne devriez pas avoir essayé de sauver ces enfants. Je suis désolé, mais je dois vous emmener en prison. » C'est ce que le pape a fait en 1988. Il a dit à Mgr Lefebvre : «Vous avez consacré des évêques sans ma permission! Et c'est terrible, parce que vous n'avez pas ma permission. »


Alors quelle est la solution ? Vous obtenez l'autorisation? Seul le pape peut l'accorder. S'il ne le fait pas, il va en enfer, à moins qu'il ne se repente. Mais nous ne sommes pas des papes alors nous ne pouvons pas donner cette autorisation. Et nous devons sauver des enfants dans le bus qui brûle. Ce n'est pas un problème de droit canonique, ce n'est pas un problème de papier, c'est le problème de sauver les âmes du feu. Et parler d'autorisation, de processus canonique et de levée des excommunications est une sottise et une stupidité. Et c'est ce que Mgr Fellay a été de perdre son temps avec cela alors qu'il aurait pu regarder de bons films, ç'aurait été mieux, ou boire du bon vin, ç'aurait été mieux, ou dormir, ou ne rien faire, ç'aurait été mieux. Mais perdre votre temps à parler aux idiots au sujet de leur approbation, quand ils haïssent Dieu, est une folie. Et c'est ce qu'il a fait. Quand il y a des âmes à sauver dans le monde entier, il perd son temps avec ces voyages à Rome. Et une fois que vous commencez à entamer une conversation stupide, après un certain temps le stupide devient chic. Nous ne pouvons pas entrer dans ce genre de dialogue.


Donc, pour en arriver là où nous en étions en 2012, qui fut l'année la plus importante dans l'histoire de la Fraternité Saint-Pie X , tout cela n'a pas eu lieu parce que le Pape dans sa belle soutane, et un évêque dans une belle soutane sont venus trouver Mgr Fellay en 2012 , et ont dit: «Regardez, nous avons quelque chose pour vous ! » Ce n'est pas comme cela que c'est arrivé. Non, cela a été préparé depuis de nombreuses années. Il y a eu un mouvement et une direction pour trahir la tradition catholique qui ont duré pendant des années sans que l'on ne s'en aperçoive. Nous savons que ce n'est pas nous, la Fraternité, parce que nous sommes un bazar désorganisé. Si vous avez travaillé avec la FSSPX, vous savez que nous ne savons même pas organiser un repas paroissial après la messe : je me souviens que, quand j'étais un prêtre nouvellement ordonné, l'une des expériences les plus traumatisantes de ma vie fut un repas partage. Une dame a apporté les burgers , une autre dame a apporté les crudités , une autre dame a apporté le pain, et ils ont tous voulu s'entretuer - toute la place allait exploser. J'étais prêtre depuis trois mois environ. J'avais besoin d' avoir des conseillers, je pensais que toute la paroisse allait s'effondrer - ce fut un désastre complet. Mais, d'une certaine manière, nous avons survécu, parce que nous sommes un désastre.


Ce que vous voyez dans l'organisation actuelle de la Fraternité est quelque chose de très organisé. Cela signifie que quelqu'un d'autre est derrière elle. Tous les supérieurs solides, du plus petit au plus grand au cours des quinze dernières années ont été retirés, supprimés, enlevés. Pas les supérieurs qui sont en désaccord, seulement les supérieurs qui sont solides. Un des exemples simples que je connais était un de mes supérieurs depuis de nombreuses années, l'abbé Peter Scott en Amérique. L'abbé Scott aimait Mgr Fellay et avait une entière confiance en lui, mais il était capable de se tenir sur ses deux pieds et il n'était pas un « lèche-bottes ». Cependant, il a toujours suivi et il a toujours obéi. Il a été retiré. Pourquoi ? Parce que, si l'abbé Scott avait pensé que Mgr Fellay avait tort, il se serait levé contre lui. C'est arrivé bon nombre de fois. Pas à propos de la foi, mais de troubles entre les prêtres et les paroisses où il défendait ses prêtres contre les décisions stupides de Menzingen. Menzingen a reculé, mais il a été retiré ensuite.

Mgr Williamson rayonnait trop par son enseignement aux séminaristes pendant vingt et un ans en Amérique et il était trop influent. À partir de 1999, Mgr Fellay a dit qu'il devait quitter le séminaire américain. En 2003, il a été retiré. En 2002, l'abbé Scott a été supprimé. En 2003, un nouveau supérieur français avec une nouvelle mentalité a été le supérieur du séminaire, l'abbé Yves le Roux . L'abbé Fullerton, un homme faible, a été le supérieur d'Amérique. Il était un peu comme Jean XXIII, un pape de transition, et les choses ont commencé à changer en Amérique. En 2011, Mgr Fellay a écrit une première lettre d'expulsion de Mgr Williamson, en Septembre, je crois. Elle a été publiée sur Internet, mais maintenant elle a disparu. Le jour où elle a été publiée était un jour où il était avec nous dans les Philippines. Il a été peiné, aussi ce fut un jour triste pour nous également. Mais Mgr Fellay a dit dans cette lettre : « Mgr Williamson, vous ne l'admettez pas, mais vous êtes reconnu par les anglais et les américains en tant que chef d'une rébellion anglo-saxonne. » Ils avaient peur d'une rébellion en Amérique à cause de l'influence de Mgr Williamson sur ceux de 20 ans. Si Mgr Fellay avait fait l'accord avec Rome en 2003, il y aurait eu une rébellion, mais au cours des neuf dernières années, il y a eu une évolution lente des choses. C'est un signe d'une organisation; d'un plan et non pas une tentation soudaine.


L'abbé Le Roux a changé ce qu'est un séminariste. Vous devriez regarder une vidéo sur www.stas.org , «Projet Seminary ». Elle est d'environ huit minutes, au sujet de la construction du nouveau séminaire en Virginie. Dans la vidéo, l'abbé Le Roux parle de ce qu'est un prêtre. Il mentionne Vatican II zéro fois . Le prêtre, « homme de combat », zéro fois . Même le sacrifice, zéro fois! Simplement que le prêtre est un homme complet, un homme spirituel. Il mentionne même au début que d'autres séminaristes ne sont pas très spirituels, mais l'idée de la lutte contre le modernisme n'est pas là. Dans cette vidéo d'un séminaire de la Fraternité Saint Pie X, sur la fabrication d'un séminariste, le nom de Mgr Lefebvre n'est pas non plus mentionné. Ce qu'il ne dit pas, en dit long! Si vous n'étiez pas un catholique traditionnel, vous ne sauriez pas que ce séminaire en Virginie est un séminaire pour les catholiques de tradition, anti-modernistes . Il pourrait s'agir d' un séminaire de la Fraternité Saint-Pierre, d'un autre séminaire conservateur, mais pas d'un séminaire catholique. La mentalité est très différente.

Ils ont deux nouveaux professeurs maintenant. L'un d'eux était un de mes paroissiens dans le passé et l'autre vient de tout près de mon domicile. Ils ont été ordonnés, tous les deux, depuis environ cinq ans. Mais ils ont été formés sous l'abbé Le Roux. Et ainsi une nouvelle génération forme une nouvelle génération. Le lien avec les anciens s'en va, s'en va, est parti. Deux séminaristes différents m'ont dit, au cours des dix dernières années, que Mgr Williamson avait l'habitude de former des prêtres de combat, mais que l'abbé Le Roux forme de saints prêtres. Saint Paul ne doit pas avoir été très saint, il était seulement un homme de combat. Saint Ignace ne doit pas avoir été saint du tout, car si ce n'était pas pour la bataille, il n'aurait jamais suivi Dieu! La seule raison pour laquelle il voulait suivre le Christ, c'est parce qu'il a découvert que les petits saints et martyrs était plus durs que lui ne l'était. Ils étaient meilleurs guerriers que lui. Et son désir était d'être le plus grand guerrier de tous, donc il est allé combattre dans la grande guerre. Mais ces jours sont révolus, du moins eux pensent qu'ils le sont.


Ce qui s'est passé, c'est qu'il y a une nouvelle direction libérale et un nouvel enseignement libéral dans la Fraternité. Ne croyez pas que le problème est que nous sommes en danger de signer un bout de papier avec les modernistes, car ce n'est pas le problème. Si c'était le seul problème, il serait très faible. Le problème est que nous avons pris l'esprit moderniste et que l'esprit moderniste est maintenant partout dans la Fraternité. C'est pourquoi Ignacio [ le traducteur ] et sa famille ont simplement été jetés hors de leur paroisse par le prêtre local parce qu'ils ont fait la chose la plus méchante qu'un catholique puisse faire - il a accepté l'abbé Hewko et moi-même dans sa maison pour dire la messe. C'est horrible, donc il est jeté dehors. Et ce qui se passe dans toute la Fraternité .


Maintenant, on nous dit de ne pas regarder ce que Mgr Fellay est en train de faire aujourd'hui , mais de regarder toutes les belles choses qu'il a faites au cours des dix-huit dernières années. Quand nous regardons au cours de ces dix-huit dernières années, nous découvrons que ce n'est pas si beau, comme, par exemple, ce qui est en train de sortir publiquement : ce Groupe de Réflexion Entre Catholiques ou GREC. Ce groupe a commencé à Paris, en 1997. Quatre prêtres de la Fraternité étaient impliqués. Tout d'abord, l'abbé Lorans, à qui Mgr Fellay a donné la permission. L'abbé Lorans était alors le supérieur du séminaire d'Ecône et il dirige maintenant le site Dici. Puis il y avait l'abbé Célier et l'abbé Du Chalard. L'abbé Du Chalard était un de nos prêtres à Rome et il est ami avec de nombreux cardinaux; il a été l'un de nos principaux contacts avec Rome depuis plus de vingt ans. Il a été rejeté par les soeurs de 'Si Si No No' parce qu'il était trop libéral. Et enfin, le prêtre qui a écrit le livre «Vers une nécessaire réconciliation », au sujet du GREC et promu par lui : le Père Lelong. Le Père Lelong a fondé le GREC aux côtés de l'abbé Lorans. Il a dit que l'abbé Du Chalard avait été un soutien constant, quoique secrètement. Quel est le but de ce groupe ? Ils veulent réconcilier la FSSPX et Rome en utilisant les principes de Vatican II. Ainsi, en appliquant les principes de Vatican II à la FSSPX, la phrase clé , admise par le GREC est la « lumière de la Tradition ».

L'abbé Chazal dit que la « lumière de la Tradition » est un spray . Si vous sentez mauvais, vous prenez ce pulvérisateur « lumière de la Tradition » et vous le vaporisez sous vos aisselles. Donc, nous avons maintenant ce spray « lumière de la Tradition » qui peut être appliqué à tout. Si vous dites que toutes les religions sont bonnes, c'est très mal. Alors, qu'allez-vous faire? Vous sortez votre parfum « lumière de la Tradition » et puis c'est ok. C'est ainsi que l'abbé Chazal explique les choses. Ainsi, le parfum « lumière de la Tradition » a été élaboré à Paris, par cette organisation, le GREC. Le problème avec ce spray, c'est qu'il est toxique, mais il fait très bien l'affaire quand même.


Encore deux mots clés : «herméneutique de la continuité». Herméneutique signifie interprétation. Une chose à propos des modernistes : ils utilisent toujours de grands mots parce que cela fait qu'ils semblent importants. Vous utilisez simplement un mot peu ordinaire et tout le monde est impressionné. Ainsi, ce mot que nous allons découvrir est « herméneutique» . L'herméneutique est une partie de l'étude de l'Ecriture Sainte. Cela signifie tout simplement interprétation. Donc, si je dis: « Je vous déteste », ça veut dire que je vous déteste, mais, si vous en faites l'herméneutique, vous pouvez dire: « Eh bien, cela dépend de la façon dont vous l'interprétez. » Qu'est-ce qui se passe alors , c'est que vous pouvez changer le sens de tout par l'herméneutique.


Il y a un faux débat, les communistes créent toujours de faux débats. Par exemple, je viens à vous et je dis que ces morceaux de craie sont très précieux. Nous avons la craie rose et la craie jaune. Celle-ci coûte mille dollars, celle-là seulement cinq cents, alors vous devez choisir. Voulez-vous la rose ou la jaune. Que devez-vous répondre? « Sors de ma maison avant que je te tue. » Vous ne voulez pas la rose et vous ne voulez pas non plus la jaune! Une fois que vous entrez dans le débat, peu importe celle que vous choisissez, vous perdez. C'est ainsi que les vendeurs ont fait pendant des années.

Donc, maintenant nous avons un faux débat entre « herméneutique de la continuité » et « herméneutique de la rupture ». Ainsi, Mgr Fellay croit en l'herméneutique de la rupture. Le pape Benoît XVI croit en l'herméneutique de la continuité. Ils ont tous les deux tort. Il n'y a aucune herméneutique. Car voyez ce que signifie : «l'interprétation de rupture ». Quand Arius dit que Jésus n'est pas Dieu, si je vous dis : «Eh bien , c'est une interprétation de rupture », cela veut-il dire que je suis contre Arius ? Non, cela ne signifie pas cela du tout. Certaines personnes disent qu'Arius avait les mêmes opinions que Jésus-Christ, c'est une herméneutique de la continuité, d'autres personnes disent qu'Arius avait une idée différente de celle de Jésus-Christ, et c'est l'herméneutique de la rupture. Qu'est-ce que l'herméneutique ? C'est la science des différentes interprétations de l'Ecriture. Ainsi, saint Jérôme dit cela, mais St Basile dit cela. Une fois que vous entrez dans ce genre de débat, vous avez perdu la foi... La réponse est : Arius est un hérétique. Il n'y a aucune herméneutique de la rupture, il est un ennemi de Jésus-Christ, tout simplement! Aucune interprétation nécessaire. Quand Mgr Fellay dit : je crois en l'herméneutique de la rupture, nous sommes introduits dans le modernisme. C'est un piège. Maintenant, nous disons: «Je crois personnellement que Vatican II n'est pas équivalent à ce qui était avant. » Si vous pouviez poser la question à Mgr Lefebvre, « Quel est votre avis , Monseigneur? » Il dirait: « Nous en parlerons demain; je vais vous dire ce que Jésus-Christ pense, je vais vous dire ce que l'Eglise catholique croit. - Je vais vous dire ce qui est vrai, et nous parlerons de mon équipe de sport favorite un autre jour. » Pas d'herméneutique. Car l'herméneutique de la rupture est un piège. Et si nous débattons entre rupture et continuité, ca revient au même que de débattre si vous voulez l'aspirateur rouge ou l'aspirateur vert . Vous êtes un idiot qui vient d'être dupé par un vendeur de pacotille. Donc, c'est déjà un piège du modernisme.

 Nous devons enseigner seulement ce que Jésus Christ a enseigné comme une vérité objective et non pas comme une opinion personnelle. Maintenant, parlez à de bons prêtres de la Fraternité Saint Pie X qui n'aiment pas la nouvelle direction prise, beaucoup d'entre eux disent : «Eh bien , vous savez, peut-être qu'il n'y aura pas d'accord, peut-être que nous serons sauvés parce qu'il n'y a pas d'accord. » Mais cela ne nous sauve pas du tout parce que si nous ne détenons pas la vérité de la Tradition catholique contre le modernisme alors pourquoi avons-nous besoin d'un accord ? Il n'est pas nécessaire. Et nous voyons encore et encore tant d'exemples, au fil du temps, du modernisme dans la FSSPX! Il y a juste une semaine et demie le supérieur de Post Falls a dit à l'un de nos fidèles que Dignitatis Humanae n'est pas si mal que ça. Le paroissien a sorti le texte et a dit: « Il est dit ici « la liberté religieuse est un droit
naturel de l'homme », c'est ce que dit le Concile. Et Mgr Fellay dit que ce droit est « limité » dans la célèbre interview! Si cela est dans votre nature, cela n'est pas limité. Alors, où est la limite ? » L'abbé Vassal a répondu: « Eh bien, vous savez, cela signifie que vous devez suivre votre conscience. » Et il a commencé à chercher d'autres textes qui n'étaient pas si mauvais.

Et puis, les prêtres disent: « Vous ne pouvez pas rejeter l'ensemble du Concile , c'est seulement 5% qui est mauvais. » Ce sont des prêtres de la Fraternité qui parlent ! Pour un prêtre moderniste, parler comme cela, nous le comprenons. Mais Père Cyprien, qui est un bastion de l'anti-libéralisme et le supérieur du monastère bénédictin à Silver City, au Nouveau-Mexique, et a été catholique traditionnel depuis même avant qu'il ne soit né! Il n'a jamais été formé dans un quelconque endroit moderniste. Or dans un sermon il y a deux semaines, il a parlé d'un évêque au Nicaragua qui revenait à la plénitude de la Tradition. Il a dit comme c'était bien que cet évêque dise la messe en latin, et prétendu qu'il y a un nouveau regain de gens dans l'Eglise catholique qui reviennent à la Tradition. Il a parlé de nos «frères séparés », - les protestants - en utilisant un langage qu'utilisent les prêtres du Nouvel Ordo. Il n'a pas été formé pour utiliser cette langue.

Tous les sermons sont enregistrés dans cette église là du Colorado, mais ils ne sortiront pas celui-là. Nos gens essaient d'obtenir le sermon, mais les prêtres ont dit que vous ne pouvez pas le récupérer. Notre prêtre de la Fraternité, assis dans le fauteuil pendant que le Père prêchait, était craintif et se balançait d'avant en arrière pendant le sermon. Mais il n'y a eu aucune condamnation, aucune rétractation et aucune clarification. Il s'agit de la nouvelle Fraternité.


Qu'est-ce qui se passe ? Nos gens sont lentement mais sûrement amenés à une nouvelle façon de penser. C'est une nouvelle mentalité, complètement. Elle n'a pas commencé hier. Elle n'est pas seulement dans un seul pays. Elle n'est pas seulement chez un mauvais prêtre - elle est répartie sur l'ensemble de la Fraternité Saint-Pie X. Et les prêtres qui ne l'aiment pas savent qu'ils doivent être très prudents. Nous n'avons jamais été prudents lorsque j'étais nouvellement ordonné. Si cela avait été le cas, il est probable que je n'aurais jamais été ordonné. Nous y sommes allés et nous avons dit la messe et nous avons construit des églises et nous avons fait tout notre possible pour propager la foi. Mais maintenant, nous devons obtenir l'autorisation. En 2010, j'ai été envoyé à l'île de Samoa pour prêcher une petite retraite à environ cinquante prêtres du nouvel ordo, et nous avons eu un petit nombre de fidèles, cinq ou six, sur l'île. L'abbé Couture, supérieur de l'Asie, m'a dit que nous n'irons plus à Samoa sans l'autorisation de l'évêque local. Et même si les quelques fidèles qui sont là veulent que nous revenions, nous ne reviendrons pas à moins que l'évêque n'ait dit oui. C'était la première fois que j'entendais quelque chose comme ça. Nous allons partout sans permission, nous n'avons pas été formés à nous occuper d'une autorisation, nous ne savons pas quoi faire de cette permission. Nous avons été formés pour aller là où les gens nous appellent et nous avons déjà assumé que l'évêque ne le veuille pas. Quoiqu'il en soit, nous allons là où les gens nous appellent. En 2010, j'ai re
çu le premier ordre de quelque chose de différent. Et cette idée se répand.


Donc, c'est très mauvais . Nous parlons quelquefois des quatre notes de l'Eglise. Tout catholique doit avoir ces quatre notes en lui pour être catholique. Les quatre notes sont des signes, tout comme la fumée, la chaleur et la lumière sont des signes du feu. Quand nous disons que l'Église dispose de ces quatre notes, cela signifie précisément que là où l'Église se trouve, vous verrez une, sainte, catholique et apostolique, tout comme vous voyez de la fumée, de la chaleur et de la lumière là où il y a du feu .

Donc, la première est, une; la seconde, sainte. la troisième, catholique. et la quatrième, apostolique. Elles vont toutes ensemble, mais la plus importante de ces notes est une. Une seule liturgie, un seul sacrifice, un ensemble de sacrements sous l'autorité du pape, et le plus important : une seule foi. La vraie foi nous rend saints. Ces notes sont construites l'une sur l'autre. Saint signifie mis à part pour Dieu. Ensuite, l'une et sainte doit aller partout, et cela signifie catholique. Et puis l'une, sainte et catholique, les trois ensemble, doit être apostolique, ce qui signifie deux choses, qu'elle remonte aux apôtres, mais aussi qu'elle s'adresse au monde.

Aussi, quand le diable détruit la foi catholique, il le fait en plusieurs étapes. D'abord, il détruit l'apostolicité, puis il poursuit son chemin. La dernière note à partir est la foi. Avant que nous ne perdions la foi, nous perdons d'abord la note apostolique, puis nous perdons la catholicité, alors nous perdons la sainteté, et en fin de tout, nous perdons la foi. La foi est la plus importante. C'est ce que le diable recherche au final, mais il commence par la note apostolique. Dans l'Église en général, l'apostolicité a commencé à décliner à l'époque de la Renaissance avec les protestants et surtout avec les guerres entre protestants et catholiques. L'attitude a été : « Ne nous disputons pas davantage. » Notez la différence lorsque saint Boniface s'est rendu en Allemagne. Un saint face à un million de païens. Il les lui fallait tous. Il voulait que tous soient catholiques. Les missionnaires sont allés partout en Allemagne jusqu'à ce que tous les Allemands soient devenus catholiques. Ils n'ont jamais été satisfaits que la plupart soit catholiques, ils voulaient les convertir tous, sans exception. Mais quand les guerres entre protestants et catholiques ont commencé, de nombreux catholiques ont perdu le sens apostolique. C'est le principe fondamental de la révolution américaine et de la révolution française : «Vous avez votre religion, j'ai la mienne, je n'ai pas besoin de vous imposer ma religion. »

Maintenant, dans la FSSPX, c'est la même chose. Il y a environ dix à quinze ans, nous avons commencé à réduire nos missions. Cela a commencé surtout, j'ai remarqué, en 1994, l'année où Mgr Fellay est devenu le supérieur. J'entendais : «La Fraternité Saint Pie X sous monsieur l'abbé Schmidberger et Mgr Lefebvre a trop couru en tous sens et est allé à trop d'endroits. » En Amérique nos prêtres avaient l'habitude de dire cinq messes chaque dimanche. Mgr Lefebvre a dit que c'était trop, il ne fallait en dire que trois. Alors, quand j'ai été ordonné nous avions tous l'habitude de dire trois messes - en un endroit , puis en un autre et un autre à côté - mais nous nous répandions toujours. Mais Mgr Fellay a dit que parce que nos prêtres desservaient de trop nombreuses chapelles ils étaient en train de s'épuiser, et que nous perdions nos prêtres. Ce fut le premier changement d'orientation ; avant, le prêtre sortait et aidait les gens jusqu'à sa mort, mais maintenant, le prêtre doit prendre soin de lui-même d'abord. Au début, il s'agissait d'un équilibre satisfaisant, mais au fil du temps les nouveaux prêtres disent: «Je dois avoir mes vacances, j'ai trop de travail, je ne peux pas courir comme les vieux prêtres ont fait. » Et quand les gens demandent à l'abbé de venir dire la messe pour eux, ils disent : «Non, non, non ... »

Alors le sens apostolique commence à mourir, puis le sens catholique. C'est la division de la religion et de la politique. Nous allons parler de choses spirituelles et non pas des choses politiques. Cela est devenu officiel en 2009, mais cela a commencé plusieurs années auparavant.

Ensuite, la sainteté. Saint signifie que nous devons avoir quelque chose de Dieu dans chaque partie de notre vie . Ceci est remplacé par le mot «équilibre» et «normal» . Les catholiques doivent être normaux. Par exemple, nous, les anciens prêtres de la Fraternité disons : «Vous les femmes, ayez cinquante enfants. Des bébés, des bébés, des bébés, des bébés ! » Maintenant, ils disent : "Soyez équilibrés , vous pouvez espacer les naissances avec un peu de contrôle des naissances. Ne soyez pas extrêmes. » Et ils disent: « Vous êtes catholique, mais n'affichez pas votre foi devant tout le monde comme un idiot. » Et c'est ainsi que la sainteté disparaît.

La dernière à partir : la foi.

Nous ne sommes pas arrivés là où nous en sommes aujourd'hui, du jour au lendemain. Bien sûr, pendant ce temps, il y a eu beaucoup, beaucoup de prêtres qui ont développé les quatre notes , tous ne sont pas corrompus. Il y a toujours eu beaucoup de bien accompli pendant cette période. Mais , le mouvement officiel de la Fraternité s'éloigne du bon, et il se répand et se propage jusqu'à maintenant : il est officiel et nous l'acceptons.

Autrefois en Amérique nous disions aux dames : «Vous devez porter des robes tous les jours - pas de jeans. Ne vous habillez pas comme le monde. » Mais maintenant, les prêtres de la Fraternité disent, ( beaucoup d'entre eux ), que c'est un peu extrême. Ils disent que nous, les Américains, sommes trop stricts sur ces choses, que les dames doivent être normales et porter leurs jeans.

J'étais en Allemagne en 2004, lorsque ma cousine allemande se mourait d'un cancer du cerveau. Je suis allé lui rendre visite et alors que j'étais là, j'ai dit la messe à la chapelle locale de la Fraternité Saint-Pie X. Je marchais pour dire la messe et j'ai vu une fille allemande avec des pantalons d'homme et les cheveux courts et j'ai pensé: « Ahh, encore une lesbienne, et je continuai à marcher. Elle marchait derrière moi. Je suis allé dans la rue suivante et elle était toujours derrière moi. Je suis entré dans la chapelle et elle était toujours derrière moi ! Je suis allé dans la sacristie - elle était toujours derrière moi ! Elle était sacristine ! Pour notre église! Cela n'aurait pas été autorisé auparavant.


Q & R:

Q: Comment peut-on expliquer que Mgr Tissier ne veut pas d'accord, mais se trouve toujours de leur côté?

R: Mgr Tissier, a dit l'abbé Chazal en Août, est d'accord avec ce que nous disons, mais il pense que nous faisons mal de parler publiquement car cela pourrait provoquer une division dans la Fraternité. Il ne peut pas imaginer une division dans la Fraternité parce que toute sa vie est la Fraternité. Il l'a fondée.


Q : Donc, la Fraternité est plus que la foi ?
R: C'est le problème. Mais il ne voit pas cela. Il espère qu'un miracle viendra la sauver. En outre, Monseigneur a dit au l'abbé Chazal : «Nous, les évêques et les supérieurs, nous sommes les capitaines, vous êtes juste un soldat , vous devez attendre qu'on vous dise quand attaquer. » L'abbé Chazal a répondu: «Quand le berger ne se bat pas, le chien est la prochaine ligne de résistance et nous allons continuer à aboyer jusqu'à ce que vous décidiez de venir nous rejoindre. » Je pense que Mgr Tissier a une déconnexion entre son esprit et son cœur. Il voit très clairement le problème, mais il ne peut pas se décider à aller contre Mgr Fellay, même s'il ne l'aime pas.

Et l'abbé Ortiz nous a dit que, quand il était au séminaire, il y a une trentaine d'années, il y avait des professeurs libéraux à Rome et que les séminaristes français avaient peur de parler, tandis que les séminaristes d'Amérique du Sud, dont il était, étaient furieux. Aussi Mgr Tissier (qui était l'abbé Tissier à l'époque), est venu et a visité le séminaire parce qu'il y avait des problèmes. Ils ont dit à l'abbé Tissier, « Ce professeur est libéral, il enseigne le modernisme, il doit être rejeté. » L'abbé Tissier a dit: « Il ne voulait pas dire quelque chose de mal, vous devez lui obéir. » Rien ne fut fait. Mais, à la fin de l'année, Mgr Lefebvre est venu. Les mêmes séminaristes sont allés vers lui et ils lui ont dit : «Vos professeurs enseignent le modernisme ». Il a fermé le séminaire et a déménagé tout le monde à Ecône. Il a vu, il a entendu, il a pris des mesures. Tandis que l'abbé Tissier avait dit: « Oh non, non, ne vous inquiétez pas, faites juste ce qu'ils disent. »


Q: Quelle explication donneriez-vous pour Mgr de Galarreta ?

R: Mgr de Galarreta n'a jamais semblé être contre l'accord parce que ce dernier va contre la foi, il pensait juste que c'était un mauvais jugement prudentiel. Ainsi, son opposition n'a jamais été tout aussi forte. Son accent était davantage : «Je n'ai pas confiance, je pense que ce sont de mauvaises personnes », plutôt que sur la foi. C'est pourquoi il y a quelques mois lors de la conférence de Villepreux en France, il a complètement changé. Mais je ne pense pas que c'était un changement si complet que cela, en fait je pense qu'il était déjà un peu comme cela. Je pense que Mgr de Galarreta est celui qui a le plus sapé le Chapitre général parce que les principaux prêtres, l'abbé de Cacqueray, l'abbé Faure, l'abbé Morgan et d'autres, étaient complètement contre un accord avec Rome. Mgr de Galarreta est devenu leur ami contre les libéraux et au lieu de dire : « Pas d'accord avec Rome », il a dit : « cette affaire est très mauvaise, mais ça va bien se passer si nous avons de bonnes conditions. » Alors ils ont commencé à discuter sur les conditions et non pas de l'affaire. Nous appelons cela le détournement de la résistance. Peut-être intentionnel, peut-être pas, peu importe en fait.
 
Q: Qu'est-ce que Mgr Fellay fait pour amener ce changement dans la Fraternité ?

R: D'abord son intention - son but - , je crois, est de convertir Rome de l'intérieur. Mais il a un problème, c'est que les gens de la FSSPX ne veulent pas aller à l'intérieur. Comment peut-il changer cela ? En changeant les supérieurs. Ce sont eux qui choisissent le supérieur général, ce sont eux qui guident l'apostolat. Il a mis des hommes avec des idées similaires aux positions de pouvoir. Il a eu dix-huit ans pour le faire.
 
Q: Pourquoi avez-vous mis si longtemps à prendre la décision de parler ouvertement ?

R: J'ai vu les signes de la corruption dans la Fraternité depuis de nombreuses années, mais j'ai toujours pensé que c'était une corruption morale. Par exemple, ce qui est anti-apostolique peut être juste de la paresse, mais maintenant je pense que ce n'était pas de la paresse, il y avait un plan. Mais s'il s'agissait de paresse, c'est une faiblesse normale que nous devons combattre. J'ai donc spontanément pensé que ce qui était anti-catholique et anti-saint dans la Fraternité n'était qu'un affaiblissement en raison des attaques du monde moderne et le résultat d'une corruption normale, et non dû au fait que les supérieurs ont essayé d'inciter lentement à cela. Comme le dit l'abbé Chazal, en mai 2012, le masque est tombé, et j'ai pris ma décision définitive de résister, peu importe ce que contenait la déclaration du 14 Juillet 2012. Avant cela, j'ai prêché contre l'accord, mais seulement en fonction de ce que les personnes présentes voulaient savoir. Mais depuis le 14 Juillet, c'est la guerre.


Q: Pensez-vous que la rupture entre Mgr Williamson et les trois autres évêques pourrait être un faux, une rupture prévue.

R: Non, non. Une des raisons pour cela,vous savez, c'est que Mgr Williamson est très innocent. Nous n'aimons pas utiliser ce mot, mais comme naïf. Il croit tout le monde! C'est en fait une partie de sa grandeur. Mais, en aucune façon, il ne pourrait être un jour impliqué dans un «complot». Car s'il essayait, ça ne marcherait pas, il serait comme Mr Bean !