Fin de partie pour Troie
François a conçu l’idée et l’a juste laissée sur le rivage ; puis il s’en est allé dans la folie de son bateau ivre d’hérésie, canonisant Romero et Paul VI ; ne prenant même pas la peine de promouvoir, pour faire bonne mesure, une autre personne plus conforme aux critères classiques de sainteté (comme le faisait Benoît XVI). Il s’est juste éloigné sur une autre île, ravageant toute l’Eglise sur son passage, permettant à FSSPX.news d’émettre ses plus « sérieuses réserves » : que les conservateurs s'offusquent est toujours flatteur pour un révolutionnaire du calibre de François.
Ce qui compte, c’est l’intégration (du côté de François) et la reconnaissance (de la part de la FSSPX). Le « vivre-ensemble » est un slogan favori des maçons en France : arrangeons-nous pour vivre ensemble, tout en exprimant nos différences si nécessaire. C’est ce qui a été laissé sur le rivage : nous vous acceptons et reconnaissons canoniquement.
- « Mais nous continuerons à être ce que nous sommes, même à vous critiquer, vous et même Vatican II »
- « Peu importe, soyez ce que vous voulez être ! Et quant à la critique, allez-y, puisque le débat est l’essence de la démocratie moderne. »
Le piège fonctionne si bien que l’abbé de Jorna insinue que le refus de la juridiction ordinaire est un comportement schismatique, même si elle émane de modernistes.
L’abbé Pagliarani (lui aussi appartenant à l’aile conservatrice de la FSSPX) est plus prudent : mieux vaut ne pas discourir sur le sujet, et continuer le travail de sanctification des âmes.
Même Morgon, qui est contre la reconnaissance, est devenu silencieux, car rien de choquant ne s’est produit, rien n’a été fait sur le papier, rien ne leur a été personnellement demandé, et ils disent que de toute façon, ils refuseraient.
C’est pourquoi Mgr de Galaretta a ordonné deux capucins dans un château voisin. C’est sa ligne qui a prévalu dans la FSSPX, à savoir que les relations avec Rome sont une affaire canonique, sérieuse, qu’on doit traiter avec une extrême prudence, et qu’il vaut mieux ne pas porter à la connaissance des fidèles, surtout sur internet.
Ce chapitre doit quand même être récapitulé ; en voici un schéma
1) La FSSPX demande la délégation de la juridiction des diocèses conciliaires pour les mariages. Certaines annulations conciliaires sont reconnues par la Fraternité.
2) La juridiction pour entendre les confessions est indéfiniment étendue par le Vatican.
3) Les ordinations sont notifiées aux autorités conciliaires, qui en retour, au moins tacitement, les approuvent (comme pour les élections)
4) Les affaires pénales et criminelles sont toutes communiquées aux dicastères romains via l’abbé Angles ; en retour, Rome nomme les supérieurs de la FSSPX pour juger ces cas
5) Le nouveau code est plus ou moins enseigné dans tous les séminaires et a des applications dans chaque district, même s’il reste en concurrence avec l’ancien code ;
6) Enfin, nous avons le §4 de la directive du Chapitre Général, qui confirme le pouvoir du Supérieur Général pour s’engager dans un accord canonique avec Rome mais :
a. Ne l’appelez pas un accord, mais plutôt de la manière suivante :
- Une normalisation
- Une actualisation, une reconnaissance
- Une solution de notre statut canonique
Que le mot « accord » soit désormais et pour toujours proscrit ! Un accord ? La prochaine fois que le petit Brian est pris la main dans le sac de gâteaux, il pourra dire : « Je ne faisais que normaliser ces gâteaux, ils recherchaient une solution et les mettre dans mon estomac n’est qu’une simple modification de leur statut et je… » Arrêtons-nous là, car c’est le deuxième point !
b. Le Supérieur Général a le droit de décider s’il est expédient que l’estomac et le gâteau aient des contacts. C’est à lui, prudemment, et quand l’heure sera arrivée, de prendre en considération une modification du statut du cookie, de prendre une décision, sans préjudice de la convocation antérieure de Maman.
- Sa petite sœur, la Résistance lui rappelle bien que Maman lui a dit en 1994, 2000 et 2006 de ne pas toucher aux cookies, sans le lui demander avant.
- Il n’y pas non plus d’ordre de la Providence de toucher à ces cookies pleins de cholestérol, de graisse, de sucre et autres poisons.
- Grand-Mère (Mgr Lefebvre) a insisté, avant de mourir sur cette simple vérité : trop de contact avec les cookies est dangereux ; elle a même reconnu qu’elle est allée trop loin le 5 mai 1988.
1) Est-ce bien tout ? Y a-t-il d’autres points sur lesquels la Fraternité s’est rendue ? Comme pour le récent accord entre François et les communistes de Chine, on refuse de préciser les termes sur lesquels on s’est mis d’accord.
2) L’abbé Pagliarani va-t-il faire machine arrière sur ces points ? Quand on le lui a gentiment et indirectement demandé, il a répondu en disant qu’Internet était dangereux … A peu près.
3) François, et l’Eglise conciliaire avec lui, s’enfoncent en eaux profondes : nouvelle Nouvelle Messe, « Saint Paul VI », prêtres mariés… François avance dans ces directions. Quand Faust chevauche avec Mephistopheles, il ne suffit pas de dire : « J’ai les plus sérieuses réserves sur cette chevauchée ». Participer à la juridiction d’hérétiques de plus en plus manifestes est un problème, surtout avec quelqu’un tel que François.
4) Comment l’abbé Pagliarani (et le tireur de ficelles Mgr de Galarreta) vont-ils s’en tirer avec leur aile gauche ? Mgr Fellay, l’abbé Célier, l’abbé de Tanoüarn assurent maintenant que « c’est fait » et ils ne sont pas démentis…
L’assimilation par le monde est notre plus grand ennemi, et il n’y a pas de doute là-dessus, elle peut aussi toucher la Résistance. Mais nous pensons que la Fraternité, maintenant, n’y échappe plus : Tynong, Brisbane, Wanganui, Highclere, Calgary… L’une après l’autre, les écoles s’alignent sur les exigences du gouvernement. Mgr Lefebvre l'avait bien pressenti et avait écrit dans les statuts que les écoles de la FSSPX devaient être complètement indépendantes de l’Etat. Et maintenant, nous apprenons que ces écoles reçoivent de l’argent du gouvernement et signent de honteux documents, l’un étant lié à l’autre. Les écoles ont besoin de beaucoup d’argent pour fonctionner, surtout si on embauche des enseignants laïcs ; c’est pourquoi Mgr Lefebvre a dit de n’ouvrir que peu d’écoles, avec un personnel religieux (comme le faisaient les Jésuites, les Salésiens…)
L’abbé Pagliarani pourra-t-il dire « Trop, c'est trop ! » et lancer une contre-attaque massive ? Surtout que les écoles françaises, en particulier, ne donnent presque aucune vocation ? Je pense qu’il n’est ni capable ni décidé à affronter un tel problème… Mieux vaut vivre avec et dire aux parents que nous sommes désolés et faisons ce que nous pouvons.
La seule école importante dans la Résistance est à Avrillé : chaque année, la République la menace et lui envoie des inspections punitives… Elle produit aussi un certain nombre de vocations. Il y a des signes sûrs de qualité et de refus de s’assimiler aux idéologies modernes.
Dans le même domaine, cette maudite addiction aux téléphones « intelligents » (« smartphones ») est une plaie qui afflige à la fois la Fraternité et la Résistance. Heureusement, nos familles de Cebu sont très pauvres et n’ont pas facilement d’électricité : du coup, la moitié « seulement » de nos bonnes familles ne sont pas affectées... C’est malgré tout un désastre.
J’aimerais trompeter et clamer combien nous sommes meilleurs que les autres, chers lecteurs, mais, jusqu’ici nous n’avons pas trouvé le moyen d’éradiquer ce problème. Tonner en chaire et donner l’exemple en n'ayant pas internet au séminaire n’ont pas suffi, tout comme en parler aux gens individuellement.
Le problème est profond, ce refus de l’assimilation est quelque chose de trop souvent absent, même dans nos rangs.
Dieu vous bénisse,
François Chazal+
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