jeudi 4 octobre 2018

Le concile Vatican II ne serait pas la cause profonde de la crise....

Abbé Jurgen Wegner

"La tentation est de chercher des réponses faciles et une simple chaîne de causalité pour expliquer la corruption dans l'Église" (Abbé Wegner, supérieur de district de la FSSPX) 


Le 29 septembre 2018, M. l'abbé Jurgen Wegner, supérieur du district de la FSSPX aux États-Unis, a écrit une lettre aux fidèles concernant la crise des abus dans l'Église. Il a rappelé que ''bien que nous ne puissions ignorer les effets négatifs du Concile Vatican II et de ses conséquences sur le Corps mystique du Christ, je crains que les racines de la crise des abus sexuels ne soient plus profondes.''

Source : FSSPX.org

Citation:
"Je comprends que dans cette période de confusion et de crise, la tentation est de chercher des réponses faciles et une simple chaîne de causalité pour expliquer la corruption dans l'Église. Faites attention. Bien que nous ne puissions ignorer les effets négatifs du Concile Vatican II et de ses conséquences sur le Corps mystique du Christ, je crains que les racines de la crise des abus sexuels ne soient plus profondes."

Cette lettre a été saluée par Massimo Faggioli, qui affirme que "la FSSPX manifeste plus de modération que bien des catholiques en pleine communion avec Rome". 

Cette réaction de l'abbé Wegner n'est pas seulement une attaque directe contre Mgr Williamson, qui ne cesse de souligner avec clairvoyance l'origine du mal. Elle est surtout symptomatique de la capitulation des autorités de Menzingen, et les spécialistes ne s'y trompent pas quand ils saluent cette attitude de modération de la FSSPX. Elle révèle effectivement quelque chose de très inquiétant sur le plan doctrinal et spirituel : 

1° M l'abbé Wegner ne croit plus dans la logique des principes ("la tentation est de chercher des réponses faciles et une simple chaîne de causalité"). Pour cet abbé, l’exercice normal de la logique relèverait d’une « tentation » : très inquiétant de la part d’un clerc qui a appris la philosophie au séminaire, et notamment la logique ! Les mauvais principes produisent toujours de mauvais fruits. Les mauvais principes conciliaires (liberté religieuse, collégialité, œcuménisme, pour ne citer que ceux-là) ont généré toutes sortes de fruits détestables (dont le nouveau code de droit canon, synthèse législative de ces erreurs). Il n’est donc pas téméraire d’affirmer que l'homosexualité d'un certain clergé n'est que la conséquence de l’oblitération des principes en matière de foi et de morale.

2° L'abbé Wegner ne voit plus que ce sont justement les principes libéraux, d’origine maçonnique, répandus dans la société civile depuis trois siècles qui ont désormais pénétré l'esprit des hommes d'Eglise et expliquent ce que nous voyons depuis 50 ans dans l'église conciliaire en pleine débâcle.

3° Pour l’abbé Wegner, les effets négatifs ne seraient pas tous dus au Concile ! Il est bien vrai que, sous la loi universelle du péché, le monde n'a jamais été au bon niveau moral : d’où le châtiment du Déluge, et s’agissant spécialement de l’homosexualité, la destruction de Sodome et Gomorrhe. Mais on se demande alors pourquoi Mgr Lefebvre parlait du Concile Vatican II comme d’une sorte de troisième guerre mondiale, capable d’anéantir la foi dans l'âme de millions de catholiques !

Pour l'abbé Wegner ce mal semble passer au second plan. C'est la preuve que les supérieurs de la néo FSSPX ne voient plus que le bien suprême des âmes est la foi intègre. L'abbé Wegner se situe ainsi dans l'axe de la déplorable déclaration doctrinale d’avril 2012 de Mgr Fellay, qui tendait à relativiser la dérive doctrinale du Concile lui-même.

Par conséquent, l'actuelle FSSPX ne lutte plus contre le cancer qui ronge l’Eglise et mène le monde à sa ruine, et qui est précisément le concile Vatican II et son esprit libéral et maçonnique, fondamentalement opposé au Règne social de Jésus-Christ.

Ne voulant plus combattre l'ennemi principal, l'actuelle FSSPX recherche des « terrains de substitution » à dominante « pastorale » pour justifier son existence et le rôle qu’elle entend jouer désormais officiellement au service de l’Eglise pour la formation et la sainteté du sacerdoce, la diffusion du bon catéchisme, et le redéploiement de la liturgie traditionnelle. Ses actions prioritaires visent donc désormais à obtenir, après la régularisation canonique de ses sacrements, un modus vivendi doctrinal avec la Rome conciliaire, dans l’espoir de recupérer progressivement, au profit de la Tradition, les champs d’apostolat délaissés par les diocèses moribonds (l’abbé de Jorna y a fait allusion récemment sur la Porte latine).

Cette logique-là n’est pas une « tentation », … mais la triste réalité des mauvais calculs humains de l’équipe de Menzingen (ancienne et nouvelle) !


Pour les âmes, les conséquences de déclarations comme celles de l’abbé Wegner seront désastreuses à plus ou moins long terme : puisque la foi intègre est la racine de toute justification, comment les pauvres pécheurs (même homosexuels) pourront-ils retrouver le chemin du ciel si les pasteurs, qui devraient être le sel de terre par leur doctrine irréprochable et leur prédication courageuse, viennent à s'affadir en ne désignant pas la racine des maux actuels ? 

Ne pas dénoncer le mal véritable comme le fit Saint Pie X dans son encyclique "Pascendi", c'est détourner les malades du bon remède pour les laisser rechercher des solutions humaines, qui les conduiront à des impasses et aux plus grands malheurs.