Voici la deuxième et dernière partie de la Déclaration de Mgr Williamson à l'occasion des 30 ans des Sacres de 1988. Mgr reprend et actualise l'importante interview que Mgr Lefebvre avait donnée en 1989.
Lien vers la première partie
Lien vers la première partie
1.Pourquoi
avez-vous sacré quatre évêques l’an dernier ?
Mgr
Lefebvre :
Je devais avoir des successeurs pour la survie de la Fraternité. Lorsque j’ai annoncé en 1987 que je
consacrerais des évêques, Rome était prête à faire des concessions pour
m’arrêter de les faire, mais je n’avais pas confiance en ces conciliaires
Romains après ces 14 années de discussions avec eux. Ils organisèrent une visite de la Fraternité,
mais « très vite nous avons réalisé que nous discutions avec des personnes
qui n’étaient pas honnêtes. »
En fait, eux et nous travaillions en deux sens contraires. A la dernière minute, les contacts montrèrent
que nous souhaitions re-christianiser le monde moderne, alors qu’ils
souhaitaient, selon l’esprit de ce monde, aider à sa dé-christianisation. Pour la survie de la Tradition catholique, j’ai été obligé
de sacrer.
Mise à
jour :
Mgr Lefebvre remettant l'anneau épiscopal à Mgr Williamson |
2.
Le
bruit a couru que Rome pourrait doter la Fraternité Saint-Pierre d’un
évêque ?
Mgr
Lefebvre :
Rome ne leur accordera jamais un évêque entièrement traditionnel, mais
seulement un évêque qui tout doucement les ramènera au Concile. L’Église est avant tout faite d’évêques. Donc s’ils n’en ont pas, ils se sont
en effet rendus au Concile. Il ne
peut y avoir de Tradition sans évêques traditionnels. C’est la Foi qui est en jeu. Remercions Dieu que la Fraternité ait maintenant
de tels évêques.
Mise à
jour :
En 2018, pour ce qui est des évêques, la Néo-fraternité s'est enfoncée dans un cul-de-sac. Elle a désespérément besoin de plus d’évêques, mais elle ne veut pas offenser la Rome conciliaire, donc elle va insister pour avoir l'approbation de Rome pour tout candidat qu’elle propose. Mais la Rome conciliaire n’approuvera que des candidats conciliaires. Alors, la Néo-fraternité doit ou bien renoncer à l’approbation conciliaire, ou bien renoncer aux candidats traditionnels. Mais comment alors la Néo-Fraternité pourra-t-elle servir la Tradition ? Mgr Fellay a conduit la néo-Fraternité dans une impasse. Et remarquons en passant que la Fraternité St Pierre n’a toujours pas eu d’évêque.
3. Mais n’auriez-vous pas été plus efficace
en restant
dans l’Eglise ?
Mgr
Lefebvre :
Quelle Église ? L’Église occupée et soumise aux modernistes
dévoués au Concile ? Comment pensez-vous que la Tradition puisse survivre
sous la commande de Conciliaires ? C’est une complète illusion. Les sujets
ne forment pas les supérieurs. Ce sont les supérieurs qui forment les sujets.
Mise à jour :
Entre
1988 et 2018, nous avons vu quelques groupes traditionnels se soumettre à la
Rome conciliaire, en étant persuadés qu’ils seraient capables de préserver la
Tradition. Aucun n’en a été capable. « Mais ils n’ont pas eu d’évêque,
alors que nous en avons, » répond la Néo-fraternité. Mais le seul des
quatre évêques qui aurait réellement résisté, la Néo-fraternité l’a exclu.
Quant à Mgr Fellay, il a été entièrement décidé à se soumettre aux conciliaires
parce que, en rentrant dans l’Église conciliaire, il a été sous l’incroyable
illusion que la Néo-fraternité sera capable de faire revenir la Néo-église à
l’Église catholique. Et les deux évêques restant ont suivi Mgr Fellay.
4.
Ne
risquez-vous pas de créer une Eglise parallèle à ce que certains appellent
l’Eglise visible ?
Mgr
Lefebvre :
La Véritable Église catholique est toujours visible, mais toutes les
« églises » visibles ne sont pas catholiques, à moins qu’elles
n’aient les quatre notes, à savoir, « Une, Sainte, Catholique et
Apostolique. » Ces quatre notes, la Fraternité les a. L’Église conciliaire
ne les a pas. Elle n’est pas « une » avec l’Église catholique de tous
les siècles qui ont précédé. On ne peut pas non plus affirmer que l’Église
conciliaire est infaillible parce qu’elle est l’Église officielle. Les papes et cardinaux conciliaires refusent
l’infaillibilité parce qu’ils sont des libéraux qui ne croient ni ne veulent
croire à une
Vérité immuable. L’Église conciliaire a beau être visible, elle a beau être
officielle, mais au regard des quatre notes, elle est virtuellement
schismatique et virtuellement excommuniée.
Mise à
jour :
En 2018, L’Eglise officielle, visible à
Rome et partout dans le monde, est toujours conciliaire, et pour cette raison,
virtuellement schismatique et virtuellement excommuniée. Cependant, c’est dans
cette Néo-église que Mgr Fellay a voulu faire rentrer la Fraternité et il y a travaillé
pendant 20 ans avec ses collègues libéraux à la tête de la Fraternité. Mais
occuper un nid de rossignols ne change pas les coucous en rossignols. Mgr
Fellay et ses collègues ont transformé la Fraternité de rossignols catholiques
en leur Néo-fraternité de coucous libéraux.
5. Ne peut-on former des prêtres
catholiques sans exiger qu'il y ait des évêques catholiques pour les
ordonner ?
Mgr
Lefebvre :
Dans
ce cas-là les séminaristes catholiques devront demander à des évêques
conciliaires de les ordonner, avec toutes les conséquences conciliaires
fâcheuses. Au contraire, la Fraternité n’a jamais été ni schismatique, ni
excommuniée, ni contre le Pape quand il est fidèle, ni contre l’Église quand
elle n’est pas conciliaire. La Fraternité s’est simplement mise en retrait de
l’Église et des papes conciliaires dans le but de continuer à être catholique.
Je suis effrayé à la pensée des
millions de catholiques qui sont en train de perdre la foi parce qu’ils n’osent
pas se mettre à l'abri de l’influence conciliaire.
Mise à
jour :
Non
seulement la Néo-fraternité de Mgr Fellay ne se mettait plus à l'abri du
conciliarisme, elle s’efforçait positivement de se placer elle-même sous
l’autorité des Romains conciliaires ! Mais comment peuvent-ils être aussi
infidèles à leur Fondateur ? Par ignorance, par orgueil, ou les
deux ? Ils se font illusion, ou bien que Rome ait changé (ignorance), ou bien
qu’une fois rentrés, ils pourront convertir Rome (ignorance et orgueil), ou bien
qu'ils peuvent « réussir » à accomplir la « réunion » là où
Mgr Lefebvre « a échoué» (Orgueil).
Dans
tous les cas, ils n’ont pas eu suffisamment de Foi catholique pour comprendre
ce que faisait réellement Mgr Lefebvre.
6.
Mais
ne pouvez-vous vous réconcilier avec
Rome ?
Mgr Lefebvre :
C’est la suggestion d’un prêtre catholique
particulier qui est obligé en même temps
d’admettre que la doctrine du Concile sur la liberté religieuse est un problème
sérieux. En effet, le Concile ne définit
plus la liberté comme la liberté de
faire ce qui est objectivement bon, mais comme la liberté de suivre sa
conscience subjective. Mais c’est la mort de l’Église Catholique. Et lorsque nous avons envoyé nos objections
officielles à Rome, les Romains conciliaires ont répondu avec des erreurs pires
que celles du Concile lui-même. De
telles actions favorisent le communisme.
Mise à jour :
Depuis
les contacts « secrets sans être secrets » entre Rome et Écône dans les
années 90, Mgr Fellay a mené ces tentatives de la Néo-fraternité pour se
réconcilier avec Rome. En 2018, il ne
souhaite pas « tout en souhaitant » être ré-élu une nouvelle fois
Supérieur Général de la néo-Fraternité dans le but de parachever la
réconciliation. Mais n’a-t-il pas appris
à Ecône, à l’époque de Mgr Lefebvre, à quel point la doctrine sur la liberté
religieuse du Concile est mauvaise ?
Évidemment, il l’a appris, mais il est libéral, et c’est ainsi que ses
paroles vont dans un sens pendant que ses actions vont dans un autre. Il connaît la doctrine catholique, mais il ne
s’appuie pas sur elle pour agir, parce qu’au fond, il ne la prend pas au
sérieux, tout en prétendant le faire !
7.
Vous
accusez l’Eglise de favoriser le communisme, mais il a été récemment interdit à
un Cardinal romain d’entrer en Ukraine.
Mgr Lefebvre :
Il a brûlé les étapes. L’amitié communiste-catholique n’en est pas
encore là. Mais chaque fois que des
Papes conciliaires agissent envers les communistes comme s'ils étaient des
personnes normales, ils font beaucoup de mal aux simples Catholiques. Le respect de l’erreur et du vice comme s’ils
étaient la vérité et la vertu, ruine la moralité chrétienne et ruine la vie en
société.
Mise
à jour :
En 2018, le problème des hommes
d’Église conciliaires fraternisant avec le vice et l’erreur en politique est le
même, seulement il se vérifie moins en
Russie qui est sur la voie d’un vrai regain de vie religieuse, et d’avantage
dans les nations de l’Ouest qui deviennent communistes sans en avoir le
nom. Et ceci en raison de l’essence même
du communisme qui est l’athéisme matérialiste, actuellement rampant à
l’Ouest. Le Conciliarisme équivaut à
l’athéisme matérialiste occupant l’Église catholique.
8.
Le
Pape Jean-Paul II défend-il la morale catholique ?
Mgr Lefebvre :
Dans ses orientations générales,
oui, mais pour prendre des positions énergiques face à certains problèmes
particuliers, non. Par exemple, on
laisse faire sans les poursuivre les prêtres qui sont favorables à la
contraception.
Mise
à jour :
Au
sujet de plusieurs problèmes particuliers, le Pape François maintenant
s’attaque ouvertement à la morale catholique.
L’Église conciliaire sombre de plus en plus. Cependant, la néo-Fraternité aspire
toujours à se placer elle-même sous l’autorité des Romains conciliaires !
9.
Mais
n’y a-t-il pas des signes d’un certain retour de Rome à la Tradition ?
Mgr Lefebvre :
Quelques signes, oui,
mais un vrai retour, non. Et ceci parce
que dans toute révolution, il est nécessaire de retenir les extrémistes qui
vont trop loin, trop vite. C’est
simplement une bonne tactique dans tout combat.
Mais les erreurs fondamentales de la révolution conciliaire sont
toujours acceptées et mises en pratique même par des évêques supposés être conservateurs. Ce retour à la Tradition n’est pas profond
dans l’Église conciliaire, surtout lorsque de très dangereux révolutionnaires
comme Mgr Kasper montent toujours plus haut.
Mise à jour :
La situation à l’intérieur de l’Église conciliaire suit toujours les mêmes grandes lignes. On prend Mgr Athanasius Schneider comme
exemple d’un évêque néo-conservateur, mais il croit toujours au Concile. Quant
à Mgr Kasper, il est maintenant Cardinal et joue un rôle de premier plan
dans l’Église conciliaire.
10.
N’y
a-t-il pas des cardinaux qui s’améliorent, par exemple les Cardinaux Ratzinger
et Mayer ?
Mgr Lefebvre :
Une telle amélioration de leur part semble être plutôt exceptionnelle
et temporaire. Par exemple, en permettant l’utilisation du rite tridentin de la
Messe, c’est habituellement seulement pour certaines communautés particulières,
et ceci seulement en application de l’Indult qui est toujours une permission
spéciale qui peut être retirée. En
d’autres mots, il n‘est pas question pour ces Cardinaux d’abandonner la nouvelle
Messe. Au contraire. (Maintenant les propres paroles très
importantes de Mgr Lefebvre) « C’est pourquoi ce qui peut apparaître
comme une concession (des conciliaires) n’est en réalité qu’une manœuvre
pour parvenir à détacher de nous le plus possible de fidèles. C’est dans cette
perspective qu’ils semblent donner toujours un peu plus et aller très loin. Il
nous faut absolument convaincre les fidèles qu’il s’agit bien d’une manœuvre,
que c’est un danger de se mettre entre les mains des évêques conciliaires et de
la Rome moderniste. C’est le plus grand danger qui menace
les nôtres. Si nous avons lutté pendant vingt ans pour éviter les
erreurs conciliaires, ce n’est pas pour nous mettre maintenant dans les mains
de ceux qui les professent. »
Mise à jour :
Lorsqu’on
observe, tout au long des 20 dernières années, la détermination et la ruse avec
lesquelles Mgr Fellay, et le Quartier Général de la Fraternité à Menzingen
qu’il a choisi pour l’entourer, ont poursuivi ce but de « se mettre
eux-mêmes dans les mains de ceux qui professent les erreurs
conciliaires », on ne peut s'empêcher de penser au Petit Chaperon Rouge se
mettant elle-même sous le pouvoir du Grand Méchant Loup – excepté que le Petit
Chaperon Rouge n’a jamais recouru à d’habituelles ambiguïtés et contre-vérités. Ces avertissements de Mgr Lefebvre ne seront
jamais pris trop au sérieux par les catholiques souhaitant sauver leur
âme. Les responsables de la Fraternité
n’en ont absolument pas tenu compte ces 20 dernières années.
11.
Les
quatre nouveaux évêques vous ont-ils donné satisfaction depuis leur sacre
l’année dernière ?
Mgr Lefebvre :
Jusqu’à présent,
oui. Sans réclamer aucune juridiction
territoriale, tous les quatre me remplacent pour les Ordinations et
Confirmations partout dans le monde. Du point
de vue du territoire, ce sont les Supérieurs de
District de la Fraternité qui répondent à l'appel au secours des catholiques
dans telle ou telle région. Après tout, les catholiques ont droit aux
sacrements et à la Vérité qui leur permettent de sauver leurs âmes, et c'est le
Droit Canon qui accorde aux prêtres de la Fraternité le droit de répondre à
leurs appels.
L'année dernière nous avons
perdu quelques prêtres et fidèles, mais (paroles très importantes de
Mgr Lefebvre lui-même) « nous
pouvons remercier le Bon Dieu d'avoir permis que ceux-là nous aient quittés qui
ne sont pas complètement d'accord avec nous, qui ne comprennent pas vraiment
les raisons de notre combat. » Si ceux qui ne sont pas d'accord restaient
avec nous, il y aurait désordre et division. Pourtant du point de vue du
nombre nos pertes n'ont pas été si considérables que cela.
Mise à jour :
Hélas,
la Fraternité de Mgr Lefebvre a été très gravement induite en erreur durant ces
20 dernières années, par des libéraux conscients ou inconscients, par des
prêtres de la Fraternité qui n’ont jamais « vraiment compris » le
fond du combat de Mgr Lefebvre. Au lieu
de quitter honnêtement la Fraternité pour rejoindre l’Église conciliaire, ils
sont restés à l’intérieur de la Fraternité pour lui faire abandonner les
positions prises par Mgr Lefebvre pour défendre la Foi. Oh ! Ils ont camouflé leur abandon, mais
s’ils l’achèvent lors du Chapitre Général de 2018, alors les fruits de leur
abandon ne tarderont pas à rendre évident ce qui n’est pas encore clair pour de
nombreux Catholiques déçus. Que Dieu ait
pitié !
12. Vous avez rencontré récemment
le Cardinal Thiandoum à sa demande.
Cherchait-il à ouvrir une voie de conciliation ?
Mgr Lefebvre :
C’est vrai, je l'ai rencontré, mais il n’a pas offert de réelle ouverture
de la part de Rome. En fait, les actions
parlent plus fort que les paroles, donc s’il y a quelque chose qui peut
persuader Rome de prendre la Tradition au sérieux, ce ne sont pas les paroles
doucereuses, mais plutôt l’ouverture, par la Fraternité, de nouvelles maisons
sur le terrain, l’une après l’autre. Rome se rend bien compte que cela n’est
pas rien. Donc je pense qu’il est
inutile pour moi de tenter de les contacter.
Hélas ! Nous devons attendre que la situation devienne de plus en
plus grave pour leur ouvrir les yeux.
Mise à jour :
Hélas, depuis 1989, la situation dans l’Église et le monde est devenue encore
beaucoup plus grave. Mais loin d’ouvrir
les yeux à Rome, cela n'a servi qu'à fermer les yeux des dirigeants de la
Fraternité. Ils n’ont pas saisi le plus
profond des problèmes, qui est en train de ruiner l’Église et le monde, à
savoir la perte de la Vérité et la perte correspondante de la Foi, parce que
ces responsables sont des enfants de ce monde moderne. Ils peuvent être pieux, et penser que leur
piété fait d’eux des surnaturels, mais leur piété n’a pas de solides fondements
dans la réalité, donc leur « esprit
surnaturel » est irréel. Ils devront
souffrir pour apprendre que c'est Mgr Lefebvre qui a eu raison.
13. Pourquoi Rome ne vous a-t-elle pas
accordé un seul évêque ? Sûrement
ce n’était pas trop vous donner ?
Mgr Lefebvre :
La raison en est certainement leur crainte de la Tradition. Un seul évêque travaillant pour la Tradition,
c’est un de trop pour eux.
Mise à jour :
C’est sans doute pour la même
raison que depuis 20 ans Rome a habilement mené en bateau Mgr Fellay et Menzingen.
Cette Rome doit paralyser toute opposition sérieuse à son
Concile.
14.
Que
pensez-vous du récent « Serment de Fidélité » de Rome ?
Mgr Lefebvre :
Il est en trois parties et les deux
premières sont catholiques, il n’y a pas de problème. Mais la troisième partie est très mauvaise,
parce qu’elle exige que toute personne prononçant ce Serment soit en plein
accord avec les évêques diocésains, autrement dit avec le Concile. Mais ce Serment de loyauté au Concile est
absolument opposé au Serment Anti-moderniste qui était, lui, fidèle à la
Tradition. Ce nouveau Serment est une fourberie.
Je me demande si Rome ne reprend pas du
terrain perdu lors de la signature du Protocole du 5 mai de l’an dernier. Comme de mon côté je me suis rendu compte que
j’avais été trop loin en le signant, Rome pouvait regretter de n’avoir
pas assez exprimé dans le Protocole la nécessité de nous soumettre au
Concile. Tous ceux qui signent ce
Serment se trouveront dans l’obligation de faire un acte officiel de ralliement
à l’Église conciliaire.
Mise à jour :
Il n’y a aucun moyen pour la Rome
conciliaire de reconnaître officiellement la Fraternité sans une certaine
acceptation du Concile et de la Nouvelle Messe.
Mgr Fellay doit soit trahir la Tradition en les acceptant, soit admettre
qu’il a mal dirigé la Fraternité depuis 20 ans,
ce dont il est peu probable qu’il le fasse.
15. Finalement, n’avez-vous aucun doute ni
regret à propos des Sacres de l’an dernier ?
Mgr Lefebvre :
Non. Je pense que tout cela a été mené vraiment
providentiellement et presque miraculeusement.
J’aurais
pu le faire plus tôt, mais je suis content d’avoir attendu, montrant ainsi à
Rome que j’ai fait tout ce que je pouvais pour obtenir d’eux une autorisation
officielle. Tout en signant le Protocole
qui garantissait un
évêque, Rome refusait l’évêque. Si nous avions mis en pratique le
Protocole, nous aurions eu toutes les peines du monde. Je pense qu’il fallait
bien arriver à la décision que j’ai
prise, et nous en étions à la toute dernière limite. J’ai eu raison de reprendre ma signature et
de sacrer sans leur permission.
Juste un an plus tard,
Mgr de Castro Mayer est si fatigué qu’il ne pourrait plus prendre part aux Sacres des quatre
évêques comme il le fit l’an dernier. Mais sa participation a été une preuve
cruciale que je n’étais pas seul à inventer dans ma propre tête cet
événement. Sa présence et son admirable
profession de Foi ont prouvé que cet événement était catholique et pas
seulement « lefebvriste ».
Quant à moi, je me
sens bien, mais j’ai atteint mes
limites. Je ne peux plus célébrer des cérémonies
importantes, ni entreprendre tous ces voyages à travers le monde. Je laisse cela à mes successeurs. La cérémonie elle-même a été un grand cadeau
de Dieu. Ce que l’on peut espérer, c’est
que les fidèles soient de plus en plus nombreux, qu’ils ouvrent les yeux et
finissent par voir où se trouve la vérité, et qu'ils reconnaissent que le salut
est dans la Tradition et non dans l’Église conciliaire.
Mise à jour :
De plus en plus de catholiques sont en effet venus vers la Tradition depuis la mort de Mgr
Lefebvre en 1991, mais le Démon n’a pas dormi
face à la Fraternité. Dans les années
qui suivirent, un diplomate français proposa que Rome et Écône se réconciliassent,
en laissant de côté les questions de doctrine et en modérant chacun leur
antagonisme. Et quelques années plus
tard, grâce au GREC, des contacts discrets « mais qui n'étaient pas
discrets » furent rétablis, tout le monde découvrit de nouveau que tout le
monde est si gentil, et sans tarder, en
2012, officiellement, la Fraternité laissa de côté la doctrine dans l’espoir
d’arriver à un accord non-doctrinal.
Comme le monde moderne, comme l’Église conciliaire, la Fraternité se libérait
de la Vérité.
Cependant, avec ou sans la
Fraternité, Dieu sauvera Son Église, par Sa Mère. Nous La prions d’obtenir le salut du plus
grand nombre possible d’âmes, et nous La remercions profondément pour les vrais
principes et l’exemple héroïque que nous a donnés son fidèle serviteur, Mgr
Marcel Lefebvre.
+ Richard Williamson
Brewster, État de New-York, le 5 juillet 2018.